Brodeck est un homme, rescapé de l'enfer.
Un jour, les hommes du village vont l'obliger à rédiger un rapport sur la mort de "L'Anderer", à laquelle Brodeck n'a pas assité. Ce [...]
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Emmanuel Le Roy Ladurie, né le aux Moutiers-en-Cinglais (Calvados) et mort le à Paris, est un universitaire et historien français.
Titulaire de la chaire d'histoire de la civilisation moderne au Collège de France, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et disciple de Fernand Braudel, il est l'un des animateurs majeurs de l'École des Annales et devient, dans les années 1970, une figure emblématique de la Nouvelle Histoire. Certaines de ses œuvres qui s'inscrivent dans le courant de l'anthropologie historique connurent un grand succès auprès d'un large public.
Ses apports majeurs dans le champ de la connaissance historique concernent l'histoire économique et sociale du monde rural et l'histoire de l'environnement, notamment à travers ses travaux précurseurs sur l'histoire du climat. Ils lui ont conféré un grand prestige international.
La famille Le Roy Ladurie est une vieille famille normande de la région de Domfront, installée peu avant la Révolution française à Verneuil. Il est aussi apparenté à la famille Delauney.
Son grand-père, le commandant Barthélemy-Emmanuel Le Roy Ladurie, est un officier de carrière destitué à 43 ans, lors d'un conseil de guerre, à Nantes, le , pour avoir refusé de participer, le , à la fermeture des écoles des congrégations catholiques ouvertes avant 1901, à Douarnenez, sous le gouvernement d'Émile Combes. Il fut réintégré avec son grade, sans avancement, au début de la Première Guerre mondiale.
Barthélemy-Emmanuel et Jeanne Le Roy Ladurie, issus d'une famille normande, ont eu sept enfants dont Gabriel, directeur de la banque Worms sous Vichy, Marie (mère Marie de l'Assomption,, fondatrice du cercle Saint Jean-Baptiste) et Jacques, père d'Emmanuel.
Catholique social, Jacques a été un des fondateurs du syndicalisme agricole, ministre du Ravitaillement sous le régime de Vichy en 1942, ainsi que résistant et maquisard,.
Emmanuel Le Roy Ladurie se marie en juillet 1955 avec Madeleine Pupponi (née en 1931), médecin, fille du professeur de mathématiques et militant communiste d'origine corse Henri Pupponi (1904-1980). Elle le soutient tout au long de sa carrière en l'accompagnant, entre autres, dans ses recherches sur l'avancée ou le recul des glaciers, marqueurs de l'histoire du climat. Ils ont eu deux enfants, dont l'un, François, devenu médecin, s'est spécialisé dans les transplantations pulmonaires.
Emmanuel Le Roy Ladurie étudie au collège Saint-Joseph de Caen, au lycée Henri-IV à Paris et au lycée Lakanal à Sceaux.
Élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (promotion Lettres 1949), agrégé d'histoire en 1953 (reçu 12e sur 24), il est délégué au sein de l'Union nationale des étudiants de France du cartel des ENS, où il s'oppose à plusieurs reprises de manière très vive à Jean-Marie Le Pen, représentant de la Corpo de Droit de Paris. Aux côtés de François Furet, il collabore à Clarté, journal des étudiants communistes qui mobilise des intellectuels contre le colonialisme et la guerre de Corée.
Emmanuel Le Roy Ladurie est d'abord nommé professeur au lycée de garçons de Montpellier (lycée Joffre), de 1955 à 1957. Cette période est cruciale pour le reste de sa carrière, car c'est alors qu'il se lance dans la recherche. De 1958 à 1960, il est attaché de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de 1960 à 1963, il est assistant à la faculté de lettres de Montpellier puis maître-assistant à l'École pratique des hautes études (EPHE) de 1965 à 1975, puis à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Enfin, de 1973 à 1999, il occupe la chaire d'histoire de la civilisation moderne au Collège de France.
En 1966, il soutient sa thèse de doctorat ès lettres, Les paysans de Languedoc. En 1975, il publie un livre d'histoire totale à partir du registre d'inquisition de Jacques Fournier : Montaillou, village occitan de 1294 à 1324, qui rencontre un grand succès public.
Il est administrateur général de la Bibliothèque nationale de 1987 à 1994 — préparant la création de la nouvelle entité avec Dominique Jamet, président de l'établissement public de la Bibliothèque de France —, et qui donna en fusionnant la BnF. Il est un lecteur assidu à la bibliothèque de la Fondation Maison des sciences de l'homme, et à la bibliothèque de Météo-France, à laquelle il lègue le fonds climat de sa bibliothèque personnelle.
