Recherche


Avis de lecteurs

Carnet de prison (Galien)

note: 4«Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts» Isaac Newton Jérôme - 29 janvier 2024

"Meilleur texte" [...] selon le préfacier et écrivain communiste Alain Badiou sur la prison, qui y est "admirablement croquée" par l'auteur de bandes dessinées et dessinateur de presse (Le Sans-culotte [...]

Akane banashi n° 1
Ce jour-là (Yūki Suenaga)

note: 5La rakugo-ka girl Florian MSP - 10 janvier 2024

Un très bon shonen qui parle du rakugo, un art traditionnel japonais. On suit Akane durant l'histoire où elle va mettre en pratique cet art dans différents spectacles et en [...]

Je suis leur silence (Jordi Lafebre)

note: 5Les voix d'Eva Sylvie - 8 février 2024

Eva est psychiatre. Fantaisiste, délurée, débordante de vitalité, c'est une jeune femme décalée et attachante.
Elle est contactée par une ancienne patiente pour venir l'assister suite au décès d'un oncle.
Eva [...]

Le boiseleur n° 2
Le boiseleur n° 2
L' esprit d'atelier (Hubert)

note: 5La guerre de l'Art Sylvie - 2 mars 2024

Depuis qu'il est parti de Solidor, Illian ne sculpte plus. Mais, sa renommée suscite l'intérêt de Tullio Hamzari, grand sculpteur de la prestigieuse cité de Bélizonde.
Ce dernier réussit à convaincre [...]

Du même bois (Marion Fayolle)

note: 5Comme des bêtes Sylvie - 28 mars 2024

Une ferme. D'un côté, les jeunes, de l'autre, les anciens. Au milieu, les bêtes.
La vie à trimer, à s'occuper des vaches, des champs.
La vie qui passe, trépasse...
Le roman de Marion [...]

Ralph Azham n° 1
Est-ce qu'on ment aux gens qu'on aime ? (Lewis Trondheim)

note: 4Vaut le détour Maxence - 26 février 2024

Léger, drôle et touchant.
La suite des aventures donne envie !

Gaby Deslys

 
Gaby Deslys. Source: Wikipedia

Marie-Élise Gabrielle Caire, dite Gaby Deslys, née le à Marseille et morte le dans le 14e arrondissement de Paris, est une chanteuse française, artiste de music-hall connaissant une réputation internationale.

Origine familiale

Gabrielle Caire naît au no 63 de la rue de la Rotonde à Marseille. Elle est la fille de Marie Victor Hippolyte Caire, négociant prospère en tissus dans la rue Tapis vert, et d’Anne Eudoxie Terras (ou Terrasse),. Un oncle paternel, François Caire, a été président du conseil général des Bouches-du-Rhône en 1894. Sur les six enfants du couple, seules trois filles atteindront l’âge adulte : Gabrielle, la future Gaby Deslys, et deux de ses sœurs, Marie Jeanne Mathilde, épouse Émile Garcin, et Aimée Valérie, épouse Joseph Adolphe Fleury.

Le mariage de ses deux sœurs sera célébré le même jour le par le maire de Marseille, Siméon Flaissières.

Avec ses sœurs, elle est placée à l'Institution religieuse des dames de Saint-Maur de Marseille. À partir de 1899, Gabrielle Caire suit les cours du conservatoire de Marseille, où elle obtient un premier prix de solfège et un deuxième prix de chant.

Une rapide ascension

En mai 1900, année de l’exposition universelle, elle part tenter sa chance à Paris, en compagnie d’un jeune journaliste, Jean Samat, riche fils de famille.

Elle adopte très vite le nom de scène de « Gaby Deslys », suggéré par Marie-Thérèse Kolb, et fait des débuts discrets comme figurante dans de petits cafés chantants parisiens puis au Parisiana mais sait se faire connaître et gravit les échelons qui la mènent progressivement, et sans discontinuité, de la figuration à la célébrité. Elle vit rue de Constantînople et suit des cours de danse et de chant tout en jouant dans différentes pièces.

En 1904, elle joue dans la pièce À fleur de peau avec Joseph Gabin, père de Jean Gabin. En février 1906, elle joue à l’Olympia dans Paris fêtard, où elle chante la chanson La Kraquette. En septembre 1906, sur invitation d’un britannique, Georges Edward, elle se rend en Angleterre, où elle rencontre immédiatement un énorme succès. En mars 1907, elle revient à Paris avec suffisamment d’argent pour acheter un hôtel particulier au no 3 rue Henri-de-Bornier. En mars 1908, elle se produit au Moulin Rouge dans la revue Son altesse l’amour.

