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Henri Salvador, né le à Cayenne (Guyane) et mort le à Paris 1er, est un auteur, compositeur, interprète et chanteur de charme, humoriste et musicien français. À ses débuts guitariste professionnel, il joue dans plusieurs orchestres de jazz français. Sa longue carrière commencée dans les années 1930, prend une nouvelle dimension lorsqu'il entame à partir de 1948, une carrière de chanteur. Après une relative traversée du désert vers la fin de sa vie, il connaît un considérable succès, de nouveaux spectacles et tournées, grâce à l'album Chambre avec vue, au début des années 2000.
On lui doit de nombreuses chansons populaires comme Syracuse, Maladie d'amour, Le Loup, la Biche et le Chevalier (Une chanson douce) et dans un registre plus léger, Le travail c'est la santé et Zorro est arrivé. Son dernier succès est la chanson Jardin d'hiver sortie l'année 2000.
Salvador et Sacha Distel, les deux seuls artistes français de variété à figurer dans le Dictionnaire du Jazz , se sont connus comme jeunes débutants dans la nouvelle formation que Ray Ventura, a mise en place peu après la Libération.
Au Brésil, grâce à la chanson Dans mon île, il est reconnu comme l'un des artistes qui ont inspiré la bossa nova[réf. nécessaire].
Henri Gabriel Salvador est né au n°19, rue de la Liberté, Cayenne . Ses parents viennent de la Guadeloupe: Clovis Salvador, percepteur, vient de Morne-à-l'Eau , et Antonine Paterne, qui est fille d’une Amérindienne caraïbe, de Port-Louis .
Henri est le benjamin de trois enfants : il a une sœur, Alice et un frère, André, avec lequel il chantera en duo au début de sa carrière, et avec qui il se produira au Jimmy’s, à Paris et à Biarritz.
Le , Henri Salvador épouse une jeune femme originaire de Corse, Lili Susini, qui l'accompagne pendant son périple sud-américain avec l'orchestre de Ray Ventura, jusqu'à son retour en France en 1945.
D'une liaison d'Henri Salvador avec l'actrice Jacqueline Porel, naît, le 1er février 1940, son fils, Jean-Marie, qui sera reconnu par François Périer lors de son mariage avec Jacqueline en 1941. La rencontre de Jean-Marie Périer avec son père biologique à Los Angeles, en 1982, est relatée dans son autobiographie Enfant gâté,.
Le , il se remarie avec Jacqueline Garabedian à Paris, qui meurt d'un cancer en 1976, le laissant veuf.
En troisièmes noces, Henri Salvador épouse le Sabine de Ricou à Neuilly-sur-Seine, dont il divorce en 1995.
Le , il épouse Catherine Costa, femme de radio et productrice d'émissions télévisées rencontrée lors d'un tournoi de tennis à Monte-Carlo.
La famille Salvador quitte la Guyane en 1929, débarquant au Havre du paquebot Pérou le . Henri a alors 12 ans.
Assistant fréquemment aux spectacles du cirque Medrano, il se fait remarquer en s'esclaffant si fort sur les gradins que le clown Rhum lui demande de revenir tous les dimanches, lui apprenant des gags en échange de ce rire communicatif.
Il obtient (de justesse) le certificat d'études en 1930 ou 1931.
À 15 ans, il décide d'arrêter ses études, ce qui afflige son père. Il exerce de nombreux petits boulots, mais préfère faire le pitre devant les terrasses des cafés parisiens.
Influencé par sa tante par alliance, Léona Gabriel, qui chante dans un cabaret parisien, il apprend la musique (trompette et violon, instruments dont joue son père, mais surtout la batterie et la guitare). En 1933, un de ses cousins lui fait entendre des disques de Louis Armstrong et Duke Ellington. Fasciné par le jazz, il écoute cette musique à longueur de journée jusqu'au jour où il accompagne son frère André dans des cabarets parisiens. Ses talents de musicien, mais aussi d’humoriste, le font connaître et apprécier du public. En 1935, ils jouent au Jimmy’s Bar, cabaret renommé de l’époque situé au 4, rue Huyghens (angle 206, boulevard Raspail) (Paris 14e), Django Reinhardt qui trouve des parfums tropicaux dans le jeu d'Henri l'engage alors comme accompagnateur.
En , il est envoyé pour son service militaire dans un régiment d'infanterie de l'est de la France, puis, grâce aux relations du patron du Jimmy's, est muté à Paris au 213e régiment d'infanterie. Confronté au racisme et peu fait pour la vie de caserne, il déserte, est arrêté et incarcéré à la prison militaire de Maisons-Laffitte. Après avoir purgé sa peine, il est envoyé au début de juin 1940 sur le front Nord, au moment où l'armée allemande est en train d'écraser l'armée française. Il réussit à revenir à Paris en pleine débâcle.
