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Jacques Higelin

 
Jacques Higelin. Source: Wikipedia

Jacques Higelin est un auteur-compositeur-interprète et comédien français, né le à Brou-sur-Chantereine (Seine-et-Marne) et mort le à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).

Très tôt attiré par le monde du spectacle, il entame une carrière d'acteur puis se lance dans la chanson avec le soutien du producteur Jacques Canetti. Tout en gardant un contact régulier avec le théâtre, il obtient un succès grandissant au fil des années et s'impose durablement sur la scène musicale française des années 1970 et 1980. Il retrouve les faveurs du public dans les années 1990 et dès le début des années 2000 et continue à enregistrer des albums ainsi qu'à se produire sur scène. Connu pour sa remarquable présence scénique, il occupe aussi parfois la scène médiatique à l'occasion de certaines prises de position politiques ou militantes, notamment aux côtés d'associations de soutien aux personnes défavorisées.

Il reste proche d'Areski Belkacem ainsi que de Brigitte Fontaine avec qui il collabore à partir du milieu des années 1960. Il est le père du chanteur Arthur H, du comédien Kên Higelin et de la chanteuse Izïa Higelin ainsi que le grand-père de Kim Higelin, fille de Kên, et de la chanteuse Marcia Higelin, fille d’Arthur.

Biographie

Enfance

Jacques Higelin naît le , fils de Paul Higelin (1909-1987), employé des chemins de fer, alsacien né à Mulhouse mais dont les racines sont à Didenheim, et de Mariette Bourdouxhe (1912-1997), née à Poulseur en Belgique,. Il passe sa petite enfance à Brou-sur-Chantereine, un village de l'est de la région parisienne. En 1944, alors que Jacques a trois ans, à la suite du bombardement de la gare de triage de Vaires près de leur maison, la famille est relogée dans un autre village, à environ six kilomètres : Le Pin. Son grand-père alsacien parvient à convaincre le chef de la Kommandantur de ne pas détruire ce village. Son père Paul, cheminot et musicien, initie ses deux fils Paul et Jacques à certaines formes de musique. Sa mère, Renée, élève ses deux enfants.

En 1945, la famille Higelin se reloge à Chelles, en Seine-et-Marne. Jacques y fréquente l'école La Paix-Notre-Dame ; entre dix et quinze ans, Jacques est violé, par un homme de son entourage proche, Bob Morel, cascadeur et comédien, qui l’avait pris sous son aile,. C'est dans cette ville qu'il fait ses premiers pas dans la chanson, sur la scène de la salle paroissiale Albert-Caillou, dans l'avenue du même nom. Passionné par Charles Trenet, déjà musicien, il auditionne en 1954 à l'âge de quatorze ans au théâtre des Trois Baudets, à Paris, devant le producteur Jacques Canetti. Impressionné par son talent, mais refusant de faire travailler des enfants, Canetti lui donne rendez-vous « dans dix ans ». Sa vocation est marquée par cette audition ainsi que par sa rencontre avec Sidney Bechet, avec lequel il joue dans une comédie musicale, La Nouvelle-Orléans. À seize ans, il intègre le cours Simon pour y apprendre l'art dramatique.

Carrière artistique

Débuts au cinéma

En 1960, comédien sur le tournage du film d'Henri Fabiani, Le bonheur est pour demain (au générique duquel il apparaît sous le nom d'Igelin), il rencontre Irène Lhomme : leur correspondance, ou plutôt celle d'Higelin (Frimousse) à destination d'Irène (Pipouche), est publiée en 1987 sous le titre Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans (dans cette correspondance, il orthographie son nom comme Higelin, higelin ou igelin. Il fait indirectement allusion au tournage du film dans ces lettres). Un an avant, en 1959 sur le tournage de Saint-Tropez Blues, il a rencontré le guitariste Henri Crolla, fils adoptif virtuel de Jacques Prévert et Paul Grimault, frère de rue de Mouloudji, accompagnateur ami d'Yves Montand. Le musicien invite Jacques Higelin à s'exprimer par la chanson. Jacques Higelin habite plusieurs mois chez les Crolla, devenus sa seconde famille. Crolla lui apprend à bien jouer de la guitare et le conforte dans une certaine idée de la vie et de la générosité. Le film est tourné à Saint-Nazaire où Higelin habite ; il passe beaucoup de temps chez un disquaire local.

