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Avis de lecteurs

L'université des chèvres (Christian Lax)

note: 5"L'éducation élève l'esprit" Sylvie - 2 mars 2024

Du XIXè siècle à nos jours, nous suivons les parcours de Fortuné et Sanjar, qui des Alpes du Sud en France aux paysages rudes de l'Afghanistan, vont de villages en [...]

Ralph Azham n° 1
Est-ce qu'on ment aux gens qu'on aime ? (Lewis Trondheim)

note: 4Vaut le détour Maxence - 26 février 2024

Léger, drôle et touchant.
La suite des aventures donne envie !

Connemara (Nicolas Mathieu)

note: 5Comédie humaine ultra moderne Jérôme - 6 mars 2024

Superbe fresque sentimentale rurale qui conjugue intimité des relations conjugales (mais pas que) et sociologie critique et subtile de la start-up nation, de la fracture centre/périphérie et du monde des [...]

The housing monster (prole.info)

note: 5the housing monster Boris - 30 mars 2024

le titre pourrait se traduire par: "quand le bâtiment va tout va". Ou comment asservir le peuple avec le crédit.
PS: c'est un livre "en français" malgré son titre

Marx et la poupée (Maryam Madjidi)

note: 4Lettre franco-iranienne Jérôme - 6 mars 2024

Très beau texte de Maryam Madjidi qui raconte sa déterritorialisation relative, corporelle et mentale, jalonnée de doutes, de l'Iran vers la France. Ses réflexions sur l'école républicaine française et les [...]

Le boiseleur n° 1
Les mains d'Illian (Hubert)

note: 5Les oiseaux en bois Sylvie - 17 février 2024

Illian est un sculpteur sur bois très talentueux. Il travaille, sans relâche, pour M. Koppel, à fabriquer des cages en bois que ce dernier vend aux habitants de Solidor, la [...]

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Critiques rédigées par JM, MMC

 

Le silence (Dennis Lehane)

note: 5Une femme héroïne de polar JM, MMC - 14 novembre 2023

Mary Pat Fennesy a 42 ans, elle vit avec sa fille Jules dans le quartier irlandais de Boston. Un soir de l’été 1974 Jules disparaît. Cette même nuit un jeune homme noir est percuté par un train car manifestement poursuivit par un groupe de jeunes blancs. Quel est le lien entre ces deux faits ? En se mettant à la recherche de sa fille Mary Pat va le découvrir.
Ces événements surviennent dans un contexte social et politique particulier. En effet, pour contrer la ségrégation existante, l’administration de la ville décide de procéder au transfert de jeunes élèves noirs vers les écoles réservées aux blancs et vice-versa. Cette décision va exacerber le racisme existant et provoquer tensions et manifestations violentes.
Mary Pat est le personnage central du roman, c’est le portrait d’une femme incroyable de courage et de détermination à qui on a tout pris et qui n’a plus rien à perdre. Elle mettra tout en œuvre pour retrouver sa fille même si elle risque sa peau. Elle ne laissera rien passer et gare à ceux qui seront sur son chemin, elle va se confronter à la corruption, à la mafia, aux trafiquants de tous genres. Tant sur la construction du roman que sur le travail des personnages Dennis Lehane nous livre un roman vif et palpitant.

Je suis le fils de ma peine (Thomas Sands)

note: 5Figure d'un flic JM, MMC - 14 novembre 2023

Vincent est policier à Paris, il doit enquêter sur le meurtre d’une jeune femme retrouvée morte sur un terrain vague. A ce moment, le père de Vincent, Khalil Hoerdan est très malade, il ne l’a pas vu depuis 25 ans mais sa mère lui demande de venir pour les derniers instants de son père et de faire la paix avec lui. Vincent profondément marqué par son enfance douloureuse sous le joug de ce père violent va partir à la recherche de cet homme pour en comprendre la noirceur, la douleur. Vincent va découvrir la vie de son père immigré algérien, échoué dans un bidonville de la région parisienne, ouvrier à l’usine, victime de racisme, déraciné et immensément seul.
Ce roman trace le portrait d’un flic désabusé, impuissant face à la misère humaine, à la violence, à la noirceur du monde. Un portrait âpre, dur pour un personnage complexe qui se place dans un Paris tout aussi sombre où la violence, la misère, la drogue insufflent la peur ou l’indifférence. Ce roman est une succession d’uppercuts et il n’y a pas de pause entre les rounds.

