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Avis de lecteurs

Au coeur des solitudes (Lomig)

note: 5Hymne à la nature Sylvie - 2 mars 2024

"Et dans la forêt, je pars, pour perdre mon esprit et retrouver mon âme". Cette citation est de John Muir (21 avril 1838 / 24 décembre 1914). Lomig retrace la [...]

Et vous passerez comme des vents fous (Clara Arnaud)

note: 5L'Ourse Sylvie - 14 février 2024

Dans les Pyrénées, à l'aube du XXème siècle, Jules capture une oursonne pour la dresser et devient montreur d'ours.
Aujourd'hui, dans ces mêmes montagnes, une ourse attise les peurs ancestrales. Gaspard [...]

Les aiguilles d'or (Michael McDowell)

note: 5Cette magnifique couverture n'est que le début d'un très bon moment de lecture. Marie, MMC - 23 janvier 2024

Le juge Stallworth est respecté et compte bien le rester, son ambition est de nettoyer New York du mal et plus particulièrement le quartier du triangle noir. Dans ce quartier [...]

Différence invisible (Julie Dachez)

note: 5La fille aux baskets rouges Sylvie - 13 mars 2024

Marguerite est une jeune femme comme les autres : elle travaille, vit en couple.
Mais parfois, les apparences sont trompeuses. Le quotidien est un calvaire pour Marguerite qui doit faire d'énormes [...]

Connemara (Nicolas Mathieu)

note: 5Comédie humaine ultra moderne Jérôme - 6 mars 2024

Superbe fresque sentimentale rurale qui conjugue intimité des relations conjugales (mais pas que) et sociologie critique et subtile de la start-up nation, de la fracture centre/périphérie et du monde des [...]

L'université des chèvres (Christian Lax)

note: 5"L'éducation élève l'esprit" Sylvie - 2 mars 2024

Du XIXè siècle à nos jours, nous suivons les parcours de Fortuné et Sanjar, qui des Alpes du Sud en France aux paysages rudes de l'Afghanistan, vont de villages en [...]

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Critiques rédigées par JM, MMC

 

Les enquêtes d'Hannah Swensen n° 1
Meurtres et pépites de chocolat (Joanne Fluke)

note: 4Polar gourmand JM, MMC - 12 octobre 2021

Voici un roman policier qui nous propose de mener l’enquête auprès d’une jeune pâtissière qui tend à se mêler des affaires qui ne la regardent pas. Un roman qui se croque et se déguste à volonté. Pour les amateurs plusieurs parfums sont disponibles. Avis aux gourmands les recettes données dans le roman sont testées et approuvées !

Sémi (Aki Shimazaki)

note: 4Histoire d'un couple JM, MMC - 12 octobre 2021

Un couple âgé Fugiko et Tetsuo se retrouve à vivre dans une résidence pour personne âgées. Un jour la femme atteinte de la maladie d’Alzeimmer ne reconnait plus son mari et demande que ce dernier soit installé dans une alcôve, il devient alors le fiancé. Tetsuo est d’abord extrêmement vexé par la situation. A partir de ce moment le lecteur remonte le temps de ce mariage arrangé 40 ans plus tôt. Un roman sensible et beau sur la vie d’un couple avec ses aléas, ses déceptions et ses sorties de routes, le tout rythmé par une petite chanson « sémi, sémi … ». A découvrir

L'été de la sorcière (Kaho Nashiki)

note: 4sérénité et bienveillance JM, MMC - 12 octobre 2021

Mai est une jeune fille de 13, sa première année de collège a été difficile et elle souffre de phobie scolaire après avoir été victime de harcèlement. Sa mère décide de l’envoyer passer un été chez sa grand-mère, une femme solitaire, bienveillante et solaire. Mai qui semble se laisser envahir par des émotions négatives et sclérosantes se voit chargée de tâches qui vont rythmer ses journées, lui permettre d’éloigner ses peurs et lui redonner confiance en elle. Un roman japonais tendre, beau, positif et solaire.

Bonjour tristesse (Frédéric Rébéna)

note: 4Toujours moderne JM, MMC - 12 octobre 2021

Bonjour tristesse » est sans doute le roman le plus connu de Françoise Sagan. L’histoire de Cécile une jeune fille qui vient de rater son bac, elle passe ses vacances sur la Côte d’Azur avec son père et la maitresse de ce dernier. L’adaptation en Bd est très réussie car elle donne une seconde jeunesse au roman qui retrouve tout son intérêt. Le portrait de Cécile au physique androgyne, cheveux courts revendique une liberté et assume l’appartenance à une jeunesse dorée et insouciante Les couleurs estivales et très actuelles ne font pas oublier les effluves de scandale qui entouraient le roman.

Le roman de Jim (Pierric Bailly)

note: 4La place d'un père JM, MMC - 12 octobre 2021

Aymeric a 25 ans, il vit souvent de petits boulots mais il ne se plaint pas car il a l’impression de rester libre. Après quelques erreurs, il semble un peu perdu dans la vie mais il reste attaché à son Jura natal où il est plutôt heureux. Un soir, il retrouve Florence, une femme de plus de 40 ans avec qui il a travaillé lors d’une de ses missions d’intérim. Florence est enceinte et seule. Aymeric va jouer le rôle de père pour cet enfant, il va l’aimer, le choyer, l’éduquer et le regarder grandir jusqu’au moment où le père réapparait. A travers ce roman sur la paternité Pierric Bailly nous raconte aussi l’histoire d’un homme élevé à la campagne avec sa rudesse et ses maladresses, ses espoirs et ses désillusions.

Une soupe à la grenade (Marsha Mehran)

note: 5Un roman réconfortant JM, MMC - 12 octobre 2021

Marja, Bahar et Layla sont trois sœurs qui ont fui l’Iran au moment de la chute du Sha et la prise du pouvoir par Komeini. Après un périple épuisant et dangereux, elles arrivent dans une petite ville irlandaise de Ballinocroah dans le comté de Mayo. Là, elles décident d’ouvrir le « Babylone café » un restaurant de cuisine iranienne à l’ambiance chaleureuse et conviviale. Malheureusement si certains habitants se réjouissent de la présence de ce nouveau temple de la gourmandise d’autres sont plus réticents à accueillir ces étrangères trop belles, trop libres et non catholiques. Sous couvert de cette légèreté culinaire le roman en partie autobiographique de Marsha Meshran nous parle de l’exil de ces trois femmes en fuite d’un pays qu’elles aiment mais où elles étaient en danger de mort. Le roman à l’écriture fluide et agréable est ponctué à chaque chapitre par d’appétissantes recettes de cuisine iranienne qui donnent l’eau à la bouche. On saluera le choix des couleurs de la couverture en parfaite adéquation avec la thématique du roman.

Oeuvre non trouvée

note: 5Dans la forêt jurassienne JM, MMC - 12 octobre 2021

Aimée est une jeune femme de 20 ans, elle a grandi entre deux parents aimants mais agés et avec son cousin Claude un jeune homme sûr de lui et un peu farceur. Aimée épouse Candre Marchère , un jeune et riche veuf. Candre est exploitant forestier et habite une grande maison en lisière de forêt jurassienne, une forêt sombre et inquiètante. Aimée va s’installer dans cette maison énigmatique où les domestiques comme des ombres fuyantes œuvrent à son confort. Peu à peu les questions se bousculent et les portes se ferment à double tour, Aimée se sent prise au piège de son mariage. Cécile Coulon nous propose d’entrer à nouveau dans un univers sombre et inquiétant. Elle sait mener son lecteur à la fin du roman dans un suspens intense. Encore une réussite !

Ce genre de petites choses (Claire Keegan)

note: 5Sombre Irlande JM, MMC - 16 juin 2021

Bill Furlong est un homme heureux, il vit avec ses cinq filles et sa femme dans une petite ville d'Irlande, nous sommes à la veille de Noël 1985. Né d'une mère célibataire, la vie de Bill ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices mais il a su mener son chemin vers une vie paisible et heureuse. Alors que le froid s'installe sur la ville Bill doit livrer du charbon au couvent à la sortie de la ville et c'est lors de cette visite qu'il va remarquer "ce genre de petites choses" insignifiantes mais qui alertent sa conscience. Claire Keegan est une autrice irlandaise qui porte avec elle l’histoire de son pays, elle évoque ici le sort de ces toutes jeunes femmes enfermées dans des couvents et contraintes au travail forcé souvent parce qu’on parce qu’elles sont enceintes parfois parce qu’elles sont trop belles ou trop rebelles.
Un court roman essentiel tout en délicatesse et en nuances.

Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage (Maya Angelou)

note: 5Maya Angelou : enfance JM, MMC - 15 juin 2021

Maya Angelou raconte son enfance à Stamp, dans l’Arkansas où elle est restée chez sa grand-mère jusqu’à l’âge de 13 ans. Elle est élevée par sa grand-mère, Mme Annie Henderson qui tient un commerce d’alimentation et autres denrées de première nécessité qu’elle ne vend qu’à des noirs car nous sommes dans l’Amérique ségrégationniste, le Ku klux klan est terriblement puissant et le danger est permanent pour toute personne noire. Maya Angelou raconte cette partie de sa vie avec humour, elle incorpore à ce contexte dramatique la fraicheur de la jeunesse et la drôlerie des mots d'enfants. On s'attache déjà à cette petite fille chez qui se dessine une personnalité courageuse et volontaire.

Le col de Py (Espé)

note: 5Une famille extraordinaire et solidaire JM, MMC - 10 juin 2021

Bastien et Camille attendent un deuxième enfant. Alors que la grossesse et la naissance se sont bien passées le dernier examen avant la sortie de la maternité révèle une malformation cardiaque qui va s’avérer très grave et handicapante pour l’enfant. Les conditions de vie vont devoir être aménagées pour permettre à Louis de gagner du temps et d’attendre un âge où les risques d’une intervention cardiaque peuvent être maîtrisés. Pablo, le père de Camille, va venir s’occuper de ses petits-enfants trois jours par semaine alors que lui-même souffre d’un cancer qui ne cesse de progresser. Ce lien qu’il va tisser avec eux va l’aider lui aussi à surmonter les difficultés de la maladie.
Cette BD, très émouvante est inspirée de la vie de son auteur, elle nous parle des liens familiaux, de la maladie infantile, de la solitude des parents et de tout ce qu’il faut d’amour, de solidarité et d’optimisme pour tenir la route.
Je donne une mention spéciale à la couverture particulièrement réussie pour résumer le choc et l’intensité de cette histoire. Superbe


Les Aveux (John WAINWRIGHT)

note: 4Face à face JM, MMC - 8 juin 2021

Dans une petite ville irlandaise un homme vient expliquer au commissaire de police qu’il est coupable de la mort de sa femme. L’homme est pharmacien, il a donc eu toutes possibilités de trouver le poison adapté, efficace et invisible. Ce petit bourgeois sans histoire et très discret va devoir convaincre le commissaire car ce dernier ne peut comprendre ce crime. L’homme va se mettre à raconter sa vie avec sa femme Norah. Le désintérêt qui peu à peu va s’installer dans le couple, une froide indifférence qui va pousser l’homme à vouloir se débarrasser de son épouse : « Je ne la hais pas, dit-il, je la déteste intensément ». Un face à face entre deux hommes dans une ambiance à la Simenon et où le clair-obscur tourne au noir intense quand la vérité dévoilée est pire que celle que l’on attendait

L'émouvantail n° 1
L'émouvantail (Renaud Dillies)

note: 5Un épouvantail émouvant. JM, MMC - 6 juin 2021

Un épouvantail trop sensible pour effrayer les oiseaux va demander l'aide d'un gros chat gris. La carrière de cet homme de paille au grand cœur va s'étaler sur 4 volumes émouvants et drôles...que du mignon là dedans. A découvrir.

La maison des Hollandais (Ann Patchett)

note: 4Une maison très convoitée JM, MMC - 6 juin 2021

Danny et Maeve vivent avec leur père, Cyril Conroy, dans une maison somptueuse dans la banlieue de Philadelphie. Cette maison à l’architecture incroyable est entourée d’un parc magnifique, elle était la propriété d’une riche famille de hollandais. On ne l’appelle que « la maison des hollandais » et elle suscite admiration et convoitise. Andréa, mère de deux petites fille va tout faire pour épouser ce père esseulé, elle va devenir une maitresse de maison tyrannique et tout faire pour exproprier Danny et Maeve.
Dans ce roman très rythmé la maison est un personnage à part entière car elle exerce une fascination telle que Maeve et son frère, des années plus tard, viendront voir la maison à la tombée de la nuit et attendre que les lumières de la maison s’allument. C’est aussi un roman familiale car le lien entre le frère et la sœur sont très forts, ils resteront solidaires et attentifs au destin l’un de l’autre. Une roman original et très réussi.

