MS 4 - Apparatus in Decretales
Patrimoine numérisé
Année :
Auteur : Innocent IV, pape
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Description :

Quaestiones super totam philosophiam magistri Joannis Magistri
Patrimoine numérisé
Année : 1487
Auteur :
Editeur : OCTAVIANO OKTAVIANO SCOTO SKOTO
Description :

Stella clericorum
Patrimoine numérisé
Année : 1491
Auteur :
Editeur : ENGELHART ANJELAR SCHULTIS CHULTI
Description :

Casus papales, episcopales et abbatiales
Patrimoine numérisé
Année : 1480
Auteur :
Editeur : JOHANNES JOAN SIBER SIB
Description :

Quaestiones disputatae contra Hebraeos : Disputacio contra perfidiam Judaerorum
Patrimoine numérisé
Année : 1491
Auteur : Nicolaus de Lyra
Editeur : ENGELHART ANJELAR SCHULTIS CHULTI
Description :

De Reformatione virium animae. Suivi de Meditationes de interiori homine
Patrimoine numérisé
Année : 1492
Auteur : Gerardo de Zutphania
Editeur : JOHANNES JOAN AMERBACH
Description :

Le premier texte est suivi de Meditationes de interiori homine  / Bernardus Claravallensis, Pseudo. - [Basel] : [Johann Amerbach], [1492]. - in-8.


MS 30 - Traités médicaux
Patrimoine numérisé
Année :
Auteur : Galien
Editeur :
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MS 1 - Bible de Souvigny : Biblia Sacra
Patrimoine numérisé
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Joyau de l’enluminure médiévale, la Bible de Souvigny est le chef de file d’une série de manuscrits à peintures du centre de la France représentée par les bibles de Lyon, Bourges et Clermont-Ferrand. Elle date du dernier quart du XIIè siècle. Elle provient du prieuré de Souvigny, qu’elle a quitté au moment des confiscations révolutionnaires pour devenir propriété de l’Etat, avec les autres livres de Souvigny et des couvents de Moulins.

La première mention de cette bible se trouve dans l’obituaire du prieuré de Souvigny, manuscrit du XVè siècle conservé lui aussi à la médiathèque communautaire de Moulins. Appelé également Livre des anniversaires, cet ouvrage mentionne les offices célébrés par le prieuré en mémoire de ses bienfaiteurs. Pour l’anniversaire de messire Bernard, sacristain de Saint Mayeul, un office plein est célébré le 13 novembre, en souvenir du bien qu’il a fait au prieuré en faisant faire, entre autres, une dizaine de manuscrits et plus particulièrement « un livre très précieux contenant l’ancien et le nouveau Testament » (preciosissimam historiam continentem novum et vetus testamentum). Il s’agit sans doute de la Bible de Souvigny.

C’est un manuscrit sur parchemin de 400 feuillets, de grande taille (56 X 39 cm) et de poids (30 kg), qui contient le texte en latin de l’ancien et du nouveau Testament, avec les préfaces aux livres bibliques.

La reliure telle qu’on la voit aujourd’hui a été refaite plusieurs fois. Un des premiers bibliothécaires de la bibliothèque de Moulins, Auguste Ripoud, dit qu’avant sa restauration de 1833, « son ancienne couverture formée de bois de chêne revêtue de peau de truie, quoique brisée, mutilée et déchirée, était décorée des mêmes ornements en bronze, en cuivre et en émail que l’on admire maintenant… ». Elle comportait également une étiquette sur le dos attestant sa présence au concile de Constance en 1415. Cette restauration de 1833 fut une catastrophe puisque le relieur n’a pas su replacer tous les ornements et a permis à un collectionneur de passage d’en acquérir un pour sa collection ; de même, une plaque d’émail a disparu, ainsi que des plaquettes dont le musée de Moulins (Musée Anne de Beaujeu aujourd'hui) conserve les moulages.

Le bronze acheté par le collectionneur de passage a été mis en vente chez Sotheby’s à Londres lors de la dispersion de la collection Von Hirsch en 1978. La femme du commissaire étant bourbonnaise, elle a reconnu l’un des ornements de la bible et a prévenu la Ville de Moulins qui, avec l’aide de la région, de l’Etat et d’une souscription publique, a pu racheter l’élément pour la somme de 16 000 livres.

Voir aussi : La Bible de Souvigny


MS 3 - Decretum
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Auteur : Ortolani (Jo.), copiste
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MS 39 - Liber miserie conditionis humane, editus a Lothario, SS. Sergi et Bachi diacono cardinali, qui Innocentius papa III appellatus est
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Auteur : Lotharius, SS. Sergi et Bachi diaconus cardinalis
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MS 2 - Code avec gloses
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Auteur : Justinien
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MS 52 - Poésies chrétiennes de Jean Phelipard, bénédictin de Souvigny
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Auteur : Phelipard, Jean, Bénédictin de Souvigny
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MS 53 - Claudii Claudiani poemata
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Auteur : Claudien
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MS 54 - Petri Rigae aurora
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Auteur : Riga, Pierre
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MS 66 - Rhetorica a reverendissimo patre de Lespine tradita, et a Petro Adam scripta, anno Domini 1750
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Auteur : Lespine, le Père de
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MS 70 - Cursus theologici... excipiente D. Joanne Becaud. Parodiensi clerico, diocesis Augustodunensis, in collegio Avenionensi Soc. Jesu
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Auteur : Bécaud, Joannes, Parodiensis clericus, diocesis Augustodunensis
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MS 77 - Officium sacratissimi cordis domini nostri Jesu Christi
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Auteur : Laplace, Claude, curé de Saint-Jean de Moulins
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MS 78 - L'Office du Cœur sacré de Jésus
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Auteur : Jésus-Christ
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MS 79 - Horae, cum calendario
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Ce livre d’heures de grande qualité est resté inachevé. L’ambitieux programme d’illustration du manuscrit prévoyait un nombre impressionnant d’images, qui toutes ont été achevées. Mais, la rédaction du texte des prières latines n’a pas été terminée. Le calendrier est en français. Les jours de fête sont notés en bleu. Dans la prière « Obsecro te », les formes verbales sont au masculin.

