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Louis Malle, né le à Thumeries (France) et mort le à Beverly Hills (Californie), est un réalisateur français.
Tout au long de sa carrière, il est récompensé par la Palme d'or en 1956, par l'Oscar du meilleur film documentaire en 1957 et par trois Césars en 1988.
Né à Thumeries dans le Nord le au milieu d'une fratrie de trois frères et deux sœurs, Louis Malle est issu d'une grande famille d'industriels du sucre : son père, Pierre Malle (1897-1990), ancien officier de marine, est l'époux de la sœur de Ferdinand Béghin, Françoise (1900-1982). Les deux hommes sont directeurs de l'usine Béghin-Say de Thumeries.
Il grandit dans le milieu de la grande bourgeoisie et traverse l'Occupation dans différents internats catholiques dont celui qu'il évoque plus tard dans Au revoir les enfants. Dès l'âge de 14 ans, il s'initie à la réalisation de films avec la caméra 9 mm de son père.
Il est élève à l'IEP de Paris de 1950 à 1952, au sein de la section internationale. Germe à ce moment sa carrière de cinéaste. Il est reçu au concours de l'IDHEC en 1953.
On lui connaît plusieurs aventures, notamment Jeanne Moreau qu'il filme dans Les Amants à la fin de leur histoire, ainsi que Mijanou Bardot et Marie Laforêt.
Au début des années 1960, il a une liaison avec le mannequin brésilien Vera Valdez.
Marié de 1965 à 1967 à Anne-Marie Deschodt, il aura en 1970 une aventure avec Nathalie Delon, à qui il fera découvrir l'héroïne.
Louis Malle se lie ensuite à l'actrice allemande Gila von Weitershausen dont il a, en 1971, un fils, Manuel Cuotemoc, à l'actrice franco-canadienne Alexandra Stewart qui lui donne, en 1974, sa fille Justine Malle, puis, entre autres, à Susan Sarandon à la fin des années 1970.
Il épouse l'actrice Candice Bergen en 1980. Leur fille, Chloé Malle, naît en 1985. Ils sont restés mariés jusqu'à la mort de Louis Malle en Californie, en 1995.
Sa cousine, Françoise Béghin (née en 1938), fille benjamine de son oncle maternel Ferdinand Béghin, est l'épouse de l'écrivain et académicien Jean d'Ormesson.
L'un de ses frères, Vincent Malle, a été producteur de cinéma.
Il meurt d'un lymphome le à Los Angeles, à l'âge de 63 ans. Il est incinéré, et ses cendres ont été remises à sa famille.
Jacques-Yves Cousteau recherche alors un jeune assistant pour réaliser un documentaire sur les fonds marins. Parmi les jeunes étudiants que la direction de l'IDHEC lui propose, il choisit Malle. Plusieurs mois de travail sur la Calypso aboutissent au Monde du Silence (1955), récompensé par la Palme d'or à Cannes en 1956 (premier film documentaire à en être lauréat, avant Fahrenheit 9/11 de Michael Moore) et l'Oscar du meilleur film documentaire en 1957.
Sur le tournage, Louis Malle a les tympans crevés lors d'une plongée et ne peut dès lors plus réaliser des travaux de ce type. Les projets qui suivent, films et documentaires, sont moins consensuels et volontiers provocateurs, optant pour des sujets plus critiques ou polémiques.
Louis Malle travaille notamment avec Robert Bresson à la préparation d'Un condamné à mort s'est échappé et assiste à une partie du tournage. Il est profondément marqué par le travail de Bresson avec les « non-acteurs » et l'importance qu'il accorde à la bande-son.
C'est alors l'essor de la Nouvelle Vague. Le cinéma des débuts de Malle partage avec la Nouvelle Vague plusieurs caractéristiques mais le réalisateur suit ensuite son chemin seul, guidé par ses propres motivations.
Louis Malle réalise son premier long métrage de fiction à 25 ans, Ascenseur pour l'échafaud (1957), histoire d'assassinat avec Jeanne Moreau et Maurice Ronet qui joue sur les codes du film noir et remet en cause la dramaturgie du cinéma classique. Passionné par le jazz depuis l'adolescence, Malle en confie la musique originale à Miles Davis. Le film remporte le Prix Louis-Delluc en 1957.