On dirait des hommes (Fabrice Tassel)

note: 5"Une intime conviction" JM, MMC - 14 novembre 2023

Un soir Thomas et son fils Gabriel vont faire une promenade sur le bord de mer, le nuit tombe et Gabriel se prend le pied dans un anneau d’amarrage et tombe à la mer. Son père se jette à l’eau pour sauver son fils en vain. L’enquête conclue à un accident mais il faut un an avant que le dossier soit fermé. La juge Dominique Bontet va demander un délai supplémentaire, elle avance « son intime conviction », pour elle il y a d’autres choses à chercher. A partir de cet instant, Dominique Bontet va se remettre à creuser des sillons déjà tracés pour en extraire les détails et s’avancer vers la vérité. Elle s’interroge sur les parents, la construction de leur couple, les personnalités de chacun, leurs fragilités, leurs frustrations et leurs choix.
Fabrice Tassel nous propose un roman passionnant sur la justice, le travail minutieux d’enquête, les failles, les doutes. Un roman qui va bien au-delà du roman policier classique et qu’il faut lire dans toute son ampleur.

Petite sale (Louise Mey)

note: 5Polar rural et social. JM, MMC - 14 novembre 2023

Catherine "fait sale", c’est Madame qui le dit. Catherine n’est pas sale, elle est pauvre mais pas sale. Elle ne servira donc pas à table et sera vouée aux tâches les plus ingrates. Un jour qu’elle doit surveiller Sylvie, petite- fille de Monsieur et Madame, l’enfant de 4 ans disparait. Les gendarmes vont venir puis deux policiers de Paris. Tous vont enquêter pour retrouver l’enfant.
Louise Mey place son roman dans le Nord de la France dans une famille bourgeoise qui a fait sa fortune sur la betterave à sucre. Tout est arasé, défriché pour faire de l’argent, tous les habitants du village ou presque dépendent de cette économie et ceux qui possèdent exploitent et pressurent ceux qui travaillent. La richesse est à ce prix dit Catherine.
Un roman rural et sombre où l’on patauge les pieds dans la boue, où tout le monde sait mais où personne ne parle. Une ambiance à la Maigret tout à fait réussie.

Les dragons (Jérôme Colin)

note: 5Histoire d'adolescents JM, MMC - 21 septembre 2023

Jérôme a 15 ans, il ne supporte plus l’école, les profs, les psychologues et encore moins ses parents. Il ne veut que rester seul, fumer des joints et regarder sa vie se remplir de vide. Le jour où il menace son père avec un couteau, il est allé trop loin et la décision est prise de l’interner dans un établissement psychiatrique pour adolescents. Jérôme pense pouvoir s’en échapper rapidement mais ses yeux vont se poser sur Colette et tout va changer.
Un beau roman sensible et juste sur la santé mentale des adolescents dans une société où les injonctions à grandir, réussir, être heureux exercent sur certains une pression insoutenable

Eau de rose & soda bread (Marsha Mehran)

note: 5Suite... JM, MMC - 21 septembre 2023

Les trois jeunes femmes iraniennes que nous avions rencontrées dans la « soupe à la grenade » sont maintenant bien intégrées dans le village irlandais où elle se sont installées. Malgré le regard fielleux de certaines mégères, elles ont réussi à faire fructifier leur restaurant de cuisine perse et peuvent essayer d’oublier leur passé tumultueux et leur départ d’Iran.
Le temps est venu de l’apaisement, de la reconstruction mais aussi le temps de faire des choix qui vont peut-être concourir à la séparation des trois sœurs si fusionnelles.
Un roman toujours agréable à lire ne serait-ce que pour profiter encore une fois des effluves de la cuisine perse.

Oeuvre non trouvée

note: 5Cuisine romaine JM, MMC - 21 septembre 2023

Ottavia Selvaggio est italienne, son père, cuisinier de renom est un travailleur acharné qui ne souhaite pas que ses filles entrent en cuisine. A 16 ans Ottavia enfile son tablier et commence une carrière de cuisinière. Malgré la déception de ses parents la jeune femme va se forger à ce métier difficile en créant sa propre cuisine, s’affranchissant des règles du père, refoulant le jugement de sa mère en colère permanente contre un métier qui tue la vie familiale. Malgré tout Ottavia aspire bâtir une vie de femme. Après sa rencontre avec Cassio cuisinier irascible, dominateur et toxique elle devra choisir un autre chemin.
Julia Kerninon décrit la violence qui règne en cuisine, la dureté du métier, la fatigue mais aussi la passion et le goût d’un travail acharné. Son héroïne, elle aussi est sauvage, libre et fougueuse
Dans un style vif, incisif et précis Julia Kerninon nous aspire dans le monde sauvage et cruel de la cuisine.