Dans les années 1960, après un long service militaire, en Allemagne puis en Algérie, il tourne dans plusieurs films, dont Bébert et l'Omnibus d'Yves Robert, 1963, ou dans des épisodes télévisés comme Une fille dans la montagne. Il rencontre Pierre Barouh, le créateur du label Saravah, et cette rencontre constitue un nouveau tremplin artistique en même temps qu'un net élargissement de son horizon.

Guitariste, il joue dans nombre de cabarets, seul ou pour accompagner d'autres artistes, dont Colette Chevrot. Il joue également du piano de manière remarquable et sa personnalité énergique lui attire de nombreuses sympathies[Lesquelles ?]. En 1964, il retrouve Jacques Canetti grâce à Brigitte Fontaine qui vient d'enregistrer son premier album avec sa maison de production. Travaillant sur la première anthologie discographique des chansons de Boris Vian, Jacques Canetti propose à Jacques Higelin d'enregistrer sept chansons de Vian dont certaines alors inédites. Il lui confie même un texte de Vian qu'Higelin met en musique : Je Rêve. Cette anthologie, Boris Vian 100 Chansons, rassemble des chansons et des textes de Vian interprétés par Serge Reggiani, Pierre Brasseur, Catherine Sauvage, Arlette Téphany, Cécile Vassort, Philippe Clay, Lucienne Vernay, etc. En 1973, il tourne au côté de Marthe Keller dans un long métrage de Gérard Pirès : Elle court, elle court la banlieue , l'histoire d'un jeune couple et ses déboires dans une banlieue HLM.

Carrière de chanteur

En 1966, Jacques Higelin enregistre ses premières chansons dont certains textes sont de Marc Moro, alias Mac Ormor. En , Jacques Canetti ouvre l'un des premiers cafés-théâtres au Bilboquet, rue Saint-Benoît à Paris où Higelin vient se produire. Il rencontre à cette époque Marc'O, Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon, Georges Moustaki, Marie-Pierre Casey et beaucoup d'autres artistes. Il travaille notamment avec Brigitte Fontaine (en duo pour Cet enfant que je t'avais fait, La Grippe, On est là pour ça, sur disque et sur scène), Rufus, Areski Belkacem qu'il présente à Fontaine, puis Élisabeth Wiener avec laquelle il enregistre plusieurs duos. Remarqué par la critique, il apparaît comme un des expérimentateurs de la chanson autour de mai 1968. Avec Brigitte Fontaine et Rufus, à La Vieille-Grille puis au Théâtre des Champs-Élysées, il crée la pièce Maman j'ai peur, qui obtient un succès critique et public si important qu'elle reste plus de deux saisons à l'affiche à Paris et donne lieu à une tournée européenne ; en 1969, avec Fontaine et son copain de régiment Areski Belkacem, il joue sur la scène du Lucernaire Niok, entre théâtre et chanson. Bientôt, Fontaine et Belkacem l'incitent à tenter une carrière solo. Au début des années 1970, il expérimente des micro-spectacles de type théâtre de rue ou happenings. L'auteur-compositeur-interprète Yves Simon mentionne Higelin et sa chanson Remember dans les paroles de la chanson Le Film de Polanski, de l'album Raconte-toi, sorti en 1975 : « […] Tu t'es passé / Aux écouteurs / Ce truc d'Higelin, / Remember. […] ».

Un autre grand tournant dans sa carrière survient le , lorsqu'il assure, à l'Olympia, la première partie du groupe Sly and the Family Stone. Habillé de vêtements blancs et amples avec un accordéon sur les épaules, l'artiste funambule détonne un peu avec l'ambiance soul ce soir-là. Le public fut sans pitié en le huant. Jacques Higelin quitta la scène mais eut ces beaux mots : « Je reviendrai mais pas seul ! » et il décida de se lancer dans le rock.

