Recherche


Avis de lecteurs

Je suis leur silence (Jordi Lafebre)

note: 5Les voix d'Eva Sylvie - 8 février 2024

Eva est psychiatre. Fantaisiste, délurée, débordante de vitalité, c'est une jeune femme décalée et attachante.
Elle est contactée par une ancienne patiente pour venir l'assister suite au décès d'un oncle.
Eva [...]

Marx et la poupée (Maryam Madjidi)

note: 4Lettre franco-iranienne Jérôme - 6 mars 2024

Très beau texte de Maryam Madjidi qui raconte sa déterritorialisation relative, corporelle et mentale, jalonnée de doutes, de l'Iran vers la France. Ses réflexions sur l'école républicaine française et les [...]

Passeur de souffle (Patricia Hespel)

note: 5"Interroge ton cœur, il te dira qui tu es." Sylvie - 14 mai 2024

Une prophétie qui, des siècles plus tard est considérée comme une légende par les hommes. Bren, Naäi et l'enfant Nil partent en quête de liberté et de vérité. Pendant leur [...]

Le printemps de Sakura (Marie Jaffredo)

note: 5"Puis chaque année, le printemps revient" Sylvie - 26 mars 2024

Sakura vit à Tokyo avec son père. Sa mère est morte dans un accident, Sakura avait 5 ans. Cela fait trois ans et Sakura est une petite fille triste. Son [...]

Différence invisible (Julie Dachez)

note: 5La fille aux baskets rouges Sylvie - 13 mars 2024

Marguerite est une jeune femme comme les autres : elle travaille, vit en couple.
Mais parfois, les apparences sont trompeuses. Le quotidien est un calvaire pour Marguerite qui doit faire d'énormes [...]

Le rapport de Brodeck n° 1
L'autre (Manu Larcenet)

note: 5L'Autre et l'Indicible Sylvie - 19 mars 2024

Brodeck est un homme, rescapé de l'enfer.
Un jour, les hommes du village vont l'obliger à rédiger un rapport sur la mort de "L'Anderer", à laquelle Brodeck n'a pas assité. Ce [...]

Jules Simon

 
Jules Simon. Source: Wikipedia

Jules-François-Simon Suisse dit Jules Simon est un philosophe et homme d'État français, né le à Lorient (Morbihan) et mort le dans le 8e arrondissement de Paris. Acclamé de son vivant par plusieurs milieux intellectuels, il fut, selon Marc Angenot, un véritable « maître à penser » pour les « masses bourgeoises et petites-bourgeoises » de la fin du XIXe siècle.

Biographie

Jeunesse et formation

Jules-François-Simon Suisse est le fils d'Alexandre-Simon Suisse, marchand de drap originaire de Loudrefing en Lorraine (1768-1843), d'abord établi à Lorient, puis à Saint-Jean-Brévelay (1818) et enfin à Uzel. Protestant, il a abjuré sa religion pour épouser en secondes noces une Bretonne catholique, Marguerite Vincente Fontaine (1775-1845), qui est la mère de Jules Simon.

Après de bonnes études aux collèges de Lorient et de Vannes (aujourd'hui collège Jules-Simon), il devient répétiteur au lycée de Rennes. Il commence, de bonne heure, à collaborer à la Revue de Bretagne. Il entre à l'École normale en 1833 et devient professeur de philosophie à Caen (1836) puis à Versailles (1837). Agrégé puis docteur en philosophie, il supplée Victor Cousin dans sa chaire à la Sorbonne, où il donne un cours très suivi sur les philosophes grecs, notamment Platon et Aristote.

Débuts républicains

Jules Simon collabore à la Revue des Deux Mondes et fonde, avec son ami Amédée Jacques, la Liberté de penser (1847). Ayant songé à la politique et, malgré une campagne électorale des plus actives, il échoue aux élections législatives à Lannion en 1847 contre la coalition des partis d'extrême droite et d'extrême gauche. Il prend sa revanche, et une revanche éclatante, le . Le département des Côtes-du-Nord l'envoie à la Constituante où il siège parmi les modérés.

Député républicain à l'Assemblée constituante de 1848, il publie des études sur la question universitaire et la liberté de l’enseignement.

Opposant au Second Empire

Le , quelques jours seulement après le coup d'État du 2 décembre instaurant le Second Empire, Jules Simon se rend à son cours de la Sorbonne et prononce l'allocution suivante, devenue célèbre :

Il est révoqué le lendemain et privé, par suite, de sa conférence de l'École normale supérieure. Il se retire d'abord à Nantes où il emploie ses loisirs à des recherches historiques. Pour marquer son opposition à l'Empire, il publie Le devoir (1854) dont le retentissement est énorme. Bientôt suivent La religion naturelle (1856), La Liberté de conscience (1857), La Liberté (1859), et une série de conférences sur des questions de philosophie, de droit puis enfin d’économie politique. Son ouvrage La Liberté politique sera lu et traduit par les démocrates japonais des années 1880, notamment Chōmin Nakae.