Une liaison tapageuse

Après un voyage en Angleterre, le roi du Portugal, Manuel de Bragance, arrive à Paris le . Il devient l’amant de Gaby Deslys et lui offre des bijoux,. Il la fait venir début 1910 au Portugal et l’installe au palais de Das Necessidades. Elle chante et danse à Lisbonne au profit des sinistrés après l'incendie de Porto. Bien que discrète, cette liaison entraîne de nombreux commentaires, ce qui oblige Gaby Deslys à rentrer à Paris.

Le , Gaby Deslys se trouve à Londres où elle se produit dans la pièce Les Caprices de Suzette. Manuel de Bragance va à Londres pour assister aux obsèques du roi d’Angleterre Édouard VII, mort le , et en profite pour revoir Gaby Deslys. De retour au Portugal, il se retire à Boussaco, fait de nouveau venir Gaby Deslys en toute discrétion et l’héberge dans le château au Bois dormant. Tout finissant par se savoir, l’opinion publique désapprouve la présence de la comédienne, qui est obligée de quitter le Portugal fin août 1910 pour rentrer à Paris. Peu de temps après, le , Manuel de Bragance doit quitter son pays et se réfugier en Angleterre. Gaby Deslys n’a aucune responsabilité dans cette abdication car le pouvoir royal était déjà très contesté et depuis longtemps.

Une vie de star

De retour à Paris, Gaby Deslys doit être la vedette de la prochaine revue de Bannel, directeur des Folies Bergère. En novembre 1910, elle répète avec Maurice Chevalier qui parlera d’elle dans ses mémoires, mais une maladie l’empêche de jouer la pièce avec lui. Après un court voyage début 1911 aux États-Unis, elle revient à Paris où elle reprend au théâtre des Capucines la revue Le Midi bouge. La première, qui a lieu le , a un immense succès.

Sur invitation de (en) Lee Shubert, elle se rend aux États-Unis, où elle arrive le . Elle devient l’ambassadrice du charme parisien, avec ses toilettes extravagantes ne cessant de changer, ses bijoux, ses animaux de compagnie et une publicité savamment orchestrée. Le , elle quitte New York pour l’Europe en compagnie du danseur et chorégraphe américain (en)Harry Pilcer dont elle partage l'existence et débarque à Liverpool pour se rendre à Londres puis à Paris. Pendant la traversée elle met au point une chorégraphie qui entrera dans l’histoire : le , elle présente un nouveau numéro, La Danse de l’ours, qui lui vaut un succès triomphal, un « effeuillage » à la fin duquel elle reste quasiment nue (en réalité revétue d'un collant couleur chair) préfigurant ce qui deviendra le « striptease ».

Après un séjour à Vienne en Autriche, le couple Pilcer-Deslys revient à Paris, puis en Angleterre, où ils jouent, en août 1912, la pièce Une journée à Trouville. Après une nouvelle tournée aux États-Unis (novembre 1913 – mars 1914), elle est de retour à Paris, où elle achète un immeuble de six étages au no 37 rue Cortambert dans le 16e arrondissement. Le , elle joue à Londres dans la pièce Rosy Rupture, spécialement créée pour elle par J. M. Barrie, le créateur de Peter Pan. Début 1916, elle est à nouveau aux États-Unis, puis rentre en Angleterre le .

En octobre 1917, Gaby Deslys relance le Casino de Paris, qui a été acheté par Léon Volterra ; elle est la vedette de la revue Laissez-les tomber de Jacques Charles. La première représentation a lieu le et marque le triomphe des rythmes américains avec les frères Pilcer : Harry pour la danse et Murray pour la musique avec son jazz-band. C’est la fin de la Belle époque, la musique afro-américaine va se répandre dans le monde. Gaby Deslys inaugure sur la scène du Casino de Paris la traditionnelle descente de l’escalier qui sera reprise par Mistinguett et Cécile Sorel. En parallèle, elle accepte de devenir marraine du 69e bataillon de chasseurs à pied. Deslys travaille également comme espion pour le gouvernement français pendant la Première Guerre mondiale

Épuisée par le rythme effréné de ses tournées et sa toux reprenant, elle décide d’arrêter cette représentation ; elle sera remplacée par Maurice Chevalier et Mistinguett. Elle va se reposer à Marseille, sa ville natale, et achète aux enchères le pour 500 000 francs une somptueuse villa, villa Maud, située au no 299 de la corniche du Président-John-Fitzgerald-Kennedy, qui appartenait à l’industriel Jean-Baptiste Rubaudo.