De retour chez lui ce soir-là, Kuelan et Kên trouvent un homme « changé » : cheveux courts, cuir et rock. Higelin cherche alors des musiciens de rock pour former un groupe. Ce sera BBH 75 et, grâce à l'acteur Pierre Clémenti, il rencontre Simon Boissezon, guitariste entre autres de Valérie Lagrange, à l'époque, (compositeur entre autres de Paris-New York, Mona Lisa Klaxon, Est-ce que ma guitare est un fusil ? L'ange et le Salaud...) et Charles Benaroch, à la batterie. Jacques Higelin résumera plus tard parfaitement son sentiment : « À l'époque, les choses étaient bloquées pour moi, je tournais en rond, ça n'allait pas. Alors j'ai pris une mitrailleuse [...] Nous avions le sentiment d'être des perdants magnifiques, véhiculant un esprit combatif, une classe sauvage. J'étais une lame de couteau. » Jacques Higelin n'abandonnera pas les ballades (Une mouche sur ma bouche et Cigarette l'attestent).

Higelin se tourne résolument vers le rock avec l'album BBH 75 puis Irradié, auquel participe Louis Bertignac, futur guitariste de Téléphone. Avec l'album Alertez les bébés ! où alternent compositions rock et chansons, il reçoit le prix de l'académie Charles-Cros. Il devient alors, dans les années qui suivent, un des chanteurs rock les plus populaires de France, notamment grâce à des prestations scéniques où il donne beaucoup de sa personne, dans une débauche d'énergie communicative avec le public. No Man’s Land avec Pars (premier tube en 1977), le double album Champagne et Caviar (initialement sorti en deux albums simples : Champagne pour tout le monde, et Caviar pour les autres...), et l'album en public Higelin à Mogador, font de lui l'égal de Bernard Lavilliers ou de Téléphone.

Cinq mois après Mogador, lors de la victoire de la gauche, Higelin et Téléphone donnent un concert le , place de la République à Paris, devant plus de cent mille spectateurs. C'est la toute première apparition d'Éric Serra, bassiste, avec l'artiste sur scène .

Fin 1981, Jacques Higelin, s'installe au Cirque d'Hiver, boulevard des Filles-du-Calvaire, à Paris, pour un spectacle qui marquera sa carrière : Jacques, Joseph, Victor dort (adaptation subtile des titres qu'il composa pour le film La Bande du Rex sorti en 1979 mixés avec des musiques adaptées à des textes plus anciens (la Putain vierge, Beauté crachée et Boogie rouillé, textes que l'on peut lire sur la pochette intérieure de l'album "No Man's Land" paru en 1978) ainsi que des morceaux totalement inédits créés sur scène comme Encore une journée d'foutue, Jack au banjo et Manque de classe (composé par le jeune bassiste, Éric Serra) et qui seront édités sur l'album Higelin '82 quelques semaines plus tard. Il le confirmera d'ailleurs au micro de Dominique Farran lors de l'émission Live RTL diffusée fin janvier 1982 et Jacques ajoutera : « Sauf que le dernier soir, on avait vraiment, vraiment tous le cafard... Mais quand tu prends un train, tu sais que tu vas descendre... Mais c'est un beau voyage en tout cas et qui restera comme l'un des plus beaux voyages depuis très très longtemps... »

À part un 45 tours Informulé en public au Cirque d'Hiver sorti en 1982 dans la discographie d'Armande Altaï et interprété avec Jacques Higelin, rien ne sortira alors que tout a été enregistré. Même RTL diffusera dans l'émission Live, présentée par Dominique Farrand, deux heures de ses concerts en deux parties, en , qui manquent toujours à la discographie de l'artiste.

Dans la foulée du succès rencontré au Cirque d'Hiver, les Carpentier, véritable institution des variétés télévisuelles, s'intéressent enfin à Jacques Higelin et lui consacrent une émission culte Formule 1+1 en qui se démarque fortement de leurs très nombreuses productions habituelles avec, notamment, Elisabeth Wiener en duo avec Jacques Higelin L'Attentat à la pudeur (de l'album Champagne) puis Hara Kiri Elaïson absent du montage actuel. Le groupe Téléphone est également invité avec le titre Fleur de ma ville, Alain Chamfort avec Chasseur d'ivoire (absent, lui aussi, de la version disponible, ainsi que Carole Laure et Lewis Furey) ainsi que toute la troupe qui participa à l'aventure du Cirque d'Hiver, notamment, Jean-Marc Torrès, danseur fabuleux sur le morceau l'Amour sans savoir ce que c'est.