Veiller sur elle (Jean-Baptiste Andrea)

note: 5Un tourbillon romanesque JM, MMC - 21 septembre 2023

Dans un couvent à Rome, un homme est à l’agonie ; il n’est pas moine mais a été admis à vivre ses dernières années dans ce couvent.
Cet homme est Michelangelo Vitaliani dit Mimo, il va dérouler le fil de sa vie avant de mourir. Mimo est né en France d’une famille italienne et dont le père était sculpteur. A la mort de ce dernier Mimo 11 ans et souffrant d’achondroplasie, est envoyé chez un oncle en Italie pour apprendre le métier de tailleur de pierre. Cet oncle brutal et alcoolique va le malmener et lui confier les tâches les plus dures et les plus ingrates. Mimo exceptionnellement doué pour la sculpture va tout faire pour cultiver son talent. Dans ce village italien et lors de la réfection d’une villa il va rencontrer Viola une jeune femme de la bourgeoisie italienne. Viola rêve d’un destin plus large que ce que lui propose sa condition, elle est indépendante curieuse, libre et parfois fantasque. Ces deux personnages n’ont pas reçu les mêmes atouts et n’étaient pas voués à se rencontrer pourtant ils vont devenir des « jumeaux cosmiques « dit Viola.
Jean Baptiste Andréa nous propose un roman riche et plein de rebondissements. Placé dans le contexte historique de l’entre-deux guerre italien il décrit la montée du fascisme et la prise de pouvoir de Mussolini. Il décrit aussi le large pouvoir de l’église et son aveuglement consenti dans les affaires de l’état et du monde.
Un roman passionnant, rythmé et hautement romanesque qu’on ne lâche pas facilement. Magnifique !

L'enragé (Sorj Chalandon)

note: 5La chasse à l'enfant : bandit , voyou, voleur, chenapan ! JM, MMC - 21 septembre 2023

Sorj Chalandon
En 1934 à Belle-île 56 enfants de la colonie pénitentiaire s’évadent. Jules Bonneau dit « la teigne » est un de ces enfants. Il est enfermé dans ce centre pour avoir volé 3 œufs dans une ferme alors qu’il crevait de faim chez son grand-père qui a eu « la bonté » de le recueillir après que sa mère l’eut abandonné. Pour retrouver ces enfants une chasse est organisée et une récompense est promise. 55 d’entre eux sont retrouvés, l'administration pénitentiaire préfère dire que celui qui n'est pas revenu s'est noyé. L'enfant perdu c'est Jules et il va tout faire pour ne pas se faire reprendre et subir à nouveau les coups, les punitions car dans ces établissements tout était fait pour corriger, redresser ceux qui ne marchent pas droit. On y enfermait les voleurs d'un quignon de pain, les turbulents, ceux dont on ne veut plus.
Pour s'en sortir Jules va devoir sortir de sa rage et apprendre à desserrer les poings, il va devoir faire confiance et accepter les mains tendues.
Sorj Chalandon nous propose un roman magnifique plein d'humanité et de fraternité sur fonds de réalité historique.
La colonie pénitentiaire de Belle-Ile a fermé ses portes en 1977

Sa préférée (Sarah Jollien-Fardel)

note: 5Regardez, écoutez, parlez ! JM, MMC - 7 juin 2023


Jeanne et sa famille vivent dans le canton du Valais en Suisse. Le père est un homme violent et alcoolique, il fait régner dans sa maison une terreur insoutenable, étouffant chaque instant de joie, écrasant toute velléité à être heureux. A la mort de sa sœur Jeanne va fuir. Elève brillante, elle va pouvoir suivre des études et réussir sa vie professionnelle. Mais le passé est là et ses nuits et ses jours sont hantés par le bruit des claques et des coups. Elle ne fait qu’entendre les cris, la voix du père qui tonne et toutes les autres voix qui se taisent.
Parfois la douleur s’apaise mais elle renaît sans cesse comme une houle dévastatrice, malgré la tendresse retrouvée, l’amour, la vie.
L’autrice nous parle des cicatrices de ceux dont on a ravagé l’enfance à force de coups, leur incapacité à être heureux, leur difficulté à se laisser aimer. Elle parle aussi de ceux qui se taisent, des complices, « des lâches » comme dit Jeanne.
Un roman juste, percutant et très émouvant.