Rassemblez-vous en mon nom (Maya Angelou)

note: 5Une femme exceptionnelle JM, MMC - 6 juin 2021

Maya Angelou est l’autrice de plusieurs récits autobiographiques qui racontent le parcours d’une enfant puis d’une femme noire, avide de liberté. Dans « Rassemblez-vous en mon nom » On fait la connaissance d’une jeune femme noire de 17 ans et déjà mère d’un petit garçon qu’elle va assumer avec tout l’amour et le soutien indéfectible de sa mère (herTerrible and wonderfull mother »). Un parcours absolument étonnant tant les détours et les changements de cap sont nombreux, tantôt cuisinière, danseuse, chanteuse, les rencontres sont nombreuses, souvent dangereuses. Maya Angelou a encore la naïveté de sa jeunesse mais déjà la femme intelligente sait esquiver les coups et se sortir des situations périlleuses qu’elle rencontre.
J’ai été séduite par l’honnêteté et la sincérité de cette femme qui va devenir une militante acharnée des droits civiques pour les noirs. Elle a reçu la médaille de la liberté en 2011 des mains de Barack Obama. Elle est décédée en 2014 à l’âge de 86 ans.

Des diables et des saints (Jean-Baptiste Andrea)

note: 5Une belle partition JM, MMC - 6 juin 2021

Joseph est un musicien de talent, il ne joue que Bethoveen sur des pianos mal accordés dans les gares et les aéroports. Il joue inlassablement pour supporter l'attente mais qui attend-il ?
Cet homme au passé dramatique a perdu ses parents et sa soeur dans un accident d’avion et s'est retrouvé à vivre dans un orphelinat religieux, « Les confins ». Malgré les mauvais traitements et la misère de sa condition Joseph va lier des liens très forts avec ses camarades.
Ce roman poignant et dramatique n'est, cependant, pas pesant car l'auteur sait aussi nous faire sourire grâce à l'espièglerie des protagonistes, leur innocence et leur fraîcheur enfantine. Une partition sans fausse note pour Jean-Baptiste Andréas.

Il n'est pire aveugle (John Boyne)

note: 5Ouvrir les yeux JM, MMC - 6 juin 2021

En Irlande après un drame familiale une femme se tourne vers l’église et décide que son fils, Odran Yates, sera prêtre. Sans réelle conviction et loin de la vocation lumineuse que l’on imagine Odran entre au séminaire pour obéir à sa mère dont il comprend l’immense souffrance. Il sera un prêtre sans histoire, plutôt médiocre dans son rôle de soutien, de conseil et de censeur au sein de la vie familiale. Le père Odran n’aspire qu’à la tranquillité et à la paix, ainsi il ne voit rien, n’entend rien et s’étonne subitement du scandale qui gronde et qui comme une vague déferlante va éclabousser l’église catholique et la place qu’elle tient dans la société irlandaise.
Ce roman traite des différents scandales et abus sexuels sur mineurs révélés ces dernières années au sein de l’église catholique et occultés par les hautes autorités religieuses. Un roman dérangeant, bouleversant et nécessaire où l’auteur s’engage, comme dans ses autres romans, pour dénoncer la puissance d’une religion intrusive, terreau de l’intolérance et de la sclérose d’une société. Une réussite totale !

Le jardin de Rose (Hervé Duphot)

note: 5Le bonheur est dans le jardin cours-y vite... JM, MMC - 6 juin 2021


Françoise, une femme d’une cinquantaine d’années est sans travail, la routine et l’ennui se sont installés dans sa vie, seule son amie Rose la détourne de son morne quotidien jusqu’au jour ou Rose obtient le jardin ouvrier qu’elle avait demandé des années auparavant. Alors que Rose est immobilisée par une blessure à la jambe elle confie à Françoise la clé du jardin. Cette précieuse clé sera l’occasion pour Françoise d’envisager sa vie autrement et de découvrir qu’elle aussi peut espérer une petite parcelle de bonheur. Une BD tendre et optimiste.

Sauvage (Jamey Bradbury)

note: 5Dépaysement total JM, MMC - 16 février 2021

Tracy ou Trace vit en Alaska avec son père et son frère. Sa mère est morte dans un accident de voiture et son père est musher, trappeur, chasseur, bricoleur à ses heures. Trace à 17 ans et elle ne se sent bien que dans la nature. Elle a besoin de courir à perdre haleine dans le froid et la neige, elle a plus besoin encore de chasser, de sentir la présence animale, elle a besoin de se nourrir de la vie de la forêt et de la nature.
Les éditions Gallmeister nous propose une nouvelle fois un roman qui se passe dans les grands espaces hostiles. Voici un roman d’aventure étrange, envoûtant et …SAUVAGE

La petite dernière (Fatima Daas)

note: 5Entre traditions et modernité JM, MMC - 16 février 2021

Fatima est la petite dernière de la famille, celle que l’on n’attendait pas ou plutôt que l’on espérait garçon. D’une famille algérienne musulmane et pratiquante Fatima Daas raconte son enfance et son adolescence en banlieue parisienne sur le ton d’une mélopée répétitive, avec les mêmes paroles en début de chapitre. Le roman est le monologue intérieur d’une femme tiraillée entre ses origines, le poids des traditions religieuses, l’autorité paternelle et l’envie de vivre libre. Peu à peu, elle se livre et se dévoile au lecteur mais sans cesse elle se rattrape car dans sa famille tout est tabou le corps, la tendresse, le sexe, on ne parle de rien. Elle se dit instable, inadaptée, elle s’appelle Fatima et se demande si elle porte bien son nom. Ce roman très remarqué de la rentrée littéraire 2020 a remporté le prix des « Inrockuptibles »2020, récompense méritée pour cette jeune autrice inventive et talentueuse.

Le voyage d'Abel (Isabelle Sivan)

note: 5Un rêve d'ailleurs JM, MMC - 16 février 2021

Abel est paysan, il travaille sept jours sur sept, il se lève à l’aube pour s’occuper de ses chèvres, de ses quelques vaches vieillissantes et d’un chien toujours joyeux mais un peu encombrant le pauvre ! Il a repris la ferme de ses parents quand tous ses frères ont pris la fuite, et, alors qu’il rêvait de voyages il s’est retrouvé prisonnier de la ferme. On se moque de lui au village et au café du coin où on lui donne du « Capitaine » pour se moquer de ses rêves échoués sur des rivages inconnus. Il est touchant cet Abel et on lancerait bien une cagnotte pour lui offrir un billet d’avion. Un BD tendre, émouvante et drôle sur fonds de solitude et de misère paysanne. La finesse du dessin en noir et blanc est plein d'émotions et de poésie. Une vraie réussite !!!

Les enfants des Feuillantines (Célia Garino)

note: 5Quelle famille ! JM, MMC - 16 février 2021

Les Feuillantines c’est le nom d’une maison en Normandie, piquée sur la falaise elle était la maison du gardien de phare. A la mort du gardien la maison est restée dans la famille Mortemer. Quand vous entrez c’est un peu le chaos car 8 enfants vivent là, leurs chaussures, leurs sacs et leur manteaux trainent dans l’entrée. Vous pouvez aussi rencontrer un cochon nain qui traine dans la maison, un lapin nommé Fricassé et un perroquet mal élevé. Désirée l’ainée des enfants a 25 ans et elle vient d’être nommée responsable légale de tous ce monde (cochon, lapin et grand-mère compris !) .Voilà le décor d’un roman tendre et drôle où les personnages attachants nous divertissent autant qu’ils nous émeuvent.

Oeuvre non trouvée

note: 5Fantastique, western, terroir, policier : excellent dans tous les genres ! JM, MMC - 16 février 2021

Quatre enfants se lancent le défi de s’accrocher dans le vide, tranquilles, sans peur et joyeux ils se balancent accrochés sous le viaduc, ils attendent que le train arrive et les fassent vibrer de toute leur frêle silhouette tout juste sorties de l’enfance. Ils sont frères et sœurs, il y a Mabel, belle, sensuelle, gracieuse et solaire puis vient Mathieu amoureux de la nature, Marc l’intellectuel du groupe qui adore la lecture, enfin Luc enfant déscolarisé et rêveur, il vit dans un monde qu’il se créé, persuadé que son grand-père est la réincarnation de Long John Silver. Le père et les deux garçons travaillent déjà dans la centrale électrique. Toute l’économie de la vallée est aux mains d’un seul homme, il s’appelle Joyce un homme étrange à la puissance tentaculaire que tout le monde craint et qui craint tout le monde, il a ses espions malfaisants et vénéneux, son homme de loi, une sorte de shérif pourri tout droit sorti d’un western.
Les romans de Franck Bouysse sont souvent étranges et sombres mais dans « Buveurs de vent » les quatre gosses nous cueillent par le bout du cœur tant ils sont solidaires, liés par un amour profond inconditionnel et lumineux.
Franck Bouysse est un auteur qui ne se laisse pas étiqueter, il flirte entre le roman policier aux allures de terroir saupoudré de fantastique où Il fait vivre des personnages de western d’une animalité féroce. Ajoutez un talent fou, une langue somptueuse et poétique pour ce roman passionnant et original qui a remporté le prix Jean Giono 2020. Un vrai coup de cœur à lire d’urgence !

La maison de Bretagne (Marie Sizun)

note: 4Maison à vendre JM, MMC - 16 février 2021

C’est décidé Claire va vendre la maison qu’elle possède en Bretagne, elle prend une semaine de congés et quitte Paris bien décidée à se débarrasser de cette maison où elle n’est pas revenue depuis deux ans. La maison située Boulevard de l’Océan à Tudy n’est plus en état et n’est pas très accueillante mais c’est une surprise bien plus stupéfiante qui attend Claire. La découverte d’un cadavre dans la maison fait que le lecteur s’attend à lire un roman policier, il n’en est rien mais notre héroïne va devoir remettre à plus tard ses projets. Après bien des questionnements Claire va nous confier ses souvenirs familiaux. L’adoration qu’elle avait pour son père disparu, l’indifférence qu’elle portait à sa mère froide et distante et la détestation qu’elle avait pour sa sœur qu’elle accuse de tous les maux de la famille.
Marie Sizun est bretonne et elle sait décrire la couleur du ciel et de la mer, elle connait le parfum des embruns. Quand elle décrit cette maison avec vue sur la mer, on en sent l’humidité, on en respire l’odeur et de la fenêtre de la cuisine on aperçoit la plage déserte d’octobre.L’autrice nous propose un roman mélancolique et beau que j’ai aimé aussi pour la promenade en Bretagne qu’il nous propose.

Vent mauvais (Cati Baur)

note: 4Fascinantes éoliennes JM, MMC - 9 janvier 2021

Béranger est un peu perdu, il a écrit le scénario d'un film quelques années auparavant mais depuis plus rien. Page blanche dans sa vie aussi car il été prié de faire ses valises et d'aller s’installer ailleurs que dans l'appartement commun. Fasciné par les éoliennes il va acheter une maison à la campagne avec pleine vue sur ces gigantesques machines.
Cati Baur est connue pour ses travaux d’illustration sur des romans pour la jeunesse et surtout pour ses magnifiques adaptations des romans de Malika Ferdjouck « Quatre sœurs ». Dans « Vent mauvais » elle écrit le scénario d’une BD très contemporaine par les thèmes qu’elle aborde : le retour à la terre, l’écologie, la famille éclatée et elle reste fidèle à son style aquarellé, subtil et doux.

Le coût de la vie (Deborah Levy)

note: 5The freedom is never free JM, MMC - 9 janvier 2021


Deborah Lévy raconte la vie, enfin sa vie mais sa vie est aussi celle de beaucoup d'autres. Elle raconte l’usure des sentiments et la fin douloureuse d’une histoire, la sienne. A 50 ans le changement de vie se fait au détriment de certaines choses et au profit d’autres. Par une succession d’épisodes l’autrice nous raconte sa nouvelle vie dont on doit parfois rogner les coins. L’immense frigidaire de la grande maison ne tiendra pas dans le petit appartement sur les hauteurs de Londres, c’est l’heure des choix. Elle s’adapte et finalement semble trouver une sérénité dans sa nouvelle vie. Deborah Lévy nous offre un roman subtil, riche en questionnements et en réflexions sur sa condition d’écrivain, d’épouse, de femme. Un roman assez court très référencé, incisif et souvent drôle qui se lit facilement et sur lequel on peut revenir souvent.