C'est au cours de cette aventure que Jacques Higelin rencontre Aziza, future mère d'Izïa.

Son talent d'improvisateur et son énergie poétique lui donnent une relation particulière avec les spectateurs. Musicalement, il se nourrit de plus en plus de rythmes africains (Nascimo ou plus tard Criez Priez). Il invite Youssou N'Dour et Mory Kanté, rencontrés quelques mois plus tôt lors d'une tournée en Afrique, à partager la scène de Bercy en . C'est le début de ce qu'on appellera bientôt la world music. Jacques Higelin occupera l'espace de la plus grande salle de concert en France (quinze mille spectateurs) avec l'aide de Patrice Chéreau qui s'occupera de la mise en scène. Un grand moment musical même si certains ont critiqué « le côté mégalo de ce pari audacieux »... TF1 a diffusé en janvier 1986 ce concert dans une version réduite à une heure environ.

Higelin participe au premier Printemps de Bourges, en 1977, en compagnie de Charles Trenet, auquel il consacre un spectacle en 2004-2005 : Higelin enchante Trenet, avec lequel il tourne un an, achève au Trianon en mars 2005, et dont un DVD témoigne, encore inédit à ce jour. En 1988, il participe à l'hommage rendu à Léo Ferré à La Rochelle, où il reprend Jolie Môme. Il publie Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans. Dans les années 1990, toujours présent sur scène, son image disparaît progressivement des médias et, avec la crise du disque, il éprouve des difficultés à être produit. En 2003, toujours fidèle à Ferré, il participe à l'album hommage sorti pour les dix ans de sa disparition : c'est encore Jolie Môme qu'il choisit, mais cette fois avec une approche plus intimiste. Higelin est également présent en 1984 aux premières Francofolies de La Rochelle, où il revient régulièrement pour des soirées musicales, vivement soutenu par l'animateur de France Inter Jean-Louis Foulquier. Le , il participe, aux côtés de Font et Val, Georges Moustaki, Rufus, Alain Meilland, Jacques Serizier et Léo Ferré, à un hommage (présenté par José Artur), au pianiste Paul Castanier, sur la scène de l'Olympia.

Le retour des années 2000-2010

Installé depuis cette période à Pantin à l'angle des rues Michelet et Beaurepaire, il est sur scène à Lyon, place Bellecour, la nuit du passage à l'an 2000 devant quarante mille personnes. Le sort l'album studio Amor Doloroso. Le , à l'invitation du groupe Sweet Air, il se produit pour un concert à l'Élysée-Montmartre.

Le , France 3 diffuse un documentaire tourné par Romain Goupil, Higelin en chemin, d'une durée de soixante-cinq minutes, présentant de nombreuses images d'archives, souvent inédites, retraçant sa carrière, tandis que la photographe Laurence Leblanc publie un livre-disque, Higelin en cavale, aux éditions Textuel (2008). Jacques Higelin est nommé aux Victoires de la musique 2008.

Pour la sortie de son album Coup de foudre le , il bénéficie d'une large couverture médiatique : à la télévision, dans la presse (il est rédacteur en chef du quotidien Libération pour un numéro) et à la radio. La sortie de l'album est suivie d'une tournée, avec six dates à Paris, en mars, à La Cigale. Il retrouve la scène du Saint-Jean-d'Acre le aux Francofolies 2010. Le , il fête ses 70 ans au Zénith avec deux de ses enfants, Arthur H et Izïa.

