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Leonardo Padura, né Leonardo Padura Fuentes le à La Havane, est un journaliste, scénariste et écrivain cubain, auteur d'une dizaine de romans policiers et lauréat du prix Princesse des Asturies en 2015.
Fils d'un commerçant devenu chauffeur de bus après la révolution cubaine, Leonardo Padura fait des études supérieures en littérature hispano-américaine et décroche une licence avant de rédiger une thèse sur Inca Garcilaso de la Vega. Il étudie aussi le latin à la faculté de philologie de l'université de La Havane où il a le romancier Daniel Chavarría comme professeur.
Il entre comme journaliste à la revue culturelle Caiman Barbudo dont il sera expulsé en 1983 puis participe au supplément dominical du journal Juventud Rebelde et signe des critiques littéraires, ainsi que des articles de fond. En parallèle, et « à l'écart de tout activisme politique, il écrit des scénarios pour le cinéma », notamment pour un documentaire sur la salsa. Jusqu'en 1995, il est rédacteur en chef de La Gazeta de Cuba.
« Ce que je fis alors fut d'écrire mes reportages comme si j'écrivais des récits, c'est-à-dire, dans une langue qui ne soit pas fonctionnelle, mais conceptuelle, plus littéraire, en utilisant des structures formelles peu courantes en journalisme, en créant des personnages (y compris de fiction car j'ai moi-même réussi à interviewer un mort) et remplaçant les manques d'information par des espaces imaginaires. »
Il amorce sa carrière de romancier en 1998 et devient l'auteur d'une série policière ayant pour héros le lieutenant-enquêteur Mario Conde.
« Scénariste pour le cinéma, essayiste, nouvelliste, Leonardo Padura a trouvé avec le roman noir un genre tout indiqué pour distiller une vraie réflexion sur "ce pays si chaud et hétérodoxe où il n'y a jamais rien eu de pur", selon la formule de son impayable Mario Conde - un flic hétérosexuel macho-stalinien, alcoolo et désabusé, vengeur des petits et des faibles, qui déboule en 1991 dans Passé parfait. "Leonardo nous a ouvert la porte", estime son ami le journaliste et écrivain Amir Valle, né en 1967. "Il nous a fait comprendre que nous pouvions écrire sur des questions quotidiennes taboues, avec honnêteté, sans verser dans le racolage". »
Mario Conde, célibataire, d'abord au milieu de la trentaine dans les premiers romans, puis quadragénaire, évolue donc dans des récits subtilement agencés, afin de contourner la censure, où les « enquêtes criminelles sont autant de prétextes à lever le voile sur la société cubaine et ses faux-semblants. » Ainsi, dans Électre à La Havane (Máscaras, 1997), il rend visite à un metteur en scène homosexuel qui lui permet de résoudre l'énigme du cadavre d'un homme portant une robe découvert dans un bois. Dans L'Automne à Cuba (1998), Mario Conde démissionne de la police et mène une enquête littéraire dans Adiós Hemingway (2001), concernant le passé de l'auteur américain Ernest Hemingway auquel il voue une grande admiration. Tous les titres de cette série policière sont traduits en France aux éditions Métailié.
Comme scénariste, il a notamment participé à l'écriture de trois des sept segments du films à sketchs 7 jours à La Havane en 2012 et au scénario du film Retour à Ithaque, co-écrit et réalisé par Laurent Cantet en 2014.
En 2011, Padura obtient la « citoyenneté », espagnole mais il continue à vivre à La Havane où il reste quasiment anonyme, car la télévision et la radio, sous le contrôle de l'État, l'invitent peu en dépit de son succès sur l'ile et à l’international,. Lorsqu'on lui demande pourquoi il est resté à Cuba, alors que ses livres sont si critiques avec le régime, il répond :
« La réponse la plus courte, c’est que j’ai besoin de Cuba pour écrire : ma littérature est complètement cubaine. J’ai la nationalité espagnole depuis dix ans, et je pourrais donc vivre en Espagne. Quand on me dit que j’ai une double nationalité, je dis non : j’ai deux citoyennetés, mais ma seule nationalité, c’est Cuba. »
Il obtient en 2020 la plus haute distinction littéraire cubaine. À la suite des manifestations anti-gouvernementales du 11 juillet 2021, il indique qu'il s'agit d'« un cri de désespoir » auquel les autorités cubaines doivent « donner une réponse matérielle, mais aussi politique ».
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Source : Article Leonardo Padura de WikipédiaContributeurs : voir la liste
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