Les sales gosses (Charlye Ménétrier McGrath)

note: 4Mouvement pour la vieillesse libre ! JM, MMC - 9 janvier 2021

Jeanne est furieuse car sans vraiment la consulter ses enfants l’on « placée » en résidence pour senior et à partir de là elle décide de leur en faire baver en jouant la sénilité. Jeanne décide de tout oublier : le prénom de ses enfants, les rendez-vous qu’ils lui donnent et elle semble même avoir oublier de mettre une robe pour aller prendre le thé dans un chic salon de thé lyonnais. Puis elle rencontre sa bande comme elle les appelle, il s’agit d’un groupe de résidents de la maison de retraite tous bien décidés à profiter de la vie. Alors attention vous allez entrer dans un monde merveilleux, tous ces pensionnaires sont riches et plutôt en bonne santé, ils ont coiffeur et esthéticienne à demeure, se font des sorties au restaurant et des petites escapades. Finalement Jeanne ne s'est jamais sentie aussi libre de toute sa vie ! Voici un roman malicieux et divertissant mais qui laisse aussi la place à la nostalgie et aux questions que l’on se pose quand le compte à rebours de la vie se fait plus présent.

La saga des Cazalet n° 2
La saga des Cazalet n° 2
À rude épreuve (Elizabeth Jane Howard)

note: 5Les temps difficiles JM, MMC - 9 janvier 2021

Dans le deuxième volume « A rude épreuve » L’Europe entre en guerre et la famille Cazalet va devoir s’organiser. Les hommes vont devoir partir, on ferme les maisons de Londres et toute la famille Cazalet s’installe à « Home Place » dans le Sussex. Là les enfants sont plus en sécurité, les potagers et les fermes servent de garde-mangers et l’on se met même à élever des poules à demeure pour avoir des œufs régulièrement. Les enfants ont grandi, certains s‘affirment et veulent choisir leur vie future. Les adultes eux sont suspendus aux nouvelles que donne la BBC et suivent l’évolution de la politique de l’Angleterre. Chamberlain souvent critiqué va être remplacé par Churchill et le roman se terminera sur l’épisode de l’attaque de Pearl Arbor. Jane Howard a le souci du détail poussé à son paroxysme vous connaitrez jusqu’à la marque des chemises que portent les enfants. Elle décrit avec talent la vie quotidienne mais elle sait aussi rendre compte de l’âme humaine avec délicatesse et justesse.
Dans ce deuxième tome les hommes sont moins présents et ce sont donc les femmes qui prennent la parole pour raconter leur vie quotidienne, leurs tourments, leurs espoirs. Jane Elisabeth Howard n’a pas fini de nous régaler car trois autres volumes sont encore à paraître en France. Je me déclare solennellement fan absolue de cette série.

La saga des Cazalet n° 1
Etés anglais (Elizabeth Jane Howard)

note: 5Avant la guerre JM, MMC - 9 janvier 2021

La saga des Cazalet « Etés 1937 et 1938 »
Si vous n’avez pas lu le premier tome de la saga des Cazalet je vous conseille de vous y mettre toutes affaires cessantes. Le Premier tome « étés anglais » nous propose de faire connaissance avec la famille Cazalet durant les deux étés de 1937 et 1938 dans leur grande maison du Sussex. Les parents surnommés la Duche et le Brig retrouvent leurs enfants et petits-enfants. Pour les plus jeunes qui se retrouvent la période estivale est un moment de plaisir, de jeux et de liberté. Les adultes, eux, se reposent et profitent de ces instants pour se retrouver. Les cuisines sont en ébullition car il faut nourrir cette tribu dans le souci d’une économie bourgeoise et attentive. Le Premier volume de cette saga est en quelque sorte une présentation des différents personnages, leurs douleurs, leurs souvenirs et tout ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont. Si le discours des enfants apporte fraîcheur, l’autrice sait donner de l’épaisseur à tous les personnages, elle va les faire évoluer dans toute leur singularité, elle ne passera ni sur leur lâcheté, leur solitude ni sur leurs douleurs.

Le tailleur de Relizane (Olivia Elkaim)

note: 5Sur les traces de ses origines JM, MMC - 9 janvier 2021

Dans ce roman Olivia Elkaim raconte le vie de ses grands-parents. Son grand-père était tailleur à Relizane en Algérie avant ce qu’on appellera les événements autrement dit la guerre d’indépendance de l’Algérie. Un jour de 1958 son grand-père, Raymond, est enlevé, séquestré pendant deux jours puis rendu à sa famille. Il ne dira rien de cet épisode et sa famille ne saura ni pourquoi, ni ce qu’il a dû promettre pour être libéré. Jusqu’au bout il a voulu rester en Algérie tout en votant pour l’indépendance du pays. .De plus en plus les menaces se font pressantes celles de l’OAS qui le considère comme un traitre et celles du FLN pour qui les gens comme lui sont devenus indésirables.
Olivia Elkaim parle de ses origines qu’elle a essayé d’oublier et d’effacer à un moment de sa vie mais qui se rappellent à elle par son regard, ses cheveux, son teint dit-elle. Un jour elle décide de s’expliquer avec elle-même pour continuer son chemin plus sereinement. Un beau roman bien écrit et bien documenté.

Oeuvre non trouvée

note: 4N'habitent plus à l'adresse indiquée JM, MMC - 8 juillet 2020

Il y a quelques années nous avions laissé Pierre-Marie Sotto et Adeline Parmelan, ils semblaient un peu en froid et chacun des deux avait tracé un nouveau chemin. Les voilà qui reviennent pour notre plus grand plaisir. Pierre-Marie reprend contact avec Adeline car il a soit disant oublié un carnet chez elle et il aimerait bien le récupérer. Adeline a bien d’autres choses en tête, elle se prépare à partir vivre au Canada avec son compagnon. Les choses ne vont pas se passer comme ils l’imaginaient et ils auront bien besoin de raviver les liens d’amitiés qui les unissent pour se sortir de situations parfois difficiles. Toujours sur le mode du roman épistolaire modernisé çà et là par quelques SMS Anne-Laure Bondoux et Jean-Pierre Mourlevat nous livrent un roman divertissant porté par des personnages attachants.

Oeuvre non trouvée

note: 5Roman familial JM, MMC - 8 juillet 2020

Si vous passez dans l’arrière-pays provençal peut-être passerez-vous devant cette maison, elle s’appelle la « garrigue ». Le nom n’est pas original, certes, et la maison ne l’est pas non plus. La façade est fanée, les carreaux de la piscine sont ébréchés et les volets sont écaillés. Si vous entrez le tapis de jute de l’entrée est rude sous les pieds Cette maison, c’est la maison de Jeanne et chaque année ses filles viennent y passer les vacances avec ou sans mari et enfants. C’est une maison où les repas sont bruyants et joyeux, les séances vaisselle boudeuses et revanchardes, les après-midis silencieux puis en fin de journée le bruit d’un plongeon dans la piscine vous réveille gentiment. « Frangines » est le roman d’une maison et d’une famille avec ses drames, ses déceptions, ses renoncements. On se dispute et l’on se préserve, on s’observe et l’on s’attriste du temps qui froisse, qui courbe et qui use. Un joli roman d’atmosphère à lire sans modération.

Oeuvre non trouvée

note: 5Regardez le ciel par-dessus le toit JM, MMC - 7 novembre 2019

Loup est encore un enfant et pourtant le voilà en prison pour un délit mineur, pour lui c’est presque un soulagement car en regardant le ciel par-dessus le toit il attend sa sœur, elle lui a promis de revenir mais des années après il l’attend encore. Et c’est là que l’on revient sur l’histoire de cette famille cabossée par la vie. Eliette la mère était une petite fille sage et si jolie qu’elle faisait l’admiration de tous jusqu’à ce que sa vie bascule et qu’elle devienne une autre, plus forte, plus dure. Elle s’appellera désormais Phénix, une femme au corps tatoué impressionnante et froide. Avec une économie de mots et de personnages Natacha Appanah nous raconte la terreur de cette famille à s’aimer et l’inaptitude à la tendresse. Un roman fort et percutant sur la transmission de ce que nous sommes à nos enfants, sur le mal être et la difficulté à être heureux que l’on peut leur imposer. Tout n’est peut-être pas si sombre, cependant, car par-dessus le toit le ciel peut être « si bleu, si calme ». Une vraie réussite de cette rentrée !

Une partie de badminton (Olivier Adam)

note: 3Un écrivain en mal d'inspiration JM, MMC - 7 novembre 2019

Un écrivain en mal d’inspiration revient vivre en Bretagne avec femme et enfants. Attiré un temps par la vie parisienne, mondaine et culturelle la famille doit faire face à des difficultés financières et se résoudre à une vie plus simple. Olivier Adam nous propose un roman familial où le vernis du statut social s’est fissuré et où le temps des réalités est venu. Avec les désillusions chacun tend à montrer son vrai visage, ses souffrances et ses blessures. La Bretagne chère à notre auteur est sans cesse présente, elle donne aux personnages une respiration, un réconfort iodé ou un semblant de liberté. Le roman est parsemé de thèmes d’actualité : les migrants, l’intolérance, la violence conjugale, la politique, cela rend le roman très contemporain et même si l’ensemble manque un peu d’intensité et d’émotions il en reste un roman agréable à lire.

Une joie féroce (Sorj Chalandon)

note: 5Une autre guerre JM, MMC - 31 octobre 2019

Jeanne est libraire, elle vit à Paris avec son mari mais leur vie porte encore les plaies du deuil de la perte de leur enfant unique. Ce couple en souffrance ne demande qu’à éclater comme un fruit trop mûr et au bord du pourrissement et c’est ce qui se passe quand on annonce la maladie de Jeanne atteinte d’un cancer du sein. Seule sur les décombres de sa vie, Jeanne devra faire face et passés les premiers moments de sidération, elle va enfiler sa cotte de maille et puiser au fond d’elle-même le courage et la force pour entrer en guerre et vaincre la maladie. Elle ne sera pas seule car lors de ses séances de traitement, elle va rencontrer Assia, Brigitte et Mélodie trois femmes, trois guerrières qui vont s’unir comme trois sœurs. C’est là que va germer une idée inattendue, pour contrer les difficultés et conjurer le sort, elles vont monter un casse. C’est cette folle idée qui va les faire tenir encore, déchargeant dans leur corps des doses d’adrénaline dangereusement bienfaisante Un roman étonnant pour cet auteur que je n’attendais pas sur ce registre mais qui a su rester convaincant par la voix féminine qu’il porte.


Le quartier des petits secrets (Sophie Horvath)

note: 4Une pause chez la fleuriste. JM, MMC - 31 octobre 2019

Si vous passez par Bordeaux avant l’ouverture des magasins peut-être croiserez-vous Clémentine. Elle est fleuriste dans un quartier de la ville et chaque matin elle ouvre sa boutique quand les rues sont encore calmes et que les autres commerçants préparent leur journée. Il y d’abord Nicole, patronne pétillante du café d’en face, Bouquin libraire au caractère un peu sombre et puis chaque jour il y a Viviane qui vient chez Clémentine et qui pense bien faire en étêtant toutes les fleurs du magasin. Viviane est une vieille dame de la maison de retraite mais elle est surtout absente de notre monde. Elle se souvient du jardin de son enfance mais ne sait plus vraiment qui elle est ni ce qu’elle fait encore sur terre. Tous ces personnages cohabitent jusqu’à un événement qui va chambouler cette harmonie et redistribuer les cartes de la vie. Un roman simple, tendre et délicieusement divertissant.

Les guerres intérieures (Valérie Tong Cuong)

note: 5Coupable de n'avoir rien fait JM, MMC - 11 octobre 2019

Un homme, pressé de courir vers sa réussite, rentre chez lui sans entendre le tumulte chez son jeune voisin qu’il ne connait d’ailleurs pas. Il repart sans se soucier de la violence qui se déchaîne. Il va apprendre plus tard qu’un jeune étudiant s’est fait agresser dans son immeuble, il déclare à la police n’avoir rien vu, rien entendu. Je ne peux rien raconter de plus de ce court et intense roman. Avec peu de personnages et une économie de mots Valérie Tong Cuong va réveiller les consciences et secouer l’indifférence. Un roman sur le sentiment de culpabilité, celui que l’on essaye de tordre mais qui sans cesse vous tourmente, vous laissant exsangue des nuits entières et finalement vous achève dans un chaos. Un roman poignant et profondément humain.