Le , sort Beau Repaire, album écrit et composé par ses soins, coréalisé par Mahut et Édith Fambuena, et sur lequel figure un duo avec la comédienne Sandrine Bonnaire. L'album reçoit un accueil critique enthousiaste, notamment de la part du magazine Télérama qui lui attribue ses « 4F » et souligne qu'il s'agit « peut-être du meilleur album d'Higelin, qui le remet enfin à sa place : au sommet de la chanson ». Le même magazine sacre Beau Repaire meilleur album de chansons françaises avec J'ai l'honneur d'être de sa vieille amie Brigitte Fontaine. Les 10 et , il remplit deux Casino de Paris où il s'était déjà produit à plusieurs reprises, dont plus de dix dates en . Il y chante trois heures le premier soir, et trois heures et quarante-cinq minutes le deuxième. Les deux soirs, Sandrine Bonnaire et Izïa montent sur scène avec lui (l'une pour le Duo d'anges heureux, l'autre pour la Ballade pour Izïa). À l'issue du second Casino, Jacques Higelin reçoit un disque d'or. Cette rencontre avec Sandrine Bonnaire donne lieu, l'année suivante, à un reportage, Ce que le temps a donné à l'homme, réalisé par l'actrice et diffusé sur Arte. Après des concerts au Zénith de Paris le 26 novembre 2013 ou sur la grande scène des Francofolies de La Rochelle le 10 juillet 2014, le dernier concert de Jacques Higelin a lieu dans la grande salle de la Philharmonie le 24 octobre 2015, avec l'Orchestre national d'Île-de-France dirigé par Bruno Fontaine et diffusé en intégralité sur Arte Concert. Sa dernière apparition scénique se fait le lendemain, dans une autre salle de la Philharmonie, lors d'un concert d'hommage avec Catherine Ringer, La Grande Sophie, Jeanne Cherhal, Sandra Nkaké, Raphaëlle Lannadère-L, Camélia Jordana, Maissiat, Katel et Édith Fambuena.

Prises de position militantes

À la suite de Mai 68, il milite quelque temps à la LCR, il anime avec d'autres la fanfare et propose des slogans mis en chanson.

Au cours des années 1980, Higelin fait partie des artistes de gauche qui, comme Barbara, Renaud ou Maxime le Forestier, s'investissent dans les pétitions diverses ou les concerts humanitaires. Il soutient la candidature présidentielle de François Mitterrand en 1988.

En , il participe à un grand concert de soutien contre le projet d'implantation d'une centrale nucléaire à Plogoff, qui a lieu sur la péninsule bretonne même : il y transforme pour l'occasion son Paris-New York, N.Y-Paris (réclamée par le public) en un Paris-Plogoff, Plogoff-Paris inédit.

En 1991, il réalise avec Coline Serreau un clip inclus dans le film Contre l'oubli et consacré à un couple emprisonné, Vera Chirwa et son époux.

En 1993, il apporte un soutien remarqué aux manifestants de l'association Droit au logement avec l'abbé Pierre ; il est le l'un des fondateurs de l'association Droits Devant !! et répond encore favorablement des années plus tard, le après son concert aux Francofolies de La Rochelle, à la demande de signer le manifeste de la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés.

Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2007, il soutient Ségolène Royal, pour qui il chante lors de son meeting du 1er mai au stade Charléty.

En , il enregistre avec le groupe Sweet Air le projet Baltimore, rejoignant ainsi Maurane et Riké de Sinsemilia en soutien aux otages de par le monde. En , avec d'autres artistes (Rodolphe Burger, D’de Kabal, Sandra Nkaké, Spleen), il participe à un disque collectif portant le nom Les Amoureux au ban public, portant le nom d'une association qui défend les droits des couples composés d'un conjoint français et d'un conjoint étranger.

En 2014, il est membre du comité de soutien à la candidature d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris.

Rumeurs sur sa santé et mort

Dès , des concerts programmés sont reportés ou annulés pour raison de santé,. Le 10 décembre 2015, un communiqué annonce l'annulation de tous les concerts prévus en 2016. Fin 2017, Bernard Lavilliers annonce que Jacques « ne va pas trop bien en ce moment, ». Dans un entretien accordé au Parisien fin , son fils Arthur confirme le mauvais état de santé de son père : « Oui j’ai écrit ce morceau [Le Passage] pour lui. Il ne va pas très bien mais il n’est pas au seuil de la mort. On est autour de lui. » Il affirme que, bien que fatigué, son père n'a jamais été dans le coma,.