La Petite-fille (Bernhard Schlink)

note: 5Pour l'amour d'une petite-fille JM, MMC - 7 juin 2023

Kaspar est un homme de 71 ans, il est libraire à Berlin. A la mort de son épouse Birgit il découvre qu’elle a eu une fille née en 1964 en Allemagne de L’Est. Fille qu’elle a abandonnée à la naissance avant de s’enfuir à l’ouest pour retrouver Kaspar. A la découverte de ce secret Kaspar va essayer de retrouver cette femme qui elle-même sera devenue mère.
Quand il les retrouve elles vivent dans une communauté traditionaliste et néo-nazi qui encense Hitler, nie le génocide juif et prônent pour une Allemagne ultra nationaliste. Kaspar est un homme intelligent, cultivé et absolument opposé à ce genre d’idéologie. Alors que d’autres tourneraient les talons lui va accueillir sa petite- fille par alliance et essayer de tisser une relation tendre, généreuse ce qui va s’avérer parfois chaotique et houleux. Il veut partager sa culture, son amour de la musique espérant peu à peu la faire dévier du chemin idéologique que ses parents avaient choisi pour elle.
En arrière-plan de cette intrigue familiale le contexte historique de l’Allemagne est très présent. Les cicatrices de la guerre, les deux Allemagnes et la chute du Mur qui, parfois, a généré amertume et perte de repères identitaires.
Un roman sensible et beau sur ce grand- père tellement attachant, qui, par amour pour sa femme va ouvrir son cœur et aller au-delà de ce qu’il est pour conquérir sa petite-fille.

Une année à la campagne (Sue Hubbell)

note: 5Quatre saisons merveilleuses JM, MMC - 1 juin 2023

Une année à la campagne

Biologiste et bibliothécaire Sue Hubbell décide de changer de vie. Avec son mari, ils vont sillonner une partie des USA pour trouver l’endroit idéal et commencer une nouvelle vie. Quand ils sont arrivés dans les monts Ozarch dans le Missouri l’endroit était tellement beau que Sue Hubell explique avoir pleuré d’émotion. Le couple s’installe donc dans cette sorte de chalet entouré de forêt. Quelques années plus tard, Sue et son mari se séparent. Son mari décide de retrouver sa vie citadine et Sue va rester seule sans jamais ressentir de solitude. Son activité d’apicultrice, son amour de la nature et son sens aigu de l’observation font qu’elle est tantôt curieuse tantôt émerveillée par la vie animale et végétale qui l’entoure. Le soir, elle s’installe devant la baie vitrée de son chalet et elle regarde le ciel étoilé. Au printemps elle admire la vie nocturne des petites rainettes qui grimpent le long de la vitre.
Entre récit naturaliste et détails entomologistes, Sue Hubbell nous explique à quel point nous avons besoin de comprendre la vie végétale et animale pour nous reconnecter à notre humanité. Un livre qui nous enchante par les descriptions au fil des saisons et par la vie de cette femme libre et indépendante.

Céleste n° 1
Bien sûr, monsieur Proust (Chloé Cruchaudet)

note: 5Une gouvernante exceptionnelle JM, MMC - 10 mai 2023

Céleste
Céleste Albaret a été la gouvernante de Marcel Proust de 1913 jusqu’à la mort de l’auteur en 1922. Elle était la femme de son chauffeur, elle ne savait rien faire mais Proust ne lui demandait que peu de tâches domestiques. Elle est devenue sa confidente, sa secrétaire, son indispensable. Chloé Cruchaudet nous raconte la vie de cette femme qui a vu sa vie basculer dans un monde qu’elle n’aurait jamais imaginé intégrer.
Les couleurs, les expressions, la finesse du dessin concourent à revisiter la vie de Marcel Proust et de restituer le lien qui unit Céleste à l’auteur. Un album superbe et passionnant. Vivement la suite !

Les bons garçons (Pierre Adrian)

note: 4Inspiré d'un fait divers JM, MMC - 10 mai 2023

Les bons garçons
A Rome en 1975 deux jeunes filles rencontrent un groupe de trois garçons. Elles viennent des quartiers populaires, les garçons sont des fils de bonnes familles et appartiennent à des mouvances politiques néo fascistes…La première partie du roman instaure une légèreté ponctuée de chansons italiennes, voilà le lecteur mené en Vespa à toute vitesse dans la douceur romaine vers un dénouement dramatique.
Un roman inspiré d’un fait divers loin de la Dolce Vita.