I am, I am, I am (Maggie O'Farrell)

note: 5La vie triomphante JM, MMC - 10 octobre 2019

Maggie O’ Farell nous propose une autobiographie originale. Plutôt que d’adopter un schéma chronologique et pour le coup très linéaire, elle va relater sa vie en citant les parties de son corps qui ont failli lui coûter la vie. Ainsi les épisodes se succèdent sur les instants et situations dangereuses qu’elle a traversés. Agressions, maladies, négligences médicales se fondent en une construction audacieuse. Comme pour Maggie O’ farell, parfois, la mort nous frôle puis finalement tourne les talons nous laissant le sentiment victorieux d’être encore en vie mais l’autrice a le talent d’en faire le roman de sa vie.

Dernier arrêt avant l'automne (René Frégni)

note: 5Un polar en Provence JM, MMC - 10 octobre 2019

Un auteur en mal d’inspiration se fait recruter comme gardien et jardinier dans un monastère abandonné au cœur des Alpes de haute Provence. Il espère y vivre une retraite inspirante jusqu’au moment où il va découvrir un corps enterré dans le jardin, il essaiera d’abord de dominer sa terreur et va comprendre peu à peu que les coupables ne sont pas si loin. Un roman policier qui flirte avec le terroir et où le décor, les paysages de Provence sont aussi importants que l’intrigue elle-même. René Frégni sait vous raconter la chaleur de la terre, la profondeur du silence et les saisons qui s’éteignent. Une réussite !

Oeuvre non trouvée

note: 5Une maison de vacances JM, MMC - 2 août 2019

Eden est le nom d’une maison à Long Harbor, une belle demeure familiale tout près de la plage où parents et enfants viennent se baigner chaque été. Celle qui habite cette maison s’appelle Becca, son mari vient de mourir, il ne lui laisse que des dettes et le sort de la maison est en suspens. Becca s’apprête à recevoir toute sa famille pour le fête du 4 juillet, elle se prépare aussi à faire des révélations lourdes de conséquences.
Eden est un roman familial avec ses peines et ses espoirs, ses joies et ses chagrins. C’est aussi le roman d’une maison où chacun aime revenir l’été, où l’on se retrouve pour des repas parfois houleux, souvent joyeux. C’est l’endroit où l’on vient se réfugier pour se ressourcer et oublier le quotidien. La mer, le soleil, la plage nous insufflent une impression de bien-être et nous laisse soit un sentiment de nostalgie estivale soit une impatience à rejoindre la mer. Essayez et vous sentirez presque le goût du sel sur votre peau.

Les mal-aimés (Jean-Christophe Tixier)

note: 5Sombre et hypnotique JM, MMC - 31 juillet 2019

Le roman se passe dans les Cévennes au début des années 1900. Il y a quelques années déjà que le bagne pour enfants a fermé ses portes révélant autant de maltraitances, de gens corrompus et abusifs. Un jour, la vie des habitants déraille, une jument meurt d’une étrange maladie, un troupeau de chèvres est décimé par la maladie, un homme est mortellement blessé par le soc de sa charrue. Soudain le village se met à puer la peur car chacun a le souvenir de ces enfants sortant du bagne, tous hagards, affamés et qui comme une procession maléfique viendrait maintenant régler des comptes avec ces hommes et ces femmes qui n'ont rien fait pour eux et qui pour certains ont tiré profit de leur misère.
Voici un roman rural noir où la superstition remplace une religion critiquable ou vous côtoierez le plus sombre de l’humain qui n’est plus que crasse, mensonge, bêtise et brutalité. Vous aurez du mal à vous imaginer que le soleil puisse encore se lever dans ce décor sombre et âpre. Un excellent roman, parfaitement maitrisé et hypnotique.



Le mari de la harpiste (Laurent Bénégui)

note: 5Histoire de harpes JM, MMC - 31 juillet 2019

Basile est horticulteur après plusieurs déceptions amoureuses, il rencontre Charlie. Charlie est musicienne et plus précisément harpiste car l'instrument est l'importance même du roman. Quand Basile épouse Charlie, il épouse aussi une harpe à pédales, une harpe celtique ou une harpe troubadour. Autant vous dire que tous ces instruments pèsent plusieurs dizaines de kilos, possèdent des dizaines de cordes et pour veiller sur toute cette richesse une propriétaire passionnée et attentive à tous ceux qui s'approcheraient de ses cordes. Les aventures commencent quand notre couple voyage en petite voiture citadine ou habite un petit appartement parisien, autant de détails qui font du roman une somme de situations burlesques. Le sujet peut paraître incongru mais il en résulte un petit roman plein d'un humour tendre, lumineux et délicatement truculent.

Le vent reprend ses tours (Sylvie Germain)

note: 5Roman d'enfance JM, MMC - 26 juillet 2019

En arrivant à Paris Nathan remarque un avis de recherche concernant un homme âgé d'environ 70 ans, on le signal vêtu d'un pantalon de velours marron et chaussé de pantoufles de feutre, signe particulier : une tache sombre à la tempe. Nathan connait cet homme, il s'appelle Gavril Krantz, il a connu cet homme lorsqu'il était enfant. Il a été l'enchanteur de son enfance solitaire, un souffleur de poèmes, danseur sans musique et clown bienveillant. Nathan le croyait mort quand son portrait délavé surgit sous cet abris bus parisien. Désormais le but de la vie de Nathan est de retrouver son vieil ami, il va écumer Paris, partir en Roumanie pour savoir, comprendre, lever les non-dits et trouver la vérité sur cette disparition. En retraçant l’histoire d’Abril le lecteur effleure l’histoire des peuples tsiganes et de leurs souffrances. Sylvie Germain est une autrice exigeante, son style est travaillé, ciselé et précieux. La lecture de ses romans nous demandent du temps car il faut laisser infuser ces textes sont forts, touchants et plein d’humanité.


La péninsule aux 24 saisons (Mayumi Inaba)

note: 4ZEN JM, MMC - 12 juillet 2019

Le roman raconte l'histoire d'une femme qui, se lasse de la vie trépidante à Tokyo et vient passer un an sur la presqu'île de Shima, près de Nagoya au Japon, où elle possède une maison depuis quelques années. L'histoire se déroule selon le rythme du quotidien de cette femme. Le temps se découpe en 24 saisons de jardinage, le temps de semer, de bouturer, de récolter ou de faire des confitures. Un roman particulier, il ne se passe rien mais on vous apprend à regarder, à contempler le monde et l'on se surprend à apprécier la poésie de la nature source d'une sérénité précieuse.

Mes vies secrètes (Dominique Bona)

note: 5Biographie d'une biographe JM, MMC - 12 juillet 2019

Dominique Bona est une biographe de talent, Colette, Clara Malraux, Romain Gary et d'autres sont passés par sa plume experte. Dans "Mes vies secrètes" elle raconte son travail de biographe, ses recherches, ses rencontres, ses choix et le devoir qu'elle s'impose d'être au plus près de la vérité. Le choix de ses sujets est toujours motivé par une grande admiration artistique et par une émotion esthétique. Elle raconte entre autre sa rencontre avec Clara Malraux, une femme de caractère aux yeux encore brûlants de jalousie, amusante par son humour féroce, admirable pour sa vive intelligence. De l'amour fou de Paul Valéry à la folle douleur de Camille Claudel en passant par Colette gourmande de vie vous ferez mille rencontres dans ce livre foisonnant et passionnant à l'écriture classique et élégante. Une réussite.

Oeuvre non trouvée

note: 5Beau roman JM, MMC - 12 juillet 2019

Les voisins de Violette Toussaint ne sont pas bruyants, ils ne sont pas polis, ni impolis, ils ne sont pas non plus envieux, hypocrites, riches ou pauvres, heureux ou malheureux…ils sont morts. Il faut vous dire que Violette est gardienne de cimetière. Elle entretient les tombes, ouvre et ferme les grilles et elle vend aussi quelques fleurs. Elle reçoit les visiteurs parfois, les écoutent puis ils repartent et peu à peu ne viennent plus. Violette a vécu des drames et des souffrances mais finalement la vie a repris ses droits et Violette va retrouver la paix et se laisser séduire par le bonheur. Un roman délicat et beau sur les gens que nous ne voyons pas toujours ou que l’on oublie de regarder. A lire !

Oeuvre non trouvée

note: 5Des fleurs et des fleurs JM, MMC - 11 juillet 2019

Alice, 9 ans, vit avec sa famille en Australie près de la mer, suite à un drame familial elle doit aller vivre chez sa grand-mère paternelle qui vit sur une exploitation horticole. Sa grand-mère, June, a créé une ferme de fleurs sauvages où d'autres femmes sont aussi venues se réfugier pour commencer une nouvelle vie. Alice devra, elle aussi s'habituer à une nouvelle vie et puiser tout au fond d'elle les forces pour se reconstruire. Les adultes qui l'entourent sont très bienveillants mais pour la protéger on va lui cacher des vérités et dresser tout autour d'elle un mur de protection qu'elle devra franchir pour s'affranchir. Un beau roman sur les liens familiaux et sur les secrets que l'on serre au fond de soi pour protéger celui qui en dépend, sur les décisions que l'on prend en pensant que ce sont les meilleures. Un roman sensoriel par les fragrances qu'il dégage la couleur de la mer et du désert australien et le bruit du vent dans les fleurs sauvages. Un beau roman avec une mention spéciale pour la couverture et la mise en page magnifique.

Les jours de silence (Phillip E. Lewis)

note: 5Une étrange maison JM, MMC - 31 mai 2019

La famille que l’on va rencontrer dans ce roman américain est assez singulière. Il y a le père issu d’une famille de fermiers pauvres, il devient avocat mais se rêve écrivain. Il passe ses nuits à écrire et pour se donner le courage et l’inspiration pour concrétiser ce qui doit être l’œuvre de sa vie, il boit. Il est aussi grand lecteur et reconnait les grands auteurs à la lecture de certains passages. La mère, discrète et attentive au confort de la famille préfère son jardin, les chevaux et les plantes. Les deux enfants Henry Junior et Threnody sa sœur évoluent dans le décor de cette maison fantomatique, inquiétante accrochée au contrefort des Appalaches. Le roman raconte le lien si fort entre un frère et une sœur, le désarroi d'un père, sa souffrance si forte jusqu'à la rupture. Une saga familiale ponctuée par la musique de Mozart ou de Chopin accentuant la mélancolie de l'ensemble. Un beau premier roman très littéraire et très abouti.

Les fureurs invisibles du coeur (John Boyne)

note: 5Quel roman ! JM, MMC - 21 mai 2019

Cyril est né en 1949 en Irlande, sa mère est une jeune fille de 16 ans chassée de sa famille et de son village par le prêtre, elle se décide très vite à abandonner cet enfant en espérant qu’il ait une vie meilleure. John Boyne nous propose de suivre la vie de ce jeune homme qui va devoir affronter la brutalité et l’intolérance d’une Irlande sous le joug de l’église et de la bigoterie. Petites histoires, histoires d’amour, rencontres, coïncidences, drames et joies vont se croiser dans une construction diablement romanesque qui vous mènera au bout du roman sans vous laisser de répit. L'auteur nous ballade de Dublin à New-York en passant par Amsterdam, il nous fait croire à des hasards bizarres et à des coïncidences qui sentent le traquenard mais il nous donne envie d'y croire, c'est sans aucun doute ce qu'on appelle le talent !

Valentine (Anne-Laure Bondoux)

note: 5Histoire de famille JM, MMC - 21 mai 2019

Valentine a 48 ans, elle est divorcée et ses enfants sont grands, en l'abandonnant son ex-mari a aussi tourné le dos à ses idéaux de jeunesse pour d'autres engagements ou d'autres illusions. Elle décide de faire un break dans la maison de sa mère à la campagne en Corrèze, sa mère est décédée depuis quelques mois et la maison est seulement occupée par le chat Léon (hommage à Blum) qui la regarde d'un drôle d'air et semble la surveiller de près. C'est en sortant de vieilles photos que les secrets vont être mis à jour. Un roman tendre sur la vie qui va et qui parfois nous joue des tours, sur ceux qui nous lâchent la main quand d'autres nous rattrapent au vol, sur les liens familiaux que l'on croyait perdus et qui renaissent plus forts. Un roman de petits détails qui font la vie disait Monette, la mère de Valentine, de vieux vélos, un fauteuil anglais à oreilles, des films, un livre corné…le décor d'une vie et des personnages attachants qu'il ne tient qu'à vous de rencontrer pour passer une bonne soirée.