Dans un communiqué à l'AFP, sa famille annonce la mort du chanteur à l'âge de 77 ans, le à Nogent-sur-Marne,. La cause de sa mort n’a alors pas été officiellement révélée. Ses obsèques ont lieu le avec un hommage au Cirque d'Hiver en présence de ses proches et de personnalités comme la ministre de la Culture Françoise Nyssen, la maire de Paris Anne Hidalgo et de nombreux artistes, puis l'artiste est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (20e division). La tombe, faite de cailloux et de coquillages, a été dessinée par ses trois enfants.

En , Antoine Couder révèle, dans sa biographie Jacques Higelin : devenir autre, que le chanteur s’est retrouvé depuis quelque temps en Ehpad, à la Maison nationale des artistes, à Nogent-sur-Marne, atteint de la démence à corps de Lewy qui finira par le tuer.

Vie privée

Marié trois fois, Jacques Higelin est le père de trois enfants :

  • Arthur, né en 1966 (avec l'attachée de presse Nicole Courtois, qu'il a épousée en 1966 à la mairie du 6e arrondissement de Paris,), père de la chanteuse Marcia Higelin.
  • Kên, né en 1972 (avec Kuelan Nguyen, qu'il a épousée en 1978 à Hérouville-en-Vexin). Celui-ci est le père de l'actrice Kim Higelin.
  • Izïa, née en 1990 (avec Aziza Zakine, qu'il a épousée en 2001 à Pantin).

Dans son ouvrage sorti en 2022 Jacques Higelin : devenir autre, Antoine Couder révèle que le sujet de ses Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans, Irène Chabrier, n’aura jamais confirmé ni infirmé que sa fille était le fruit de leur union (« Tu ne sauras jamais. ») ; Jacques Higelin aura dit, pour sa part, à Clémence : « Tu es la fille de Pierre Lhomme ».

Discographie

Enregistrements en studio

Enregistrements en public

Participations et titres inédits isolés

Compilations

Éditions québécoises (33 tours)

  • Champagne pour tout le monde et Caviar pour les autres… sont compilés en un seul album de dix chansons, sous le titre Champagne ou Caviar. La pochette est inédite en France.
  • Alertez les bébés est vendu sous le titre Enfin Higelin, mais avec la pochette française.

Classements

Albums

Singles

Note : à la suite de la mort de Jacques Higelin, certaines chansons non sorties en singles ou classées dans les classements radio à l'époque de leur sortie se sont classées dans le « Top 200 Singles » en .

Vidéographie

Filmographie

Cinéma

Télévision

Théâtre

Distinctions et hommages

Récompenses

  • prix de l'académie Charles-Cros 1976 pour Alertez les bébés !
  • Prix Raoul-Breton 1982

Nominations

  • Victoires de la musique 2008 : album de chansons/variétés de l'année pour Amor Doloroso

Décoration

  • Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres ().

Odonymes

  • Espace musical Jacques-Higelin, école de musique à Fleury-sur-Orne.
  • A scalinata Jacques-Higelin (escalier Jacques-Higelin) à Calvi, inauguré le 18 octobre 2020.
  • Allée Jacques-Higelin dans le parc Montsouris, pour lequel il a écrit une chanson.
  • Le conservatoire Jacques-Higelin à Chelles (Seine-et-Marne), inauguré le .
  • Le conservatoire Jacques-Higelin à Pantin (Seine-Saint-Denis), inauguré le .
  • Le belvédère Jacques-Higelin à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), inauguré le .

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Travaux universitaires

  • Étienne Chanson, Jacques Higelin : de l'Underground à Bercy ou Star, mode d'emploi (mémoire de licence en journalisme, sous la direction de Gabriel Thoveron), Université libre de Bruxelles, .
  • Yoan Kéravis, Jacques Higelin : La chanson sous toutes ses formes (mémoire de maîtrise en musicologie, sous la direction de Gérard Le Vot), Lyon 2, , 124 pages.