Dans Les Amants, également avec Jeanne Moreau, qui s'inspire lointainement de Point de lendemain de Vivant Denon, il s'attaque à l'hypocrisie de la société bourgeoise à travers le récit d'une relation adultère. Suivent l'adaptation légère, ludique et enthousiaste d'un roman de Raymond Queneau, Zazie dans le métro (1960), Vie privée avec Brigitte Bardot et, sur la suggestion de Roger Nimier, celle d'un récit de Pierre Drieu la Rochelle, Le Feu follet (1963), qui traite de la dépression et du suicide.
En 1965, il tourne la comédie western Viva Maria ! avec Brigitte Bardot et Jeanne Moreau.
Le Voleur porte un regard cynique sur la bourgeoisie et les élites politiques, qui restent les cibles favorites de Louis Malle. Le voleur du titre personnifie l'homme libre, extérieur à ce système empli de préjugés et sournois. Une acerbe critique sociale sourd dans la peinture psychologique des personnages.
Malle tourne par ailleurs plusieurs documentaires dont L'Inde fantôme : réflexions sur un voyage, série documentaire en sept épisodes de 50 minutes, en 1969, ressortie en 2023.
De retour d'Inde, Malle tourne un film vaguement inspiré de Ma mère de Georges Bataille, qui provoque un tollé : Le Souffle au cœur. Il y évoque la relation incestueuse et romantique entre une mère et son fils. Ce thème est traité sans aucun jugement moral, ce qui sera une constante chez le réalisateur pour qui la vie s'apparente à une série de situations complexes. Il n'y a ni innocents ni coupables ou représentants du bien d'un côté et du mal de l'autre. Pour Malle, le spectateur doit être capable de se faire une opinion, sans condamner d'avance.
Trois ans plus tard, en 1974, Lacombe Lucien provoque une autre controverse. Le film décrit le progressif engagement d'un jeune homme désœuvré dans la collaboration après une tentative avortée d'entrer dans la Résistance. Là encore, Malle ne porte aucun jugement, et montre un individu dont l'engagement est essentiellement dû au hasard des circonstances. Même si une partie de la critique salue le film comme un chef-d'œuvre, une autre reproche au réalisateur de ne pas avoir vécu assez durement la guerre et juge son travail comme un affront à la mémoire des Résistants.
Cette polémique décide Malle à s'expatrier aux États-Unis. Il y tourne notamment à La Nouvelle-Orléans un drame sur la prostitution enfantine, La Petite (1978), avec la jeune Brooke Shields, puis part pour Hollywood réaliser Atlantic City (1980), avec Burt Lancaster, Susan Sarandon et Michel Piccoli, qui raconte les mésaventures d'un truand à la retraite et de sa voisine dans la ville des casinos de la côte est des États-Unis.
Lorsqu'il revient en France en 1987, c'est pour s'attacher au thème qui l'avait fait partir : la guerre et l'Occupation. C'est alors la consécration de sa carrière avec Au revoir les enfants. Dans un collège catholique, un garçon issu de la bourgeoisie découvre qu'un de ses camarades est juif. L'amitié qui se construit entre les deux adolescents ne peut empêcher une fin tragique.
Dans ce film, Louis Malle montre ce dont il se souvient de la guerre. L'histoire est en partie autobiographique : il a été témoin d'une situation similaire dans son enfance, celle d'un jeune Juif qui avait été caché dans son internat puis découvert par la Gestapo et déporté. Il dira d'ailleurs que ce thème le hantait depuis toujours et que c'est cette histoire tragique qui l'avait amené au cinéma.
Le film reprend aussi certains éléments de ses précédents films polémiques : de Lacombe Lucien il reprend le collabo « malgré lui », du Souffle au cœur il reprend la relation fusionnelle entre la mère et le fils. Là encore il ne juge personne, il n'y a ni bons ni méchants mais une certaine fatalité. Cette œuvre, marquée par la fluidité de son récit et la sobriété de sa mise en scène, est considérée comme la plus émouvante et la plus personnelle de sa carrière. Elle reçoit un triomphe critique et public et obtient plusieurs récompenses en 1987 et 1988 : le Lion d'or à Venise, le Prix Louis-Delluc et sept Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.
Suivent la comédie Milou en mai puis Fatale et l'adaptation de la pièce d'Anton Tchekhov Vanya, 42e Rue (1994), qui sera son dernier film.
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Source : Article Louis Malle de WikipédiaContributeurs : voir la liste
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