La libraire de la place aux Herbes (Éric de Kermel)

note: 5Bibliothérapie JM, MMC - 16 avril 2019

Nathalie et sa famille mènent une vie trépidante en ville quand ils décident de changer de vie. Les enfants sont partis faire leur vie ailleurs et suivre leur chemin d'adulte, il est donc temps pour les parents de s'occuper du reste de leur vie et de penser à faire ce qu'ils aiment. A Uzès sur la place aux Herbes une petite librairie est à vendre et Nathalie décide de s'y installer. Là, elle va donner des conseils de lecture à ses clients. Plus qu'une librairie le magasin se fait lieu de rencontres, de confidences de joies et de larmes parfois. Plusieurs personnages vont défiler dans cette librairie et tous auront une histoire à raconter, des plaies à panser ou des rancoeurs à oublier. Par la force des livres ils vont trouver des remèdes et du réconfort. Un bon moment de lecture en perspective pour fêter l'arrivée des beaux jours et commencer en urgence les lectures dans les jardins et les parcs. On ressort de ce livre le cœur en joie et si vous voulez tester les remèdes de notre libraire vous trouverez à la fin du roman une bibliographie/médicament à utiliser sans modération et garantie sans contre- indication. "

L'empreinte (Alexandria Marzano-Lesnevich)

note: 5Dérangeant et passionnant JM, MMC - 16 avril 2019

Alexandria Marzano-Lesnevish est une jeune étudiante en droit, alors qu’elle commence un stage dans un cabinet d’avocat elle étudie le cas de Ricky Langlet, un homme accusé de pédophilie et du meurtre de Jéremy Guillory, un enfant de 9 ans. Ricky Langlet a été condamné à mort en Louisiane puis à la prison à perpétuité. Cette jeune femme opposée à la peine de mort va voir ses convictions voler en éclats car cette affaire va la ramener à ses propres blessures et à sa position de victime d’abus sexuels et de pédophilie. Pendant des années et dans le silence familial elle a subi les attouchements de son grand-père. A travers Ricky Langlet c’est son grand père qu’elle revoit et elle doit juguler le sentiment de haine qui la submerge. Ce lourd passé va conditionner sa vie de femme et ses choix de vie, elle va devoir aussi se réconcilier avec son corps et faire la paix avec sa famille. Alexandria Marzano nous livre un récit entre roman policier, autobiographie et journalisme d’investigation, elle aurait pu s'y perdre mais la maîtrise des genres est parfaite. Un récit de vie dans le contexte d'une société américaine sombre et misérable mais où l'auteure va chercher avec détermination une force de résilience. Un livre exigeant qui réclame toute l'attention de son lecteur mais captivant jusqu'au bout.

Calpurnia
Calpurnia et Travis (Jacqueline Kelly)

note: 5Encore une dose de bonne humeur JM, MMC - 5 mai 2018

Calpurnia s’associe à son frère Travis, dans ce volume ils auront l’idée d’apprivoiser des animaux sauvages. Vous ferez la connaissance d’un tatoo, d’un coydog (croisement d’un coyote et d’un chien) et vous vous divertirez en lisant les frasques d’une raton laveur. Jacqueline Kelly nous propose une suite toujours très marquée de naturalisme mais où Calpurnia a grandi, elle commence à être plus volontaire et s’agace des injustices qu’elle subit en tant que fille. Toujours un délice !

Calpurnia (Jacqueline Kelly)

note: 5Une bouffée d'ait frais JM, MMC - 5 mai 2018

Au Texas dans les années 1920, Calpurnia vit dans une famille de six enfants où elle est la seule fille. Ses frères se moquent souvent d’elle et sa mère se préoccupe surtout du fait qu’elle doit devenir une jeune femme apte à tenir une maison. Calpurnia a d’autres projets d’avenir et elle met toute son énergie à rater les travaux d’aiguilles qu’on lui impose. En fait Calpurnia veut être savante, elle aimerait aller à l’université et avoir une vie plus palpitante que de faire la cuisine et le tricot et pour cela elle est encouragée par l’exemple de son grand-père, un curieux savant un peu bougon. Si vous vous voulez prendre une bouffée d’air voilà un roman amusant qui vous fera reluire le moral. Je prescris sans modération !

Les loyautés (Delphine de Vigan)

note: 5Jeu dangereux JM, MMC - 5 mai 2018

Hélène est professeure de SVT dans un collège de région parisienne, elle est attentive à ses élèves et elle voit que l'un d'entre eux, Théo Lubin,ne va pas très bien. Elle demande qu'il soit vu par le médecin scolaire qui ne remarque rien d’inquiétant, aucun signe de maltraitance mais Hélène sent qu’il se passe quelque chose, elle le voit dans la posture de l’enfant, dans son regard. Elle va chercher la vérité même si elle doit se mettre en danger, elle veut agir avant qu’il ne soit trop tard. Dans ce roman choral Delphine de Vigan décrit la souffrance et la solitude d’un enfant quand les parents sont trop occupés à leurs problèmes, à leurs rancœurs. Un roman contemporain, intense et poignant au ton juste, direct, sans pathos mais bouleversant.

L'été circulaire (Marion Brunet)

note: 5Uppercut JM, MMC - 5 mai 2018

Céline a 16 ans, elle est jolie peut-être trop sûre d'elle, impertinente et fière des regards que l'on pose sur son corps. Quand elle comprend que sa vie va prendre un autre tournant elle affronte ses parents, la peur au ventre mais sans esquiver les coups de son père et sans comprendre non plus l'indifférence de sa mère. Marion Brunet nous propose un roman âpre et rude où les personnages cultivent l'envie, la rancœur, la peur et la haine de l'autre jusqu'à la brutalité. Un roman de gens ordinaires dont les regards s'arrêtent au coin de la rue,qui rêvent tous d'un ailleurs mais qui se résignent à la fatalité. Un roman très actuel sur le désespoir, comment il s'exprime, ce qu'il devient.

Gabriële (Anne Berest)

note: 5Roman d'une folle vie JM, MMC - 24 mars 2018

L’arrière-grand-mère de Claire et Anne Berest s’appelait Gabriële Buffet. Indépendante et revendiquant farouchement sa liberté, elle devient une musicienne et une intellectuelle affranchie après des études de composition musicales à Berlin. De retour en France en 1908 elle rencontre Francis Picabia qu’elle va épouser. Curieusement, cette féministe avant l’heure va s’effacer pour faire éclore le talent et la créativité révolutionnaire du peintre qui semble avoir besoin d’une nouvelle inspiration. Ces deux êtres vont s’accorder, s’aimer, vivre une folle vie dans le Montmartre des années 1900. De cette union vont naitre des enfants qui sont autant de freins à la liberté qu’ils se sont promise. Les deux auteures nous proposent un roman biographique passionnant et rythmé sur la création artistique, c’est aussi l’histoire de deux êtres complémentaires assoiffés de vie et de liberté.

L'aube sera grandiose (Anne-Laure Bondoux)

note: 5Un bon et beau roman pour tous! JM, MMC - 23 février 2018

Un soir où elle devait aller à une fête, Nine est « enlevée » par sa mère, Titiana, qui l’emmène passer une soirée dans une cabane au fond des bois. Cette cabane est un point de chute, un refuge, Titiana et ses frères, Octo et Orion, la connaissent depuis l’enfance. C’est là qui Titiana décide de raconter à sa fille toute son enfance et tous les secrets de son passé. On ne peut raconter ce livre sans en dévoiler trop mais on y parle de musique, de vélo, d’amour maternel, on y parle aussi de la différence, du handicap et l’on apprend que l’on peut se régaler de potage au tapioca et de tartine thon-tomate. Un roman attachant plein d’humanité qui m’a happée un soir et que j’ai fermé à « l’aube grandiose » ravie d’avoir lu ce livre mais déjà nostalgique de l’avoir terminé et de me séparer des personnages.

Seules les bêtes (Colin Niel)

note: 4Plus qu'un polar JM, MMC - 23 février 2018

Le roman se passe dans un premier temps dans les Causses, une femme disparait et l’enquête nous mène dans les fermes isolées où des hommes vivent seuls quand les parents sont morts et que les fermiers vieillissants n’ont pas trouvé dans le pays de femme pour se marier et accompagner leur vie.
Colin Niel propose un roman policier mais il décrit aussi un monde rude, des gens si solitaires qu’ils en deviennent taiseux. La nature est belle mais elle est parfois rugueuse et brutale. Il décrit la misère d’un monde paysan où les hommes se suicident à force de solitude et de pauvreté. Un roman intéressant qui a obtenu le prix Quai du Polar en 2017.

California dreamin' (Pénélope Bagieu)

note: 5A lire puis à (ré)écouter JM, MMC - 21 janvier 2017

Tout le monde connait les chansons du groupe Mamas§Papas mais on ne connait pas forcément les visages du groupe. Voilà qui est fait grâce à Pénélope Bagieu qui dans sa BD raconte l’histoire de ce ces deux garçons et deux filles aux chansons mythiques. L’album se centre sur la chanteuse , Cass Elliot, figure emblématique du groupe par sa voix, sa présence, sa personnalité. Le dessin au crayon vif et un peu confus s’accorde très bien au sujet. Dès la lecture terminée, je vous conseille de réécouter et de regarder les vidéos du groupe : chanteur à mèche, gilet et col en pelle à tarte, toute une époque !

Le garçon (Marcus Malte)

note: 5Fascinant ! JM, MMC - 21 janvier 2017

Un roman très original pour notre époque puisqu'il nous conte l'histoire d'un enfant sauvage. Quand le roman s'ouvre un jeune garçon sans identité porte sur son dos un fardeau, c'est sa mère mourante qu’il porte vers la mer, c’est sa dernière volonté. Quand elle meure il va bruler son corps car c'est ce que sa mère lui a dit de faire et il va suivre ses recommandations à la lettre.
Livré à lui-même ce garçon va partir sur les routes, seul en se cachant des hommes car il n'en a jamais vu, il ne connait aucun langage, toute son histoire est à écrire et l’auteur va l’écrire au fil de son roman. Il va rencontrer des hommes, un saltimbanque philosophe, une femme puis ce sera la guerre de 14. Un roman fascinant par son sujet et original par sa langue poétique et littéraire. Marcus Malte écrit beaucoup de roman policier, il vient de remporter le prix Fémina avec le Garçon. Très bon roman !

Un paquebot dans les arbres (Valentine Goby)

note: 5Touchant JM, MMC - 21 janvier 2017


Après avoir lu d’autres romans de Valentine Goby, on attend forcément le suivant, celui qui à nouveau va nous séduire et nous émouvoir et voilà ce « Paquebot dans les arbres ». Dans ce roman vous rencontrerez Mathilde dont les parents, commerçants, vont devoir arrêter leur activité professionnelle pour se faire soigner dans un sanatorium caché au milieu des arbres. La tuberculose est là, celle qui assèche les corps, détruit les âmes et essouffle la vie. A l’époque pas de sécurité sociale, ni mutuelle pour les travailleur indépendant et la famille de Mathilde verse aussi dans la pauvreté et le désarroi. On aimerait aider Mathilde, jeune, courageuse et indépendante qui au coeur de la tourmente courbera le dos sans se décourager. Un roman puissant, lumineux et inoubliable.

Nora Webster (Colm Tóibín)

note: 5une vie de femme irlandaise JM, MMC - 21 janvier 2017

Nora a 46 ans quand son mari meurt subitement d’une crise cardiaque, elle reste seule avec ses quatre enfants qu’elle devra assumer seule. Nous sommes en Irlande dans les années 60/70 et être veuve est un statut reconnu par le gouvernement et chaque membre de l’entourage de Nora s’attend à ce qu’elle reste dans la tristesse et le deuil toute sa vie. Passé la douleur de la perte, Nora va s’éveiller à une nouvelle vie, à elle seule, avec pudeur et retenue elle va mener une petite révolution personnelle et familiale pour prendre sa vie en main, prendre des décisions et continuer sa vie. Le personnage est touchant par sa sensibilité et l’attention qu’elle porte à ses enfants, elle a une façon particulière de poser son regard sur les choses et les êtres. Puis il y a l’Irlande, la mer et ses paysages qui me séduisent à chaque fois. J’adore !