Léon Volterra rénove le théâtre du Chatelet aux allées de Meilhan à Marseille, qui deviendra plus tard le cinéma Capitol sur la Canebière. Dans cette salle a lieu le la première reprise de Laissez-les tomber avec Gaby Deslys, les frères Pilcer et leur jazz-band. Après une centaine de représentations, donc peu de succès, Gaby Deslys repart pour Paris. Elle tourne ensuite deux films, Bouclette de Marcel L'Herbier et Le Dieu du hasard mis en scène par Henri Pouctal. En 1919, elle joue dans La Marche à l'étoile de Paul Marinier, Roger Ferréol et Charles-Alexis Carpentier, revue en 2 actes au Théâtre Femina à Paris.

« En moins de dix ans, cette petite Marseillaise, inconnue de tous, va devenir l’artiste de music-hall la plus célèbre et la mieux payée de son temps ».

Danses associées

Gaby Deslys a interprété de nombreuses danses et a participé à la création de nouvelles formes de danse au cours de sa carrière.

Valse ju-jitsu

La danseuse se fait connaître en Angleterre en 1906. Dans son premier spectacle à Londres, elle joue dans la comédie musicale The New Aladdin (en) au Gaiety Theatre (en). Elle y interprète la valse ju-jitsu (ju-jitsu waltz, en anglais) avec Surye Kichi Eida (1878-1918) comme partenaire. Cette danse théâtrale et athlétique donnait l'illusion d'un combat entre l'actrice et le maître d'arts martiaux. L'art martial du ju-jitsu avait gagné vers 1904-1905 un respect et un engouement conséquent dans tout le Royaume-Uni. L'apprentissage de cet art martial était conseillé comme forme de défense personnelle, notamment aux suffragettes pour combatte les policiers.

La Gaby Glide

Une danse appelée Gaby Glide est nommée en 1911 en l'honneur de Gaby Deslys et créée par le chorégraphe américain Ned Wayburn (en) (1884-1942) pour la pièce Vera Violetta, donnée notamment au Winter Garden Theatre à Manhattan,. Le personnage principal du couple est la dame qui doit être placée devant l'homme, posée légèrement décalée sur le côté, ce qui crée un effet de glissement.

Pendant un certain temps lors de sa création, cette danse a été regroupée avec d'autres danses de l'époque que dansait Gaby Deslys, appelées Turkey Trot (en), Grizzly Bear, valse ju-jitsu, Bunny hug, etc. mais contrairement à ces dernières, la Gaby Glide connaît un grand succès. Elle donne également son nom à plusieurs titres de musique aux États-Unis : Gaby Love, Gaby Mood, Gaby medley, Gabys Rhapsody...

Sa mort

Fin 1919, Gaby Deslys va en Italie et à New York afin de signer des contrats pour le tournage de plusieurs films. Elle retourne à Paris où elle assiste à la générale de La Vierge folle le . Le 19 décembre, elle entre en clinique où elle subit plusieurs opérations vaines qui ne cicatrisent pas puis dans la maison de santé du docteur Gosset, victime d’une pleurésie purulente, suite de la grippe espagnole contractée,. Elle meurt le rue Antoine-Chantin, dans le 14e arrondissement de Paris. Après une cérémonie religieuse à l’église Notre-Dame-de-Grâce de Passy, son corps est transféré à Marseille pour y être inhumé au cimetière Saint-Pierre dans le caveau familial. Un cortège de danseuses la suit : Émilienne d'Alençon, Clara Tambour, Régine Flory, Odile, Nénette, Micienne et des girls... Au milieu d’une foule immense qui jette des fleurs sur son cercueil, le maire de Marseille, Siméon Flaissières, assiste aux obsèques de celle qui fut la première star du music-hall et qui légua une grande partie de sa fortune à la ville de Marseille,,, dont sa somptueuse villa Maud de la corniche. Sa sépulture est violée en 1934.

Villa Gaby

Depuis 2015, la gestion de la villa Gaby a été confiée à la société MCO Congrès, agence spécialisée dans l'organisation de congrès médicaux, qui a réalisé la rénovation du site et y a organisé un centre international de conférences accueillant des colloques, congrès et séminaires,. Depuis 2011, la clause d'inaliénabilité étant caduque, l'ancienne propriété villa Maud se vend en parcelles.

Tombe

L’artiste repose dans un caveau de marbre blanc près de la tombe d’Edmond Rostand. Le sculpteur Auguste Carli devait exécuter sa statue, mais sa famille trouve le devis trop élevé et ne fait réaliser qu’un médaillon sculpté par Louis Botinelly représentant l’artiste de profil.

Une rue de Marseille porte son nom.