Ouvrages

  • Jacques Higelin, Lettres d'amour d'un soldat de vingt ans (Recueil des lettres que l'auteur a adressées à sa compagne de l'époque, durant son service militaire en Allemagne puis en Algérie), Paris, Éditions Grasset, , 250 p. (ISBN 2246389216, OCLC 416857664) — réédition Le livre de poche, 1988
  • Jacques A. Bertrand, Higelin, Bernard Barrault, (OCLC 418370016)
  • Olivier Petit (dir.), Chansons de Jacques Higelin en bandes dessinées, Darnétal, petit à petit, , 92 p. (ISBN 9782849490938, OCLC 470713313). — réédition 2007, avec une autre couverture.
  • Clémentine Deroudille (photogr. Laurence Leblanc), Higelin en cavale (livre-disque) (ISBN 2845973152, présentation en ligne). — Avec un CD d'interviews FIP et archives.
  • Jean-Marie Leduc et Jacques Vassal, Jacques Higelin, Albin Michel, coll. « Rock & Folk », (OCLC 19627140).
  • Daniel Lesueur, Jacques Higelin, seul maître à bord, Paris, Alternatives, coll. « pop rock », , 110 p. (ISBN 2862272345, OCLC 44926355)
  • Jacques Perciot, Jacques Higelin, passeur d'étoiles, Didier Carpentier, coll. « Sur parole », (OCLC 420025204). — Choix de citations.
  • Colette Piat, Jacques Higelin : Champagne pour tous !, Alphée, , 200 p. (OCLC 742950587).
  • Jacques Higelin et Valérie Lehoux, Je vis pas ma vie, je la rêve, Paris, Fayard, , 416 p. (ISBN 978-2-213-69387-3)
  • Lucien Rioux et Michèle Wathelet, Jacques Higelin, Seghers, coll. « Poésie et chansons », (OCLC 7948329).
  • Stéphane Deschamps, L'enchanteur, Paris, Hors Collection, , 168 p. (ISBN 978-2-7014-0033-4).
  • Antoine Couder, Jacques Higelin : Devenir autre, Bègles, Le Castor astral, , 320 p. (ISBN 979-1027802531).
  • Arthur H (préface) et Valérie Lehoux, Car toujours le silence tue : récit, Paris, Flammarion, , 176 p. (ISBN 9782080422361).

Articles de magazines

  • Jean-Pierre Feral (photogr. René Destrez), « Higelin à Mogador », Paroles et Musiques, no 7,‎ , p. 6, 7.
  • « Higelin », Paroles et Musiques, no 52,‎ , p. 25 à 39.
  • Gil Cheveau (photogr. D. Langlais), « Higelin. Après trois ans d'absence, le retour attendu d'Higelin », Music'n Show, no 8,‎ .
  • François Barre (photogr. C. Gassian), « Higelin le fou chantant », BLAH#BLAH NEWS, Paris, no 1,‎ 15 octobre - 15 novembre 1988

Documentaires et reportages

  • Higelin en chemin, documentaire télévisé par Romain Goupil diffusé en 2007.
  • Ce que le temps a donné à l'homme sous-titré Jacques Higelin par Sandrine Bonnaire, documentaire de 53 minutes réalisé en 2014 par Sandrine Bonnaire et diffusé sur Arte le et rediffusé le [présentation en ligne].
  • Série de neuf émissions (9 x 53 min env.) intitulée Jacques... Jacques Higelin, diffusée sur France Inter du 15 au , proposée par Dominick Martinot-Lagarde, assisté de Julien Van Assche, produite par les Radios francophones publiques :
  • Trois émissions radiodiffusées en autour des reprises, versions différentes de chansons de Jacques Higelin ou d'autres artistes par Jacques Higelin avec, dans la deuxième, un texte inédit de Benoît Morel (ex-La Tordue)
  • Jacques Higelin, la vie, l'amour, la mort (1940-2018), collection « une vie, une œuvre », France Culture 2019, réalisé par Vincent Decque et Antoine Couder [écouter en ligne].

Liens externes

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Source : Article Jacques Higelin de Wikipédia

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