Le pays que j'aime (Caterina Bonvicini)

note: 3Un peu déçue JM, MMC - 21 janvier 2017

Nous allons suivre deux enfants dans l'Italie actuelle des années 1980 à 2013. Valério est fils de jardinier, Olivia est fille de la riche bourgeoisie de Bologne. Ses parents et ses grands-parents ont fait fortune dans le bâtiment et le béton. Les deux enfants ne se quitteront pas de toute leur enfance puis la vie se chargera de les faire se rencontrer ici et là. C'est la description d'un amour d'enfance inaccessible car de deux mondes opposés. Olivia vit dans le luxe, les fêtes au champagne et le vison mais aussi dans la corruption et le blanchiment d'argent. Olivia va à l'école en voiture blindées c'est l'époque des brigades rouges, des assassinats en pleines rues et des enlèvements. Puis c'est l'Italie de Berlusconi et de ce que l’on en connait. Une histoire d’amour impossible classique mais les personnages secondaires, drôles et truculents donnent du rythme et du relief à cette comédie italienne. Agréable mais un peu plat.

Tout n'est pas perdu (Wendy Walker)

note: 5Un point de vue original JM, MMC - 23 novembre 2016

Lors d'une soirée un peu arrosée, Jenny, 16 ans est violée. Pour soulager le traumatisme ses parents acceptent de lui faire subir un traitement chimique qui lui permettrait d'oublier ce qu'elle a vécu. Le traitement n'est pas à la hauteur de ce que l'on attend et Jenny va devoir suivre une thérapie pour retrouver la mémoire et apprivoiser son souvenir. L'originalité du roman réside dans le point de vue qui est mis en avant. En effet l'auteur décide que le thérapeute de Jenny sera le personnage principal du l'intrigue. Peu à peu tous les personnages du roman vont passer dans son cabinet et y déposer leurs secrets, leurs non-dits et leurs souffrances. Au fur et mesure que la vérité va se dessiner on explore le fonctionnement de la mémoire et ses méandres. On découvrira aussi ce qu'est la manipulation psychologique. Un roman original, un peu dérangeant et une fin surprenante. Le roman est en cours d'adaptation au cinéma.

Un océan d'amour (Wilfrid Lupano)

note: 5histoire sans parole JM, MMC - 23 novembre 2016

Un marin pêcheur chétif et binoclard part à la pêche au petit matin. Son bateau est renversé par une violente tempête et sa femme,une plantureuse bigoudène experte en saut de galette et autres spécialités bretonnes va se lancer sur l'océan à la recherche de son mari, sa moitié, son amour. Une bande dessinée sans texte tendre et drôle, des personnages courageux, simples et attachants. Une réussite!

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit (Celeste Ng)

note: 5Le poids des origines JM, MMC - 18 novembre 2016

Lidya est morte même si ses parents ne le sauront pas tout de suite, le lecteur le sait dès les premières lignes du roman. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’ils apprendront sa mort et ses circonstances. Cette mort va bouleverser la famille mais aussi les certitudes des parents qui sont persuadés d’avoir tout fait pour le bien de leur fille. Une mère frustrée de ne pas avoir pu faire les études dont elle rêvait, un père qui porte ses origines asiatiques comme un fardeau autant de lourdes pierres que l’on fait passer d’une vie à l’autre. Ce roman à suspens pointe le doigt sur les différences, il pose la question de savoir combien de générations faudra- t-il encore pour atténuer les souffrances du déracinement et du rejet. NG Céleste aborde aussi la question des pressions qui pèsent sur les enfants jusqu’à l’écrasement. Le roman écrit avec justesse et sensibilité dresse le portrait d’une société américaine faite de diversité mais aussi de clivages sociaux et raciaux.

Hortense (Jacques Expert)

note: 5Un expert en fausses pistes JM, MMC - 18 novembre 2016

Hortense a disparue, Sophie, sa mère raconte aux policiers venus l’interroger que le père de l’enfant est venu la chercher un soir. Alors qu’il avait quitté Sophie avant la naissance d’Hortense, il revendique des droits paternels auxquels il avait renoncé. Pendant des années Sophie va chercher sa petite fille car elle est vivante, elle le sait, elle le sent. Un jour, au hasard d’une rue elle est sûre de la reconnaître. La jeune femme qu’elle retrouve va devenir une obsession, elle va tout faire pour s’en rapprocher et se l’attacher. Tout l’art de Jacques Expert est de transformer un fait divers en roman policier haletant, il sait multiplier les pistes faire des virevoltes, vous tromper, vous conforter dans une idée puis tout remettre en doute jusqu’au dénouement final : saisissant !

Oeuvre non trouvée

note: 5La justice et ses failles JM, MMC - 18 novembre 2016


Un père séparé de sa femme envoie ses enfants en vacance en Allemagne chez sa femme et son compagnon, Dieter Krombach. Quelques jours plus tard, il apprend la mort de sa fille de quatorze, Kalinka, retrouvée morte dans son lit. L’enquête et le rapport d’autopsie ne sont pas convaincant pour ce père effondré de douleur. Pendant des années, il va se battre pour la vérité et contre une justice trop laxiste.
Daniel Auteuil dans le rôle du père renoue avec un cinéma dramatique qui lui va bien, son jeu est juste, convaincant et remarquable. L’histoire racontée dans ce film est inspirée d’un fait divers mettant en cause un médecin Dieter Krombach accusée de viol et de meurtre. Un bon film sur les rouages de la justice et ses défaillances.

Melody (Bernard Bellefroid)

note: 5Un sujet difficile mais bien abordé JM, MMC - 18 novembre 2016

Mélody est une jeune femme un peu perdue et un peu seule dans la vie, malgré tout elle a un rêve : Ouvrir un salon de coiffure et pour atteindre son objectif, elle semble prête à tout. Un jour, elle va rencontrer Emilie une riche anglaise qui rêve d’une seule chose : avoir un enfant mais la vie en a décidé autrement. La thématique du film est la gestation pour autrui, un sujet sensible et grave traité sans parti pris, ni jugement. Le jeu des deux actrices est convaincant pour des rôles difficiles et sensibles. Un film puissant, émouvant, une fin renversante.

Oeuvre non trouvée

note: 4Humour et intrigue JM, MMC - 18 novembre 2016

Agatha Raisin (oui le nom vous dit quelque chose !) a 53 ans, elle décide de vendre son agence de communication à Londres et de partir s’installer dans les Costwolds, une région verdoyante de l’Angleterre. Bien décidée à profiter de cette retraite anticipée, elle s’achète un cottage de pierre blonde de la région qu’elle fait décorer de façon typique mais au goût souvent incertain. Pour s’intégrer dans le village elle va s’inscrire à un concours de quiche et comme elle ne sait pas cuisiner, elle va acheter sa quiche dans une rôtisserie londonienne, cette tricherie aurait pu faire illusion si ce n’est qu’après avoir gouter le plat un habitant du village tombe raide mort. Agatha d’abord inquiétée est bien décidée à trouver le vrai coupable. Le portrait de cette nouvelle enquêtrice trapue et aux petits yeux d’ours dit-elle, va séduire ceux qui aiment les romans à énigmes anglais. Des situations cocasses, un humour bon enfant et un personnage truculent vont faire le succès de cette série très récemment traduite en France.

Fairyland (Alysia Abbott)

note: 5San Francisco 1970 JM, MMC - 18 novembre 2016


Steve Abbot était un auteur et poète mais ce n’est pas lui qui écrira son journal, c’est sa fille Alysia qui a vécu seule avec son père après le décès de sa mère dans un accident de voiture. Un drôle de duo que voilà ! Steve est poète, activiste homosexuel et membre de la communauté hippie de San Francisco dans les années 1970/1980. Alysia écrit sur son père, elle écrit sur ce que fut sa vie dans cette ambiance libertaire et bohème mais aussi sur la difficulté d’assumer l’homosexualité de son père. En toile de fond, le contexte social et politique, le militantisme d’Harvey Milk et toute la vie du quartier du Corso. Contre eux une Amérique conservatrice, réactionnaire et intolérante. Puis le choc de l’épidémie de Sida qui s’abat la population homosexuelle de San Francisco qui se replie sur elle-même pour pleurer ses morts et mourir. Il reste de ce roman une impression de profond respect, de pudeur et de tendresse tant de la part du père que de la part de sa fille.

Les vies de papier (Rabih Alameddine)

note: 5Une vie de femme JM, MMC - 18 novembre 2016

Allya Saleh a 72 ans, elle vit seule à Beyrouth car son mari l’a répudiée des années plus tôt. Elle a préféré rester seule et libre pour mener la seule vie qui lui semblait utile, celle d’une intellectuelle plus attachée à la compagnie des livres qu’à celle des hommes. Allya est libraire mais elle est aussi traductrice. Chaque 1er janvier elle se prépare à commencer une nouvelle traduction en arabe d’un grand classique de la littérature. Au fil du roman on partage la vie de cette femme, ses difficultés, sa vie dans un univers dur et traditionaliste. Un roman très référencé en littérature qui nous propose aussi un portrait de femme libre, indépendante et moderne. Le roman vient de remporter le Prix Fémina étranger 2016 récompense amplement méritée !

De profundis (Emmanuelle Pirotte)

note: 4Fin du monde JM, MMC - 18 novembre 2016

Roxanne vit seule dans un monde dévasté où il ne reste rien. Epidémie mortelle, fanatisme fou, partout règne le chaos et les hommes sont devenus des bêtes sans foi ni loi. Bientôt elle devra s’occuper de sa fille, Stella, une enfant étrange et silencieuse dont le père vient de mourir du virus Ebola. La seule solution pour se mettre à l’abri est de fuir et regagner une maison de campagne à l’écart des menaces mais où la violence deviendra la norme. Un roman étrange et noir qui n’est pas sans rappeler « La route » de McCarty, l’auteur ne laisse aucun espoir, on oscille entre la violence et le néant. Un roman dérangeant mais captivant.

La renverse (Olivier Adam)

note: 4Roman intimiste JM, MMC - 10 septembre 2016

Quelque part en Bretagne, Antoine, est libraire dans une petite ville quand il apprend par la presse la mort de Jean-François Laborde, maire de sa ville natale et homme politique mis en cause dans un scandale sexuel 20 ans plus tôt. La mère d’Antoine a été impliquée dans ce scandale et le roman va raconter l’onde de choc qu’a provoqué cet événement dans la famille d’Antoine. Les moqueries à l’école, les insultes qu’il faut effacer chaque matin sur les murs de la maison, toute la souffrance psychologique qu’ont dû subir Antoine et son frère sous l’indifférence des parents, qui, à aucun moment ne s’interrogent sur le ressenti des enfants. Un roman intimiste et une écriture élégante.

Le crime de Julian Wells (Thomas H. Cook)

note: 5Une enigme bien menée JM, MMC - 10 septembre 2016

Julian Wells est un écrivain spécialisé dans les récits de vie des grands criminels, tueurs en série, criminels de guerre ou autres dictateurs sanguinaires étaient sa spécialité quand il décide de se couper les veines et de se laisser mourir dans une barque au milieu d’un étang laissant pour explication que rien ne pouvait le détourner de son crime que sa propre mort. Sa sœur Loretta et son meilleur ami Julian vont essayer de remonter la piste pour essayer de comprendre le geste de Julian. On partira en voyage en Ukraine, en Hongrie, en Argentine au temps de la dictature militaire là où on nos deux enquêteurs vont trouver des réponses. Un bon policier érudit, élégant sans cadavre sanguinolent et sans inspecteur pour mener l’enquête mais plein de suspens.

Les derniers jours de Rabbit Hayes (Anna McPartlin)

note: 5Attention roman émouvant! JM, MMC - 10 septembre 2016

Rabbit Hayes a à peine quarante ans quand elle entre dans une maison de soins palliatifs, atteinte d’un cancer du sein au stade terminal elle et sa famille n’espère qu’une chose, que sa mort soit le moins difficile possible. Comme on ne pas peut pas raconter la mort l’auteure va raconter la vie de la jeune femme, de sa famille et de ses amis mais aussi la vie de Juliette sa fille 12 ans qui va devoir elle aussi apprendre à vivre sans sa mère. Quand tous les espoirs ont disparu il ne reste que l’instant présent et il faut rendre cet instant riche et intense
Dans ce roman émouvant on pleure mais on rit aussi de toute cette tribut qui essaie de faire au mieux pour se tenir droit et courageux, pour sourire encore et trébucher sans s’écrouler sous le chagrin. Une famille ordinaire composée de gens extraordinaires, des héros de la vie comme on en connait de tous. Un roman plein d’humanité qui nous fait aussi découvrir l’Irlande des années 80, le monde de la musique, le portrait d’une jeunesse talentueuse et enthousiaste.
Préparez une boite de mouchoir mais le roman en vaut la peine !