La revendication posthume de sa fortune

Gaby Deslys avait une certaine ressemblance avec une danseuse tchécoslovaque, Edwige Navratil, née le à Mostevice en Moravie et qui avait quitté sa famille pour débarquer à Paris vers 1904.

À la mort de l’artiste française qui s'était rajeunie de quelques années en adoptant la date de naissance (31 octobre 1885) de son frère défunt, figurant même sur son acte de décès et correspondant par hasard à celle d'Edwige, la famille Navrátil, devenue hongroise, et recherchant sa fille, revendique l’héritage en prétendant que Gaby Deslys est Edwige Navratil. Aucune preuve ne put être apportée, d’autant plus que l’acte de naissance de Gaby Deslys démontrait sa naissance à Marseille et qu’Hedvika Navrátilová retrouvée à Biarritz, elle-même déclare ne pas être Gaby Deslys. Si Gaby Deslys avait été tchécoslovaque ou hongroise, elle n’aurait pas laissé sa fortune à la ville de Marseille, à la famille Caire et à Harry Pilcer, et ne se serait pas fait enterrer à Marseille.

Galerie

Filmographie

  • 1914 : La Remplaçante, drame en 3 parties de René Hervil et Louis Mercanton
  • 1915 : Her Triumph, court-métrage de Percy Nash : Gaby
  • 1915 : Rosy Rapture, court-métrage de Percy Nash, scénario de J. M. Barrie : Rosy Rapture
  • 1916 : Une aventure de voyage (réalisateur anonyme)
  • 1918 : Fiancé de sa femme (réalisateur anonyme)
  • 1918 : Bouclette / L'Ange de minuit, drame en 5 parties de René Hervil et Louis Mercanton, scénario de Marcel L'Herbier : Bouclette
  • 1919 : Le Dieu du hasard, d'Henri Pouctal, scénario de Fernand Nozière : Gaby Balmacer

Discographie

  • Philomene (1910, HMV)
  • Tout en Rose (1910, HMV)
  • La Parisienne (inédit, 1910)

Au théâtre

  • Gaby Deslys - le fabuleux destin de la première star du music-hall, théâtre de Passy (Paris), 2023.

Notes et références

Ouvrage de Jean-Jacques Sirkis

Autres références

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille : Mémoire de Marseille, Marseille, Jeanne Laffitte, , 441 p. (ISBN 2-86276-195-8), p. 127–128. 
  • Clémentine Decouture https://www.francemusique.fr/emissions/tour-de-chant/gaby-deslys-1-2-80437
  • Renée Dray-Bensousan (dir.), Hélène Échinard (dir.), Régine Goutalier (dir.), Catherine Maran-Fouquet (dir.), Éliane Richard (dir.) et Huguette Vidalou-Latreille (dir.), Association Les femmes et la ville, Marseillaises : Vingt-six siècles d'histoire, Aix-en-Provence, Édisud, , 239 p. (ISBN 2-7449-0079-6). 
  • Jean Chélini (dir.), Félix Reynaud (dir.) et Madeleine Villard (dir.), Dictionnaire des marseillais, Marseille et Aix-en-Provence, Académie de Marseille et Édisud, , 368 p. (ISBN 2-7449-0254-3), p. 119.
  • (en)James Gardiner, Gaby Deslys: A Fatal Attraction, 1986
  • Jacques Pessis, Jacques Crépineau, Le Moulin Rouge, Hermé, 1989, 216 p.
  • Jean-Jacques Sirkis, Les années Deslys, Marseille, Jeanne Laffitte, , 250 p. (ISBN 2-86276-210-5). 

Liens externes

  • Ressources relatives au spectacle :
    • Les Archives du spectacle
    • Internet Broadway Database
  • Ressources relatives à l'audiovisuel :
    • American Film Institute
    • IMDb
  • Ressource relative aux beaux-arts :
    • National Portrait Gallery
  • Ressource relative à la musique :
    • MusicBrainz
  • Gabriella Asaro, « Gaby Deslys, du music-hall au cinéma », sur L'Histoire par l'image,
  • « Les années Deslys » par Jean-Jacques Sirkis sur Massalaire
  • Spectacles de Gaby Deslys à Broadway sur IBDB
  • Photographies de Gaby Deslys sur National Portrait Gallery
  • Photographie de Gaby Deslys sur flickr.com
  • Photographie de Gaby Deslys sur flickr.com
  • Portail de Marseille
  • Portail de la musique
  • Portail de la danse

Ce contenu est mis à disposition selon les termes de Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0

Source : Article Gaby Deslys de Wikipédia

Contributeurs : voir la liste

Termes associés

Chanson française