Il est d’ailleurs le premier libéral à s’intéresser à la question ouvrière, dont il dénonce les abus dans une série de livres très populaires en leur temps.

Élu, le , député du département de la Seine, Jules Simon rejoint au Parlement le groupe de l’opposition libérale, alors dirigée par Jules Favre. Ses convictions libre-échangistes le font choisir par les habitants de Bordeaux pour les représenter à la députation : le , Jules Simon est élu député de la Gironde.

Membre du gouvernement de la Défense nationale

Pendant la guerre de 1870, il devient ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts du gouvernement provisoire au lendemain du . « Il n'y a pas d'école neutre », disait-il, « parce qu'il n'y a pas d'instituteur qui n'ait une opinion religieuse ou philosophique ».

Responsabilités parlementaires et ministérielles sous la IIIe République

Jules Simon, sachant être autoritaire sous des formes douces et aimables, remet de l'ordre dans l'Université et oblige à démissionner Francisque Bouillier et Octave Feuillet. Il dépose le projet d'enseignement primaire obligatoire. Il est l'un des artisans de la généralisation des écoles normales primaires en France, dont l'école normale d'instituteurs de Paris. Brusquement, il se retire le à la suite d'un discours officiel où il attribue à Thiers tout seul l'œuvre de la libération du territoire, discours qui soulève à l'Assemblée nationale d'assez vives polémiques.

Il est élu sénateur inamovible le et, le même jour, membre de l’Académie française.

Le , il prend la présidence du conseil et le portefeuille de l’Intérieur. Dans le discours annonçant son programme ministériel, qu’il prononce pour obtenir l’investiture de l'Assemblée, une phrase est devenue historique, celle où il se déclare « profondément républicain et résolument conservateur ». Âgé de 21 ans, Paul Deschanel, futur président de la République, est son secrétaire particulier.

Dans la période d’instabilité que le pays traverse alors, Jules Simon représente une politique de conciliation entre la droite et l’extrême gauche, très agitées par la question religieuse. Il crée par une circulaire de 1877 le livret de famille. Simon ne peut maintenir longtemps la balance égale entre les partis et son ministère prend fin à la suite de la crise du 16 mai 1877.

Jules Simon, au Sénat, continue à s'occuper surtout des questions d’enseignement et combat les décrets sur les congrégations. Lors de sa dernière mission officielle, d’un grand éclat d’ailleurs, il représente la France à la conférence internationale de Berlin sur le Travail du . Il a à cette époque comme secrétaire Paul Redonnel.

De 1889 à 1896, Jules Simon devient le premier président de l’Association Valentin Haüy, créée en 1889 par Maurice de La Sizeranne pour venir en aide aux aveugles. Il est le premier président de l'Union française pour le sauvetage de l'enfance créée en 1887 (UFSE) et le président d'honneur de la Ligue nationale contre l'athéisme. Il est également président de la société savante : la Pomme.

Jules Simon s'est marié à Louise, Marie, Émilie Boissonnet. Il est le père de l’écrivain et journaliste Gustave Simon et du dramaturge Charles Simon.

Les papiers personnels de Jules Simon sont conservés aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 87AP : Inventaire du fonds.

Distinctions et hommages

  • Membre de l'Académie des sciences morales et politiques ;
  • Membre de l'Académie française, élu au fauteuil no 8 en 1875 ;
  • Un médaillon en bronze à patine dorée Jules Simon, dont des exemplaires sont conservés par le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux et le Metropolitan Museum of Art de New York, a été créé par le sculpteur Jules Chaplain en 1889  ;
  • Le collège Jules-Simon de Vannes porte son nom. Un médaillon sculpté par Joseph Vallet orne la grille de l'établissement ;
  • La statue de Denys Puech fut installée en 1903, place de la Madeleine, Paris, puis déplacée en 1933 place du Guatemala, Paris.
  • Une rue de Nantes porte son nom.
  • Une rue de Rennes porte son nom.
  • Une rue de Tours porte son nom.
  • Une rue de Saint-Brieuc porte son nom.
  • Une rue de Cassis porte son nom.
  • Une rue de Bordeaux porte son nom.
  • Une rue de Belle-ile porte son nom.

Décorations

  • Chevalier de la Légion d'honneur (1845).