Oeuvre non trouvée

note: 5Roman d'aventures JM, MMC - 10 septembre 2016

Harry est ingénieur des mines quand il se rend au Mexique pour une réunion de travail. Un jour d’orage il trouve refuge dans une librairie où un livre du XIX e siècle attire son attention « le nuage d’obsidienne ». Ce livre raconte un phénomène qui a eu lieu à Ducairn en Ecosse où un énorme nuage noir a stagné pendant plusieurs jours au-dessus de la ville provoquant la mort de plusieurs habitants. Or Ducairn est la ville où a séjourné Harry Steen et le départ de toutes ses aventures. Le nuage d’Obsidienne est un roman d’aventures où on suit un personnage épris de voyage mais fuyant aussi un passé douloureux. Aventures, mystères et suspens sont les ingrédients de ce roman riche et foisonnant de personnages énigmatiques. Un roman dense et passionnant.

Oeuvre non trouvée

note: 5Beau et poignant ! JM, MMC - 13 août 2016

Albert se lève un matin d’été et il se sent fatigué par la vie. Nous sommes en 1961 son fils aîné est en Algérie, la famille s’inquiète, sa femme se laisse séduire par la société de consommation qui pointe son nez et par le modernisme qui va bouleverser sa vie dit-elle. Gilles leur deuxième fils ne pense qu’à une chose : lire. Sur cette journée d’été Albert va dresser le bilan de sa vie et prendre des décisions implacables et radicales. Jean-Luc Seigle est impressionnant de justesse, d’émotion et de pudeur. Ce roman est bouleversant, sensible et beau, il aborde le temps qui passe et qui nous blesse .Je crois que l’abondance de mots ne sera pas à la hauteur des émotions alors je vous laisse lire !
(C'est VDO qui m'a donné envie de lire ce roman. Merci, merci!)

La maison des hautes falaises (Karen Viggers)

note: 4Voyage en Australie JM, MMC - 13 août 2016

Lex, un homme blessé par un drame familial, il va se réfugier sur une petite île au large de l’Australie. Il va devoir s’intégrer dans une communauté assez fermée, vivant sur de vieilles rancunes. Là encore karen Viggers met la nature à l’honneur, le vent, la mer, les couleurs et les odeurs de la nature sont sans cesse mis en avant pour offrir à notre imagination des paysages sauvages et magnifiques. Karen Viggers, vétérinaire de formation nous décrit aussi la vie animale de l’île avec précision. Un roman plein de secrets de famille de non-dits et même si j’ai préféré « La mémoire des embruns » ce roman est une lecture agréable par son coté dépaysant et l’originalité de son décor.

Wanderer (Sarah Léon)

note: 5Sonate d'hiver JM, MMC - 13 août 2016

Hermin, un jeune compositeur décide de s’isoler à la campagne pour écrire un hommage à Schubert. Sa solitude sera bientôt troublée par l’arrivée de Lenny, un ami pianiste perdu de vue depuis 10 ans. Le roman se construit sur deux périodes pour évoquer la naissance de cette amitié, les raisons de sa déliquescence et le brusque départ de Lenny auréolé de mystère. Une écriture poétique et musicale rythmée par de nombreuses références musicales pour un roman court mais d’une intensité vibrante. Dans le décor enneigé de la montagne Bourbonnaise Wanderer se révèle en histoire d’amour pudique et délicate. Un très beau roman !



Plateau (Franck Bouysse)

note: 5Pas seulement policier JM, MMC - 13 août 2016

Plateau
Sur le plateau de Millevaches, le hameau de Toy est une minuscule communauté où vit Virgile et sa femme Judith, ils ont aussi recueilli leur neveu Georges dont les parents sont morts dans un accident. Depuis des années, sans mouvement, sans changement la vie a passé et la vieillesse s’est installée. Les souvenirs sont encore là, ils se sont atténués mais les rancœurs sont restées vives. D’autres sont venus à Toy, Karl ancien boxeur en mal de rédemption puis Cory une jeune nièce fuyant un mari violent. Sur le Plateau les menaces se feront plus pressantes car un mystérieux chasseur guette sa proie. Ce roman formidablement bien écrit met en scène des personnages complexes, pudiques et solitaires dans un monde rural âpre et rude.

La mémoire des embruns (Karen Viggers)

note: 4En Tasmanie JM, MMC - 27 juillet 2016

Mary est un femme âgée et très malade, elle sait que le temps des espérances est révolu et qu’elle doit se libérer de ses secrets avant de mourir. Elle décide de se rendre en Tasmanie au large de l’Australie où elle a vécu une partie de sa vie. Au-delà de l’histoire des personnages qu’elle raconte Karen Viggers fait du paysage qu’elle décrit un personnage à part entière. Le vent froid omniprésent, le soleil scintillant et la mer déchaînée sont autant d’éléments qui rendent le roman envoûtant et incroyablement dépaysant. Vous apprendrez beaucoup sur les expéditions au pôle sud et sur la vie des manchots adélie car Tom, le fils de Mary, est allé travailler sur ces populations animales. Pour l’été offrez- vous des vacances en Tasmanie !

Oeuvre non trouvée

note: 3Un peu de suspens et une pointe de déception JM, MMC - 27 juillet 2016

J’étais assez impatiente de lire le nouveau roman policier de Pierre Lemaître, auteur de « La robe de mariée « mais je dois avouer que celui-ci est loin de mes attentes. Nous sommes dans un petit village où un enfant de 6 ans disparaît subitement, tout le village se mobilise pour le retrouver mais le petit garçon reste introuvable. L’assassin que l’on connaît dès les premières pages est un garçon de 12 ans devenu assassin par accident mais la peur et la panique font qu’il va mentir et s’enfoncer dans le remord et la peur. La première partie du roman qui décrit le parcours psychologique de l’enfant meurtrier est assez intéressant et plutôt bien mené mais lorsqu’on retrouve le personnage adulte toujours habité d’un sentiment de culpabilité bien légitime on sent que l’auteur tourne en rond et nous aussi. Bref, pas vraiment mauvais mais un roman vite écrit, vite lu et …vite oublié.

Phalène fantôme (Michèle Forbes)

note: 5Fantômes du passé JM, MMC - 27 juillet 2016

En 1969 à Belfast les heurts entre catholiques et protestants se font de plus en plus violents, dans ce contexte le couple Bedford et leurs quatre enfants essaient de mener leur vie. Au cours d’une journée à la plage, la mère, Katherine, vit un incident étrange qui va raviver des souvenirs vieux de 20 ans. Toute jeune femme, passionnée de musique elle tombe amoureuse de son costumier alors qu’elle est déjà fiancée à Georges qui deviendra son mari. Moment de passion, de liberté et de transgression des interdits qui la rongera le reste de sa vie. Michèle Forbes signe une histoire d’amour comme il en existe des milliers mais sa justesse du ton, son sens de la poésie et sa délicatesse en font un roman poignant. Elle magnifie ses personnages en leur donnant l’étoffe de héros tragiques. Le portrait de Katherine, femme aux multiples facettes est particulièrement réussi dans sa complexité. Décidément je suis rarement déçue par les romans irlandais. Celui-ci est un premier roman et c’est une réussite !

Oeuvre non trouvée

note: 4un policier pour l'été JM, MMC - 27 juillet 2016

Alors que notre écrivain Erika Falk se lance dans l’écriture d’un nouveau roman où elle relate l’histoire d’une femme qui aurait tué son mari dompteur de lion, son compagnon enquête sur la disparition de plusieurs jeunes filles. La même recette, des ingrédients bien dosés et un habile tour de main et voilà le roman de l’été qui dès sa sortie fait un carton ! Bon j’avoue chez Läckberg le schéma est toujours le même mais on lit ses romans par habitude. Lire Camilla Läckberg c’est un peu comme un repas de famille, on renâcle un peu pour y aller mais on lit et finalement on passe un moment agréable…et voilà. Ceci dit on a des nouvelles de tout le monde, la sœur, la belle- mère, les enfants et les cousins… tout ce beau monde se retrouve dans chaque roman et c’est ce qui fidélise les lecteurs. Alors à bientôt !

Je vous écris dans le noir (Jean-Luc Seigle)

note: 5Histoire d'un fait divers JM, MMC - 12 juillet 2016

Dans ce roman Jean-Luc Seigle se propose de retracer l’histoire de Pauline Dubuisson qui est au cœur d’un fait divers des années 50. Après avoir purgé sa peine de prison pour le meurtre de son fiancé la jeune femme va reprendre ses études de médecine et le cours de sa vie traînant avec elle ce sombre passé auquel elle tente de se dérober. Passé criminelle, passé de victime aussi de la vindicte populaire à la fin de la guerre. Elle devra fuir, seule dans une vie de rejet et de désamour. Ce qui est assez troublant dans le roman est la capacité de l’auteur de parler au féminin, cette empathie exceptionnelle lui permet d’exprimer la souffrance avec une justesse bouleversante. Il sait aussi rendre l’ambiance d’une époque à travers les propos de cette femme fière, digne et indépendante. Il Excellent !

La route de Beit Zera (Hubert Mingarelli)

note: 5En Israël JM, MMC - 12 juillet 2016

Le roman se passe en Israël, près de Beit Zera, non loin du lac de Tibériade. Stepan est juif, il vit seul avec sa chienne vieillissante, son univers se résume au travail, quelques balades avec sa chienne, la contemplation et le souvenir de son fils contraint à l’exil en Nouvelle Zélande. Il vit dans une grande solitude entrecoupée parfois par le visite de son ami Samuelsson . Un jour arrive un enfant d’une douzaine d’année, il vient à pieds de Beit Zera. Cet enfant arabe s’appelle Amghar, il n’inspire à Stépan que de l’indifférence, peu à peu un lien subtil et discret va naître entre le vieil homme et l’enfant par l’intermédiaire de ce chien. Un court roman sur fond de conflit israélo-palestinien. Un style épuré, des sentiments effleurés, un univers masculin tout en retenue

Une femme blessée (Marina Carrère d'Encausse)

note: 2Pourquoi cette fin? JM, MMC - 15 juin 2016

Marina Carrère d’Encausse est médecin, elle montre un réel intérêt pour les problèmes de société et plus particulièrement pour les problèmes de violences faites aux femmes partout dans le monde. Dans son roman, situé au Turkestan, elle raconte l’histoire douloureuse de Fatimah qui se retrouve dans un hôpital pour grands brulés après un accident domestique. Pourquoi est-elle là ? Etait-ce réellement un accident ? quelle est son histoire ? Peu à peu on découvrira son histoire et celle de sa famille, les secrets, les vengeances et les crimes d’honneur. Un roman qui aurait pu être réussi si l’auteure ne lui avait donné une fin incongrue, pourquoi s’engager dans un roman défendant une cause et donner une fin complétement surréaliste !
A la fin du roman, l’auteure présente une fondation qu’elle soutient : « Surgir » fondation internationale qui agit contre les violences faites aux femmes.

Oeuvre non trouvée

note: 4Film brésilien JM, MMC - 15 juin 2016

Une seconde mère
A Sao Paulo, Val est employée de maison dans une famille aisée. Dévouée, souriante et affectueuse elle élève l’enfant de la famille comme si c’était son fils. Tout se complique quand la fille de Val va venir s’installer pour quelques jours dans la maison en attendant son entrée à l’université. Jessica, sûre d’elle et de ce qu’elle est n’entend pas se laisser traiter comme une personne de seconde zone. Les verrous vont sauter et les langues se délier. Un film sur une relation mère fille complexe mais aussi sur la place de chacun dans une société divisée. Un bon film porté par le talent des acteurs.

Mon roi (Maïwenn Le Besco)

note: 5Passion destructrice JM, MMC - 15 juin 2016

Le film commence par un accident de ski qui coûte à Tony (Emmanuelle Bercot) des semaines de rééducation douloureuse. Pendant ce long travail elle se remémore son histoire d’amour et son mariage avec Sergio (Vincent Cassel). Une histoire d’amour et de passion destructrice jusqu’au malaise. Que connait-elle de cet homme ? comment s’est-elle laissée emprisonner dans cette relation toxique ? Comme à son habitude Vincent Cassel est excellent dans un rôle de pervers narcissique dérangeant et Emmanuelle Bercot mérite largement son prix d’interprétation pour ce rôle. Maïwenn sait alterner les scènes de violence et les scènes de rire et d’apaisement ce qui maintient le spectateur en alerte durant les deux heures de film.

