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Les États-Unis d’Amérique seraient-ils une terre promise, comme le Canaan des Hébreux ? C’est peut-être la question que se pose Sebastian Barry avec son roman Du côté de Canaan, qui s’avère être une ode tendre, mais lucide, à l’Amérique, terre d’accueil par excellence.
Le récit de la vie de la narratrice, Lilly Bere, immigrée irlandaise aux États-Unis dans les années vingt, constitue la trame centrale du roman. Mais la « petite histoire » de Lilly se mêle ici sans cesse à la grande, à tel point que je me demande si l’héroïne ne représente pas en fait une personnification vivante d’une Amérique discrète mais industrieuse et fière.
J’ai apprécié la construction du récit, que j’ai trouvé particulièrement soigné. Ainsi, Sebastian Barry s’est approprié avec une remarquable fluidité la narration par « aller-retour » dans le passé et le présent. De même le livre, rythmé par la relation que Lilly Bere entretient avec les hommes qui gravitent dans sa vie (père, maris, enfant, petits-enfant) donne une impression de variation sur un même thème, jusqu’à l’artifice final qui, s’il est discutable, boucle en tout cas habilement le roman.
Dans une ambiance assez curieuse faite à la fois de violence et de douceur, Du côté de Canaan explore, avec poésie et une espèce de force tranquille, les écheveaux du destin de ceux qui bâtissent encore aujourd’hui l’Amérique.
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