Il meurt le 22 novembre 2023 à l'âge de 94 ans dans le 14e arrondissement de Paris,. Ses obsèques sont célébrées à l'église Notre-Dame de l'Arche d'Alliance le 28 novembre.
Sans doute l'un des historiens contemporains les plus féconds, Emmanuel Le Roy Ladurie doit beaucoup à son mentor Fernand Braudel, grand historien de l'École des Annales. Au début des années 1970, Le Roy Ladurie participe à la « Nouvelle Histoire ». Il est un pionnier de l'analyse micro-historique. Son œuvre la plus connue, Montaillou, village occitan (1975), se fonde sur les notes de l'inquisiteur Jacques Fournier, évêque de Pamiers (1318-1325), traduites en français par Jean Duvernoy, pour reconstituer la vie d'un petit village du Languedoc à l'époque du catharisme. Il devient ainsi un spécialiste de l’anthropologie historique, qui permet de saisir les hommes du passé dans leur environnement. L'ouvrage bénéficie alors d'un succès totalement inattendu. Il sera vendu à plus de deux millions d'exemplaires, faisant connaître son auteur auprès du grand public cultivé.
Chercheur éclectique, Emmanuel Le Roy Ladurie s'intéresse à l'histoire des régions (Histoire de France des régions, Seuil, 2004) et a joué un rôle pionnier dans l'histoire du climat par ses études de phénologie. Lors de ses recherches personnelles à la Bibliothèque de France, il découvre l'« Arbre de Justice », premier organigramme de l’État français réalisé par Charles de Figon au XVIe siècle, dont il fit l'analyse et la transcription en concepts modernes.
Toujours très actif à la retraite, il continue à donner des interviews,,, des conférences,, et à publier des articles,, notamment dans le domaine de l'histoire du climat et de ses conséquences pour l'Homme.
Emmanuel Le Roy Ladurie adhère au Parti communiste français en 1949, au sein duquel il milite « avec ardeur ». Il rompt en 1956 comme sa consœur Annie Kriegel et ses collègues François Furet et Alain Besançon après l'invasion de la Hongrie par l'Union soviétique. Il rejoint par la suite le Parti socialiste unifié. Il subit un attentat de l'OAS Métro à son domicile en raison de ses prises de position en faveur de l'indépendance de l'Algérie.
Il a plus tard analysé et renié son engagement au sein du mouvement communiste dans Paris-Montpellier : PC-PSU (1982), Les Grands Procès politiques ou la pédagogie infernale (2002), et Ouverture, société, pouvoir : de l’Édit de Nantes à la chute du communisme (avec Guillaume Bourgeois, 2004).
Emmanuel Le Roy Ladurie se tient à distance des événements de Mai 68, qui provoquent chez lui un « dégoût profond ». Il se tourne vers la droite libérale et anticommuniste à partir des années 1970. En , il fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés.
Il est chroniqueur au Figaro littéraire pendant plusieurs années.
En 2012, il soutient Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle.
En , Emmanuel Le Roy Ladurie fait partie des 34 signataires de la déclaration rédigée par Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet pour démonter la rhétorique négationniste de Robert Faurisson.
En 1998 et 1999, Le Roy Ladurie s'oppose à la création du pacte civil de solidarité (PACS) et relie homosexualité masculine et pédophilie,, dans une tribune du Figaro : « Les prosélytes de l'homosexualisme proposent un modèle d'intolérance vécu comme une insulte par des couples hétéros normaux pour lesquels le mariage correspond avant tout à une certaine manière d'élever les enfants et de les garantir contre ces fléaux modernes que sont le sida ou la pédophilie. [...] Le fait de confier des enfants à des couples d'homosexuels masculins (comme cela se produira un jour ou l'autre par évolution logique si le Pacs est adopté), ce fait-là ne manquera donc pas d'accroître encore les risques pédophiliques qui sont déjà en plein essor,. » Ces propos sont considérés comme homophobes par plusieurs commentateurs,.
Emmanuel Le Roy Ladurie prend position sur la question du changement climatique aux côtés du GIEC.
Emmanuel Le Roy Ladurie est membre du conseil d'administration du Centre Royaumont pour une Science de l’Homme.
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Source : Article Emmanuel Le Roy Ladurie de WikipédiaContributeurs : voir la liste
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