De fascinants (mais parfois dramatiques) voyages en terres inconnues, et de beaux portraits d'explorateurs et d'exploratrices affilié(e)s, réalisés à l'occasion des 100 ans de la Société des Explorateurs Français, de [...]
Une BD qui commence un peu à la Blame ! : on suit un personnage dont on ne connait rien, qui arpente des paysages énigmatiques et futuristes. Mais la comparaison [...]
Passionnant petit essai se situant entre l'enquête personnelle faite d'entretiens et de rencontres et la synthèse académique. A l'intersection des dominations de classe et de genre, "Des brebis noires créent [...]
Chronique empathique du monde paysan, de ses maux comme de ses joies, Revenir est une adaptation cinématographique délicieusement déroutante du roman L'amour sans le faire de Serge Joncour. Porté par [...]
Coup de coeur pour ce très bel album, écrit et illustré par Emmanuelle Houdart !
La mort quelquefois elle fait peur ou bien elle provoque du dégoût mais elle peut faire [...]
Récit intimiste sur les mœurs féminines écrasées par un patriarcat religieux, rigoriste, particulièrement oppressif. L'amour (extra)conjugal comme familial y est décrit comme tragique et sans pitié, sans issue, régit par [...]
Qui connaît la jeunesse armée de l'ex Président Uruguayen Pepe Mujica ? Fleuriste, cycliste et militant révolutionnaire Tupamaros, il paiera ses actions par un emprisonnement de douze ans avant d'être élu démocratiquement en 2009. Dans cette bande-dessinée originale où l'on suit le cheminement de l'enquête menée par le journaliste Uruguayen Lorenzo et son acolyte scénariste Costaricain Leo Trinidad, enchevêtré de récits-souvenirs de la vie de Mujica, on découvre les évolutions de la pensée de Mujica dans un aller-retour passé/présent, comme un conte initiatique faisant partie de l'histoire populaire de l'Uruguay et l'Amérique latine contemporains.
Chronique empathique du monde paysan, de ses maux comme de ses joies, Revenir est une adaptation cinématographique délicieusement déroutante du roman L'amour sans le faire de Serge Joncour. Porté par le sublime duo d'acteurs Niels Schneider et Adèle Exarchopoulos, on est ressort merveilleusement perplexe.
Joseph Ponthus a livré ce livre inclassable, premier roman à la lisière de la littérature, du recueil de poèmes ou de chroniques, de l'essai, de l'enquête sociologique, avant de mourir prématurément comme une comète. Ayant raflé cinq prix littéraires, A la ligne nous parle de la vie dans sa dureté comme dans ses moments de légèreté, de ce qui nous permet de tenir dans l'adversité, comme les musiques entêtantes... Remarquable !
Récit intimiste sur les mœurs féminines écrasées par un patriarcat religieux, rigoriste, particulièrement oppressif. L'amour (extra)conjugal comme familial y est décrit comme tragique et sans pitié, sans issue, régit par un code de l'honneur apparaissant comme absurde, à l'image d'une guerre censée apporter paix et démocratie mais ayant échoué... Le roman est entrecoupé de passage poétique en italiques alternant pensées de la narratrice et récits mythologiques irakiens augmentant sa consistance historique.
"Ralentir" est un road-movie léger et plein d'espoir : un homme bien placé dans le monde de l'entreprise est contraint de rencontrer une jeune femme a priori en tout point opposée à lui. De cette rencontre naît une complicité qui aboutira à une métamorphose, comme un petit miracle, de la grisaille vers l'éclaircie.
Passionnant petit essai se situant entre l'enquête personnelle faite d'entretiens et de rencontres et la synthèse académique. A l'intersection des dominations de classe et de genre, "Des brebis noires créent les syndicats SUD" démontrent que bien souvent, des féministes en lutte et pour cette raison pour partie exclues ou en rupture avec la CFDT vont créer les premiers syndicats SUD dans les postes et télécommunications, la santé, l'éducation, etc... jusqu'à aboutir non à une nouvelle confédération mais à une autre forme d'organisation se voulant plus égalitaire et démocratique - sur le principe coopératif d'un syndicat égal une voix quelque soit son poids et sa taille - l'Union syndicale Solidaires. L'auteur, Guillermo Wolf, lui-même engagé syndicalement dans l'associatif, parvient plutôt bien malgré cela à ouvrir la discussion sans oblitérer certaines critiques, comme dans des secteurs réputés plus masculins comme le ferroviaire ou encore féminisé comme l'éducation.