Œuvres

  • Étude sur la théodicée de Platon et d'Aristote (1840)
  • Histoire critique de l'école d'Alexandrie (1844-1845)
    • tome deuxième En ligne sur archive.org
  • La Mort de Socrate (1853)
  • Le devoir (1854)
  • La religion naturelle (1856)
  • La Liberté de conscience (1857) ; La Liberté de conscience sur Google Livres
  • La Liberté (1859)
  • L'ouvrière (1861) En ligne sur archive.org
  • L'École (1864)
  • Le Travail (1866)
  • L'Ouvrier de huit ans (1867)
  • La Politique radicale (1868)
  • La Peine de mort (Bordeaux, 1869) édité par les éditions Marpon et Flammarion, 1870 (4 ° édition), 186 pages dédicacé à V H
  • La Famille (Paris, 1869)
  • Le Libre Échange (1870)
  • La Liberté politique (1871)
  • Le Gouvernement de Thiers (1871, 2 vol. in-8)
  • La Réforme de l'enseignement secondaire (1874) En ligne sur le site de la Bibliothèque Numérique de l'Université d'Artois.
  • Souvenirs du (1874)
  • Dieu, Patrie, Liberté (1883)
  • Une académie sous le Directoire (1884)
  • Thiers, Guizot, Rémusat (1885)
  • Nos hommes d'État (1887)
  • Victor Cousin (1887). En ligne sur archive.org
  • Souviens-toi du (1889)
  • La Femme au XXe siècle (1891)
  • Nouveaux Mémoires des autres (1891)
  • Notice historique sur la vie et les travaux de M. Fustel de Coulanges, Paris, Imprimerie Firmin Didot, , 116 p., in-4°. — Précédé du discours de Léon Aucoc prononcé à l’Académie des sciences morales et politiques, lors de la séance publique annuelle du .
  • L'Affaire Nayl
  • Premières années, publié par Gustave et Charles Simon, Paris, Éditions Flammarion, 1901 ; En ligne sur archive.org

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Thomas Branthôme, « Jules Simon (1814-1896), intellectuel organique du républicanisme libéral sous le Second Empire », dans Pierre Allorant, Walter Badier et Jean Garrigues (dir.), Les dix décisives : 1869-1879, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 450 p. (ISBN 978-2-7535-8386-3, lire en ligne), p. 21-34.
  • Julien Broch, "La place de la religion dans la République: le cas Jules Simon (1814-1896)", in Pensée politique et religion, XXVe colloque de l'Association Française des Historiens des Idées Politiques, Aix, Presses Universitaires d'Aix-Marseille, 2017, p. 409-424.
  • Philippe Jaunet, Jules Simon, le libéral oublié (1814-1896), Nice, Éditions Libréchange, coll. « Intemporel », 2017, 434 pages.
  • Annie Lamarre, « Simon Jules Suisse François Jules 1814-1896 », dans Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), Les immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 37), , 512 p. (ISBN 2-85944-273-1, lire en ligne), p. 471-474.
  • Léon Séché, Jules Simon, sa vie et son œuvre; documents nouveaux et inédits, avec un autographe et les portraits de Jules Simon, Paris : A. Dupret, 1887. En ligne sur archive.org
  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 1893 ; lire en ligne sur Gallica
  • Benoît Yvert (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 pages.

Iconographie

  • Dornac, Portrait du philosophe et homme d'État Jules François Simon Suisse dit Jules Simon (1814-1896), entre 1885 et 1895 (photographies), Paris, musée Carnavalet (présentation en ligne)
  • Atelier Nadar, Jules Simon, homme d'Etat : [photographie, tirage de démonstration],

Articles connexes

  • Troisième République (France)
  • Léon Gambetta

Liens externes

  • Ressources relatives à la recherche :
    • La France savante
    • Isidore
    • Persée
    • Thèses de doctorat ès lettres soutenues en France de 1808 à 1940
  • Ressources relatives aux beaux-arts :
    • AGORHA
    • British Museum
    • National Portrait Gallery
  • Ressources relatives à la vie publique :
    • base Léonore
    • Sénat
    • Base Sycomore
  • Ressource relative à la littérature :
    • Académie française (membres)
  • Ressource relative à la musique :
    • Répertoire international des sources musicales
  • Nécrologie
  • Jules Simon, La réforme de l'enseignement secondaire, Bibliothèque Numérique de l'Université d'Artois.
  • Portail de la politique française
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail du Second Empire
  • Portail du pays de Lorient
  • Portail de l’Académie française

Ce contenu est mis à disposition selon les termes de Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0

Source : Article Jules Simon de Wikipédia

Contributeurs : voir la liste