En 1941, il fuit la zone occupée pour la zone libre. Il est d'abord chanteur d'orchestre à Nice puis en avril à Cannes (son frère le fait engager au Maxim's comme guitariste dans l'orchestre de Bernard Hilda où Ray Ventura le remarque). Il fait partie de à de l’orchestre de Ventura lors de son séjour en Amérique du Sud — Brésil, Argentine, Colombie, Uruguay, etc. Il part seul, sans son frère qui était pourtant le leader de leur duo, signant les contrats. Il y exerce ses talents de guitariste-chanteur, et de comique, avec une imitation de Popeye. C'est là qu'il connaît son premier succès personnel, « sauvant » la première soirée de l'orchestre de Ray Ventura au casino d'Urca (Rio de Janeiro) par son imitation de Popeye puis l'interprétation de Maladie d'amour. Ventura revient à Paris en 1945 mais Henri accepte un contrat pour effectuer une tournée solo au Brésil. En jouant une samba au ralenti , Henri Salvador joue de la bossa-nova . Lorsqu'il retrouve son frère André le , ce dernier souhaite reformer leur duo mais Henri, devenu une vedette, refuse, ce qui provoque une douloureuse rupture affective. Il réintègre l'orchestre de Ventura puis, lassé d'être le fantaisiste surtout reconnu pour son jeu scénique, monte son propre orchestre en 1946, avec succès. En 1947, il propose au directeur de Bobino de l’embaucher en vedette à part entière, prenant le pari de n'être payé que par les entrées. Dès sa première scène le , il rencontre le succès qui lance sa carrière de « chanteur créole ». En Jacques Canetti , enthousiasmé par sa voix de crooner, lui propose de passer au Théâtre des Trois Baudets dont c'est le premier spectacle. Énorme succès ! Dans la foulée il enregistre avec Canetti chez Polydor Maladie d'amour et Clopin-Clopant qui recevra le Grand Prix du Disque 1949. Cette collaboration durera jusqu'en 1956 au moment où Michel Legrand et Jacques Canetti, de retour des États Unis, reviennent avec le premier disque de rock. Avec Boris Vian et Henri Salvador ils lanceront les premiers rocks français.
Il participe, en 1949, au film Nous irons à Paris, de Jean Boyer, aux côtés de l’orchestre de Ray Ventura, des Peter Sisters, de Martine Carol et d’autres vedettes de l’époque.
En 1949 il passe à l'ABC, le temple des music-halls parisiens, dans la revue de Mistinguett Paris s’amuse. C’est là qu’il rencontre Jacqueline Garabédian, étudiante égyptienne qui devient son épouse le et son imprésario.
Par la suite, devenu chanteur, il est accompagné par plusieurs musiciens tels que Philippe Gérard, Henri Leca, Jack Diéval, surnommé le « Debussy du jazz », Joe Boyer, Michel Legrand… Il fait toujours en sorte de combiner sur ses albums chansons très fantaisistes et chansons douces, bien que le grand public se montre plus enthousiaste sur les premières, tandis que la concurrence est sévère dans le domaine des secondes (André Claveau, Georges Ulmer, etc.).
En 1956, sous le pseudonyme d’Henry Cording — en référence à recording (enregistrement en anglais), il est l'un des premiers à interpréter des airs de rock 'n' roll en français, sur des textes de Boris Vian (sous le pseudonyme de Vernon Sinclair,) mis en musique par Michel Legrand sous l'impulsion de Jacques Canetti (Jack K Netty). Il s’agit, en fait, de parodies de ce nouveau style de musique alors en vogue aux États-Unis.
Parallèlement, la même année, il enregistre un 45-tours à la guitare jazz, intitulé Salvador Plays the Blues.
C'est en débutant dans l'orchestre de Ray Ventura qu'Henri Salvador révèle ses qualités d'interprète et de fantaisiste. Il y fait la rencontre déterminante de Bernard Michel et Maurice Pon, avec qui il écrira de nombreux succès : Le Loup, la Biche et le Chevalier (communément appelée « Une chanson douce »), Le travail, c'est la santé, Dans mon île, Croqu'Soleil, Les Bestioles, etc.
La complicité de Bernard Michel et Henri Salvador engendre plus de quarante-cinq ans de créations artistiques fructueuses, telles que : Ah Ah Ah, Ma Doudou, Twist SNCF, Zorro est arrivé, Minnie, petite souris, Tout ça, c'est pas grave, Monsieur Boum Boum, J'étais une bonne chanson, Une femme d'affaires, Pauvre Jésus-Christ, Le Voyageur, Une blonde en or, Les Aristochats, C'est pas la joie, J'aime tes genoux, etc.
Sa carrière prend un tournant dans les années 1960, en grande partie grâce aux émissions de variétés de Maritie et Gilbert Carpentier, dans lesquelles il interprète ses chansons humoristiques dans de petits sketches qui le consacreront comme chanteur populaire : Faut rigoler, Juanita Banana, etc. Il obtient même, en première partie de soirée, sa propre émission, intitulée « Salves d’Or », qui connaîtra plusieurs éditions.
Le général De Gaulle ne ratait jamais ses émissions, qui lui étaient apportées quand il les avait manquées.