Le prix Goncourt 2017 Eric Vuillard fait la part belle dans "La Guerre des pauvres" à Thomas Müntzer surnommé plus tard "théologien de la révolution". C'est un récit littéraire érudit et facile d'accès donnant une certaine lecture de la Bible (égalitariste), écrit dans un style à la fois fort et minimaliste, historiquement véridique. Situé du XIV au XVIème siècle dans plusieurs endroits d'Europe (Prague, Londres, Zwickau, Mulhouse, Frankenhausen...) où partout l'insurrection gagne les paysans contre l'injustice sociale des princes, qu'ils soient politiques ou religieux. En rendant audible et compréhensible la messe en allemand contre le dogme de distanciation par l'emploi du latin, Thomas Müntzer (et quelques autres Jan Hus, Wat Tyler, Jack Cade) va contribuer à révolutionner les mœurs spirituelles et sociales de leur temps.
Alessandro Pignocchi est un chercheur en sciences cognitives et philosophie proche de Philippe Descola également auteur de BD. Publié sur son blog (Puntish) et sur des sites écologistes comme Reporterre ou Lundi matin, ses aquarelles se dégustent également sur papier notamment aux excellentes éditions Steinkis. Son univers est une sorte de carnaval anthropologique permanent, où les animistes amazoniens paraissent bien plus doués de sagesse que les tout-puissants dirigeants du G7 : un anthropologue Jivaro démontre à l'Assemblée nationale l'absurdité de l'agriculture intensive, le troc est internationalement généralisé, Vladimir Poutine étend les droits des LGBTQI+, les politiciens s'adonnent au chamanisme pendant que les mésanges préparent l'insurrection finale... dans un grand éclat de rire réfléxif, non moralisateur et libérateur.
Récit haletant de bout en bout, Mygale est un roman noir paru en 1984. Anticipant habilement les stéréotypes de genre, tant sexuelles que littéraires, en nous emmenant dans une triade de parties enchevêtrées sans jamais perdre le génial fil d'Ariane de la folie amoureuse...
Voici un chouette roman de début d'automne, partiellement nuageux, racontant une rencontre lente entre Ernesto, astronome rêveur un brin décalé, et Ema, jeune éditrice de poésie torturée par de lourds secrets familiaux... Un beau voyage dans le Chili moderne plus que jamais en proie à ses démons de la période Pinochet.
Fatale est une bande dessinée de Max Cabannes, scénarisée par Doug Headline et adaptée du maître du roman noir Jean-Patrick Manchette. On s'attache bien à Aimée, jeune veuve sublimée par les traits du dessinateur, tant mystérieuse - nous le découvrirons au fil de la lecture - que dangereusement fatale.
Intégrant petit à petit la haute société d'une petite ville de province (Bléville), Aimée observe patiemment les mœurs et les vices de ses nouveaux "amis" pour les comprendre et les servir, tout en se liant d'amitié avec le baron Jules, malade mental lucide. Le retournement de situation final nous fait réfléchir sur le bien-fondé (ou l'absurdité) de cet ordre (a)moral.
Cette bande dessinée est à la fois un voyage dans le temps, des premiers dessins humains rupestres à l’histoire récente du livre et de son évolution numérique, mais aussi une exploration de la signalétique à travers le temps (comment signifier le danger nucléaire de manière universelle pour des durées vertigineuses ?) ; un magnifique voyage dans l’espace de la mal nommée « diagonale du vide », au départ de la grotte dessinée de Pech Merle jusqu’au petit village meusien de Bure où le projet d’enfouissement des déchets nucléaire est en cours, une réflexion sur le métier de dessinateur, sur la marche et sur le vivant. Une traversée solitaire émaillée de rencontres avec des habitants ordinaires comme avec des compagnons de route d’un jour ou plus… Le parti pris subjectivement revendiqué par Etienne Davodeau de dénoncer ce projet, avec l’aide de militants informés, se conjugue équitablement avec un besoin d’évasion, de légèreté et de description des grands espaces pleins de beauté (en passant par le massif central, Moulins, le Morvan, etc.) rendu possible par les dessins somptueux du dessinateur.
Dans ce sixième tome des Vieux fourneaux, nos adorables papys de la conspiration ludico-anarchiste « Ni Yeux ni maîtres » Emile, Antoine et Pierrot se rendent en Guyane à la rencontre d’opposants à un projet d’extraction d’or. Si le sujet est sérieux, bien documenté, réel et révoltant d’un point de vue écologique et social, certains passages plus légers restent hilarants et permettent d’aborder ce sujet par le prisme de cette bande-dessinée parfaitement illustrée.
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Place Maréchal de Lattre de Tassigny
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