Arpenter la nuit (Leila Mottley)

note: 517 ans et tant de tourments JM, MMC - 10 mai 2023

Dans ce roman qui se déroule en Californie on va suivre une jeune femme afro-américaine. Kiara a 17 ans, elle vit seule, son père est décédé et sa mère est en prison. Son frère ainé qui pourrait l’aider préfère cultiver l’illusion qu’il peut devenir rappeur comme son oncle. Kiara va devoir apprendre à se débrouiller et pour payer son loyer elle décide de céder à l’argent facile ce qui va la précipiter dans une spirale de noirceur infernale. Leila Mottley nous propose un roman sombre et puissant sur la condition sociale des noirs américains où la pauvreté abyssale laisse penser à certains qu’ils peuvent se servir en toute impunité. Corruption, prostitution, drogue et alcool sont le quotidien de cette classe désespérée. Cependant Leila Mottley a su donner à son héroïne la puissance nécessaire à son humanité, créant ainsi chez le lecteur une empathie sans borne pour son personnage.
L’autrice, tout juste 19 ans nous livre un premier roman d’une maturité et d’une justesse incroyable. Un talent à suivre !

Que reviennent ceux qui sont loin (Pierre Adrian)

note: 5Mois d'Aout en Bretagne JM, MMC - 10 mai 2023


Le narrateur revient dans le village breton où, enfant, il passait ses vacances en famille. Pendant longtemps il a préféré l’exotisme des vacances plus lointaine mais en revenant en Bretagne il comprend l’attachement qui le lie à cet endroit. Il retrouve sa famille, les après-midis à plage, l’organisation des repas dans le décor désuet de cette maison bretonne.
Un roman enveloppant par l’ambiance qu’il décrit : les matins brumeux, les bols bretons, les armoires grinçantes, le sable de mer que vous gardez presque une année caché dans les chaussures ou dans les coutures d’un vêtement. Un roman nostalgique, mélancolique et beau sur la fin d’un été.

Mungo (Douglas Stuart)

note: 5un roman dur et poignant JM, MMC - 10 mai 2023

Mungo Hamilton, 15 ans, doit son drôle de prénom à Saint Mungo, le saint patron de la ville de Glasgow. C’est d’ailleurs là qu’il vit, aux côtés de sa grande sœur Jodie et de leur mère «Mo-Maw», dont les problèmes d’alcool ne cessent d’empirer depuis quelque temps. Une mère absente et immature qui décide d’envoyer son fils en camping avec deux individus patibulaires et alcooliques pour qu’enfin il devienne un homme ; un vrai dit-elle.
Quant à son frère Hamish (alias Ha-Ha), il ne le voit plus aussi souvent qu’avant. Parce qu’il habite chez sa petite amie, et parce qu’il est maintenant à la tête d’un gang ultraviolent de protestants qui aiment bien s’en prendre aux catholiques du coin.
Nous sommes à Glasgow dans les années 90 et où la pauvreté est le terreau tout désigné de la violence et de l’intolérance. Mungo va devoir déployer tout son courage et toute sa rage pour survivre et s’imposer. Un roman dur et poignant.

Point de fuite (Elizabeth Brundage)

note: 5Admiration ou jalousie JM, MMC - 10 mai 2023

Quand Julian apprend la disparition de Rye Adler, les souvenirs lui reviennent de l’époque où ils étudiaient la photographie à l’atelier Brodsky. Rye véritablement doué pour la photographie artistique deviendra célèbre alors que Julian se tournera vers la publicité. Magda, une étudiante de l’atelier est très amoureuse de Rye … elle épousera Julian. Au-delà d’un triangle amoureux classique l’autrice nous propose un roman où l’on s’immerge dans l’art photographique et l’on comprend l’importance du regard, de la sensibilité qui transcende le sujet photographié.
Le travail sur la psychologie des personnages est remarquable avec un sentiment central : la jalousie. Féroce, douloureuse et destructrice. Les personnages évoluent dans une société américaine où l’être et le paraitre se confondent. Une société consumériste qui engendre parfois du mal être, des addictions ou de la violence.
Après « Dans les angles morts » Elizabeth Brundage nous propose encore un roman sombre très bien mené et passionnant. Une vraie réussite !

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