Il crée en 1964 son propre label, « Rigolo », qui publiera dorénavant tous ses disques jusqu'en 1984, ainsi que ceux de quelques autres artistes : Tiny Yong, Jacky Moulière, Baris Manço, les Bretell's, Jacqueline Boyer, Audrey Arno…
Supporter du Paris Saint-Germain depuis le début des années 1970, Henri Salvador possédait quatre abonnements à vie au Parc des Princes depuis l’ère Hechter. Le club était en effet dans une mauvaise passe financière et Daniel Hechter avait demandé à ses amis de mettre la main à la poche. En contrepartie de 10 000 francs de dons, Hechter a offert un abonnement à vie au Parc pour tous les matches du club. Henri Salvador en prit quatre.
Le , sa femme Jacqueline meurt d'un cancer à 50 ans. Il sombre alors dans une grave dépression et perd son manager. Son imprésario Charley Marouani le convainc de venir quelques jours à Tahiti chez un autre de ses artistes, Jacques Brel, séjour qui lui redonne le goût de la musique.
En 1979, il participe au conte musical Émilie jolie, écrit par Philippe Chatel, dans lequel il incarne le conteur, et interprète trois chansons, dont l’une avec Françoise Hardy et Émilie Chatel.
Certains de ses innombrables succès ont été repris sur disque par d'autres artistes, en particulier Le Loup, la Biche et le Chevalier (plus connu de tous sous le titre Une chanson douce). Enzo Enzo ou Thierry Gali, entre autres, ont repris ce titre dans leurs albums à destination d'un jeune public. De 1971 à 1975, il participe, avec bonheur, à plusieurs séries de variétés pour la jeunesse produites sur la Première Chaîne de télévision par Gilbert Richard. Notamment, il compose et interprète l'indicatif de son émission du mercredi après-midi : Papa Tête en l'Air.
Sa carrière connaît une éclipse dans les années 1980 et 1990. Il passe même alors auprès des jeunes pour un musicien « ringard », et la télévision ne le montre plus. Le chanteur se consacre alors surtout à la pétanque, dont il est un joueur de haut niveau. Il publie un album de bande dessinée sur le sujet, Passion… Pétanque, et invente même des boules : une première série est commercialisée d’abord par le fabricant JB, puis il dépose trois brevets pour la boule de haute technologie « VMS Plot ». Il se perfectionne au piano durant ces années avec le pianiste-compositeur pédagogue Michel Sogny.
Essentiellement reconnu comme chanteur fantaisiste (alternant de fréquents succès de chansons drôles et de rares succès de chansons douces), ce qu'il regrette parfois, il renoue avec le jazz avec l'album Monsieur Henri enregistré à New York en 1994 et qui est un grand échec artistique et commercial.
En 2000, Keren Ann et Benjamin Biolay, grâce au mécénat de Philippe Ulrich, lui offrent l’occasion de revenir au sommet avec son disque Chambre avec vue et son titre phare : Jardin d’hiver. La collaboration avec Benjamin Biolay s’envenime quelque temps plus tard mais n'empêche pas le retour gagnant du crooner jazzy.
Henri Salvador s'est également prêté au doublage de films d’animation, en prêtant sa voix en 1989 au crabe Sébastien dans La Petite sirène, des Studios Disney. En 2006, à l’occasion de la sortie DVD du film, il réenregistra également les dialogues de sa suite, La Petite Sirène 2 : Retour à l'océan, dialogues confiés à un autre comédien sur la version originale de 2000.
Parolier pour de nombreux artistes, notamment pour Régine, Sheila, il a fait connaître au grand public Keren Ann. Plusieurs musiciens, comme Laurent Voulzy, Gabriel Yared, Eddy Mitchell et Art Mengo, ont composé pour lui.
Son dernier album, intitulé Révérence, sort fin . Il met fin à sa carrière active lors d'un dernier spectacle donné au palais des Congrès de Paris le .
Entre les deux tours de l'élection présidentielle française de 2007, Henri Salvador a participé à un meeting de soutien à Nicolas Sarkozy, au cours duquel il a pris la parole en faveur de son candidat.
En 2007, Henri Salvador célèbre ses 90 ans lors d'un concert anniversaire à Monaco.
Il meurt le d’une rupture d'anévrisme à son domicile parisien, au 6, place Vendôme, à l’âge de 90 ans. Sa dernière émission aura été enregistrée quelques jours avant sa mort par Laurent Baffie sur Europe 1 et diffusée le .
Ses obsèques ont lieu le en l'église de la Madeleine à Paris, en présence du président Nicolas Sarkozy et du prince Albert de Monaco. Il est inhumé auprès de sa première épouse Jacqueline au cimetière du Père-Lachaise (97e division), à côté d'Édith Piaf. La date de naissance à l'état civil est bien 1917, et non pas 1918 comme indiqué par erreur sur sa pierre tombale.
Jusqu'en 1951 : label Polydor - À partir de 1952 : label Philips.
Henri Salvador a sorti plusieurs dizaines de 45 tours, parmi lesquels :
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Source : Article Henri Salvador de WikipédiaContributeurs : voir la liste
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