Léon et Louise (Alex Capus)

note: 5Amour qui dure JM, MMC - 15 juin 2016


En 1917 Léon et Louise sont jeunes, plein de vie et d’optimisme. Un jour d’été ils se rencontrent sur une route de campagne chacun sur leur vélo. Elle porte un robe d’été, elle est jolie, gaie et malicieuse lui est encore trop timide pour imiter sa désinvolture, peu à peu ils vont tomber amoureux sans peur du lendemain, dans l’insouciance et l’optimisme de leur jeunesse. Mais les temps sont incertains et le couple va se séparer, se perdre de vue, chacun fera sa vie de son côté sans jamais oublier cet amour inachevé. Une nouvelle guerre, de nouveaux drames. Nos amoureux vont-ils se retrouver ? Le talent de l’auteur fait que l’on a envie d’y croire. Un beau roman où la vie parisienne sous l’occupation est bien décrite, l’auteur décrit aussi la peur et la pression que les allemands faisaient peser sur la population. Une Réussite !

Le pique-nique des orphelins (Louise Erdrich)

note: 5Grande fresque JM, MMC - 15 juin 2016


Nous sommes dans l’Amérique des années 20/30, trois enfants sont abandonnés par leur mère pendant une kermesse. Karl et Mary vont se souvenir longtemps de la chevelure flamboyante de leur mère qui disparaît à bord de l’avion d’un pilote acrobate. Alors que Jude, encore nourrisson sera recueilli par une famille en mal d’enfant, les deux ainés vont faire leur chemin séparément. Mary ferme et décidée, Karl plus instable et plus fragile. Louise Erdrich fait cohabiter des personnages de différentes origines, elle rend hommage aux peuples indiens d’Amérique souvent malmenés et dont la cohabitation avec les blancs est souvent difficile. Une saga familiale haute en couleurs et aux personnages foisonnants. L’histoire se déroule sur quarante années où vont alterner les drames et les bonheurs dans une vie âpre et rugueuse. Ce roman est paru en 1986, il reparait aujourd’hui dans nouvelle traduction et un nouveau titre. Même si l’on ne connait pas la version initiale celle-ci est excellente et l’on se laisse vite happer par le sort de ces orphelins.

Oeuvre non trouvée

note: 1Juste en passant! JM, MMC - 15 juin 2016


Un homme et une femme vont se croiser à Lisbonne, tous les deux souffrent d’avoir perdu un être cher. Un matin, alors que la chaleur est déjà présente, ils vont se rencontrer, se parler pour étancher leur souffrance. Les personnages sont interressants et la ville de Lisbonne offre un cadre agréable à cette histoire mais des ingrédients de qualité ne suffisent pas forcément à faire un bon roman. Bien sûr le roman se lit bien mais il n’apporte aucune émotion et la fin est vraiment sans consistance. Dommage !

Agatha Christie, le chapitre disparu (Brigitte Kernel)

note: 5Le reine du crime a disparue! JM, MMC - 21 avril 2016

Le chapitre perdu d’Agatha Christie
Le 30 décembre 1926, la célèbre romancière Agatha Christie disparaît, on ne retrouve que sa voiture, son sac et son manteau abandonnés près d’un lac. Cette disparition survient alors qu’elle vient de perdre sa mère ,que son mari Archibald lui apprend sa liaison avec sa secrétaire, Nancy Neele et qu’il demande le divorce. Cet épisode de la biographie de la reine du crime va être occulté dans les biographies qui lui seront consacrées et c’est cette période de 11 jours que Brigitte Kernel se propose de relater sous forme de roman. L’émotion de l’Angleterre et le déchainement médiatique qu’a provoqué cet évènement sont bien rendus. Brigitte Kernel nous livre ainsi un roman rocambolesque et plein d’humour dans une ambiance britannique séduisante.

En attendant Bojangles (Olivier Bourdeaut)

note: 5De la fantaisie à la folie JM, MMC - 21 avril 2016

Voici un premier roman original qui met en scène un couple avide de fêtes et surtout de danse jusqu’à la folie, leur danse préférée : Mr Bojangles de Nina Simone. Sous les yeux de leur fils et de Mademoiselle Superfétatoire , un oiseau multicolore qui vole librement dans l’appartement, la liberté est un mot d’ordre ,l’éducation une option, la fantaisie une religion. Chez eux le courrier n’est jamais ouvert et s’entasse jusqu’au plafond, le buffet un peu moche est recouvert de lierre pour en faire une plante géante. L’ambiance est joyeuse mais on sent rapidement que de la fantaisie à la folie pure la frontière devient mouvante jusqu’au pas de trop.
Un roman extravagant, pétillant, fantasque, poétique mais dramatique et triste qui nous fait penser à « l’Ecume des jours ». Une histoire d’amour jusqu’à folie. Un bon moment de lecture

Bacha posh (Charlotte Erlih)

note: 5Vivre comme un garçon JM, MMC - 12 avril 2016

En Afghanistan dans les familles où il n’y a pas de garçon on décide parfois d’élever une des filles de la famille comme un garçon jusqu’à la puberté. Elle a alors plus de liberté, elle va à l’école, elle peut sortir et faire du sport, tout cela habillée comme un garçon. Farrukh est une bacha posh, il rêve d’emmener son équipe d’aviron jusqu’au JO mais la nature va le rattraper révélant la féminité de son corps. Comment accepter brutalement de perdre toutes les libertés et de vivre cachée sous une burka, comment se résoudre au silence de la maison et à vivre recluse
Un roman sur la condition des femmes et les interdits, on découvre aussi beaucoup sur la vie familiale en Afghanistan. Un beau roman, intéressant sur des traditions méconnues.

Chrysis (Jim Fergus)

note: 5A Montmartre JM, MMC - 12 avril 2016

Au cours d’un voyage à Paris avec son épouse gravement malade Jim Fergus découvre l’œuvre d’une jeune peintre des années 1920 Chrysis Jungbluth. Quelques années plus tard, il décide de raconter l’histoire de cette jeune artiste amoureuse d’un américain venu s’engager dans la légion étrangère pendant la guerre de 1914. Une rencontre extraordinaire entre deux personnages diamétralement opposés mais, qui, dans cette ambiance artistique et bohème, vont vivre une histoire d’amour hors norme. Avec Chrysis, on entre dans le Montmartre des années 20 cosmopolite, artistique et libre. Un roman assez cours mais passionnant car l’ambiance est remarquablement bien rendue.

Oeuvre non trouvée

note: 5La vie d'artiste JM, MMC - 12 avril 2016

Quand Jocelyn Brouillard débarque à New-York, le jeune français ne s’attendait à être refoulé par Mrs Merle, directrice de la pension Giboulée. Cette pension exclusivement féminine ne peut recevoir Jocelyn(e)mais grâce à ses talents de pianiste et un bocal de velouté d’asperge que Jocelyn a dans sa valise il parvient à séduire Mrs Merle qui lui loue un petit studio un peu à l’ écart des filles.
Nous voici plongés dans le New-York des années 50, Malika Ferdjouk fait vivre ses personnages dans le monde bouillonnant et trépidant du spectacle, de la musique et du cinéma. Même si l’on croise Cary Grant, Grace Kelly ou Woody Allen, elle décrit aussi une Amérique ségrégationniste, occupée à une chasse aux sorcières acharnée. Un roman enthousiasmant, rythmé et virevoltant servi par le talent de l’auteure à faire vivre ses personnages. Vivement la suite !

La vérité sur l'affaire Harry Quebert (Joël Dicker)

note: 2Quelle déception! JM, MMC - 10 mars 2016

Marcus, un jeune auteur new-yorkais est en mal d’inspiration quand son ancien professeur, Harry est soudainement accusé du meurtre d’une jeune fille de 15 ans. Cette jeune fille, s’appelle Nola et elle était follement amoureuse d’Harry avant de disparaitre subitement sans laisser de trace 25 ans auparavant.
Un scénario d’ensemble assez banal mis en relief par quelques éléments d’enquête intéressants, certes, mais insuffisants pour en faire un roman passionnant. Ce qui sans doute m’a le plus agacé c’est la pauvreté des dialogues entre les personnages. Les amoureux, « Harry chéri « et « Nola Chérie » sont tellement niais qu’ils n’éveillent aucune émotion. A cela il faut ajouter les conseils d’Harry sur la création littéraire d’une banalité affligeante.
Ce roman a reçu de nombreux prix dont celui de l’Académie française! je pense qu’il va falloir leur servir autre chose que du tilleul !

L'arbre du pays Toraja (Philippe Claudel)

note: 4Emouvant JM, MMC - 10 mars 2016

En Indonésie, il existe un arbre qui sert de sépulture aux enfants morts trop tôt. On les enferme dans le tronc creux et l’écorce se referme sur eux comme des bras forts et protecteurs.
Un cinéaste ( le narrateur) est profondément touché par cette coutume et par la façon d’appréhender la mort dans certaine population. De retour à Paris il apprend la maladie de son meilleur ami et cette nouvelle va l’entrainer dans une réflexion sur la mort, le corps, la maladie qui survient, autant de questions qui peuvent paraitre déprimantes mais elles sont traitées avec finesse et élégance.
Un très beau texte sur le milieu de vie, sur la façon d’envisager la mort pour mieux réinventer la vie qui nous reste.

Bébé tigre (Cyprien Vial)

note: 5Le poids de la famille JM, MMC - 10 mars 2016

Many est un jeune garçon indien de 17 ans, il est envoyé en France par sa famille pour travailler et envoyer de l’argent. Sous la pression de ses parents il finira par se mettre en danger pour envoyer toujours plus. Par ailleurs, il mène une vie d’adolescent brillant mais on lui fait vite comprendre qu’il ne pourra pas suivre les études qu’il désire pour des raisons administratives car à sa majorité s’il n’a pas un statut solide il sera expulsé .Un film très juste sur l’immigration économique et sur les responsabilités que l’on fait peser sur celui qui part. Le sujet est grave mais le film reste fluide et passionnant. A voir !

Oeuvre non trouvée

note: 5Sur l'exil JM, MMC - 10 mars 2016

Le film se passe en Géorgie, Otar le fils ainé est parti en France pour travailler et aider sa famille. Les trois femmes restent seules et la mère ne vit que dans l’attente des nouvelles de son fils exilé.
Un film juste et délicat, le portrait de la mère de Otar, joué par Esther Gorintin est exceptionnel. Un film à voir.

Le sac de farine (Kadija Leclere)

note: 5Plus indépendante qu'on ne pense JM, MMC - 10 mars 2016

Sarah est une petite fille marocaine, elle vit dans un orphelinat catholique belge. Elle mène une vie d’enfants avec ses petites histoires et ses chagrins. Un jour son père qui s’est remarié vient la chercher pour l’emmener au Maroc et la laisser dans sa famille. Le changement est terrible, la petite est complètement perdue, elle ne connait personne, ne parle pas la langue et ne peut plus prier le même dieu.
Peu à peu, elle deviendra une jeune femme volontaire et indépendante qui envisage sa vie future avec courage et détermination. Un film sur la place des femmes au Maroc où elles assurent une économie domestique importante en gagnant du pouvoir. On remarque particulièrement le rôle de la petite Sarah qui est incroyable de naturel et de justesse. Encore un beau film !

Carnets du Nil blanc (John Hopkins)

note: 5La grande aventure JM, MMC - 10 mars 2016

En 1961 deux jeunes américains récemment diplômés de l’université de Princeton décident de tourner le dos à la vie confortable qu’on leur propose et de partir au Niger en moto. Ensemble, ils achètent une BMW blanche qu’ils baptisent le « Nil Blanc ». Après une escale en Italie et n’en pouvant plus d’attendre ils prennent enfin la route vers l’aventure. C’est John qui passionné de littérature tiendra ce carnet de voyage riche d’anecdotes et d’aventures parfois rocambolesques, dangereuses ou comiques toujours passionnantes. Vous apprendrez la recette du véritable kebab ou du café à la cardamome et vous vous enivrerez des parfums exotiques. A lire comme un roman d’aventure pour changer d’air à moindre frais !

L'amie prodigieuse (Elena Ferrante)

note: 5Sur un air italien JM, MMC - 10 mars 2016

Une amie prodigieuse Elena Ferrante
Lila et Elena sont deux gamines qui vivent dans un quartier de Milan, nous sommes dans les années 50 et le quartier est plutôt pauvres, les parents sont cordonniers, commerçants ou employés. Lila est très douée, elle apprend vite, elle est curieuse de tout, elle est aussi vive, tempétueuse, indisciplinée et drôle. Malheureusement, elle ne pourra pas étudier au-delà du collège. Elena est moins douée mais plus appliquée et docile elle réussira ses études à force de volonté et de travail .Un beau roman sur l’amitié qui lie ces deux jeunes filles mais aussi sur une époque, sur une vie de quartier avec ses heurts et malheurs et où les plus modestes côtoient les caïds dans une Italie qui panse ses plaies et essaie d’oublier les années sombres du fascisme.

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