Le manuscrit fut commandé par un couple de jeunes donateurs non identifiables. Les saintes représentées (Catherine, Anne, Geneviève, Barbe ?) sont celles que l’on retrouve à la cathédrale de Moulins, saintes de la royauté française appréciées par Jeanne de France et son époux Jean II. De même, l’insistance sur les instruments de la Passion et sur la Messe de saint Grégoire, (folios 47 et 104) se retrouve à la même époque dans les dévotions de la cour des Bourbons (Vitrail de la Crucifixion, commandé par le cardinal Charles de Bourbon vers 1476-1477 à la cathédrale de Moulins). La rubrique du folio 98 insiste d’ailleurs sur le rôle fondamental joué par les images de piété représentant la vision de saint Grégoire, qui permettaient, si on priait en les contemplant, d’obtenir un nombre appréciable de jours de pardon.

Le manuscrit est remarquable par l’utilisation des couleurs vives et acidulées, rehaussées de fins traits d’or, rappelant les enluminures de Bourges et de la Touraine, telles qu’on les appréciait alors à la cour des Bourbons. Rien ne s’oppose à ce que le manuscrit ait été commandé pour Moulins. Le couple de donateurs pourrait appartenir à l’aristocratie, ou à une famille d’officiers ducaux de la cour de Jean II de Bourbon.

Le modelé des ombres des visages est particulièrement soigné. Les drapés gracieux, avec leurs bords qui frisent, semblent miroiter en tremblant sous les hachures d’or.

L’auteur de ce manuscrit ne fait qu’un avec le peintre qui illustra de petites vignettes les suffrages des saints du manuscrit éponyme de l’atelier lyonnais dit « de Guillaume Lambert[1] ». Le manuscrit en question a été écrit en 1484 par le copiste Guillaume Lambert, de Lyon, pour son propre usage. Un nombre important de peintres se rattache à ce groupe, car l’atelier était important et très productif à Lyon en cette fin de XVe siècle. Ces artistes se caractérisent par des marges belles et riches, aux encadrements dorés comportant dans le bas le début du texte des prières écrites dans une graphie très particulière (voir page 7 par exemple).

Cet atelier, on le sait, travailla pour la cour de Jean II. Un de ses peintres, notamment, illustra pour Jeanne de France un ouvrage sur la Conception Immaculée de Notre-Dame, culte qui était pour cette princesse, ainsi que pour les Bourbons, extrêmement important (Bibliothèque nationale de France, manuscrit 989, vers 1480, Pierre Thomas, Défense de la Conception Immaculée de la Vierge Mari e[2] ).

L’artiste est l’auteur de trois anges dans les remplages du Vitrail de la Vierge au trône, commandé par Pierre Petitdé et son épouse Barbe Cadier vers 1470-1480 à la cathédrale de Moulins (anges jouant de la cornemuse, de la flûte, de la trompe et du psaltérion).

La page d’enluminure illustrant le début de l’Office des Morts a été découpée, ainsi que la suivante (entre les folios 62v° et 63).

Une annotation postérieure (début du XIXe siècle ?) indique que le manuscrit a appartenu aux Augustins de Moulins : « Augustins 4653 ».

 

Texte

f. 1-6v°. Calendrier.

f. 7-11. Séquences des Evangiles.

f. 11-14. Trois prières à la Vierge : « Obsecro te » f. 11-13v°», « Ave Domina sancta Maria » f. 13v° et « Ave ancilla Trinitatis » f. 13v°-14.

f. 15. Début des heures de la Vierge.

f. 47. Début des heures de la Croix.

f. 50. Début des heures du Saint Esprit.

f. 53. Début des psaumes pénitentiaux.

f. 59v°. Début des litanies.

f. 62v°. La rubrique annonce le Début de l’Office des Morts. Folio suivi de deux feuillets découpés, qui comportaient l’enluminure de l’Office des Mort et la page de texte suivante.

f. 85v°. Début des suffrages des saints (La Trinité, Michel, Jean l’Evangéliste, Jean-Baptiste, Pierre et Paul, Jacques le Majeur, Christophe, Sébastien, Anne, Catherine, Geneviève, Apolline)

f. 86-91v°. Folios restés vides.

f. 92-94. 2 prières au Christ Ressuscité implorant le salut.

Première prière : « O beatissime Domine Jhesu Criste respicere digneris super me miserum peccatorem oculis m[isericordi]e tue…». Prière suivie de : « Pater Noster » et « Ave Maria » (f. 92).

Seconde prière : rubrique « Alia oratio » et prière correspondante « Deus in nomine tuo salvum me fac… » (f. 92-94)

f. 94v°-97v°. Folios restés vides.

f. 98-99. Prières de saint Grégoire. La rubrique (f. 98 et 98v°) précise : « Sanctus Gregorius, dum esset summus pontifex et missam celebraret, apparuit ei Dominus Jhesus Cristus in figura pietatis, quem videns motus devotione dedit et confessit ominibus vere penitentibus et concessis dicentibus ante ymaginem pietatis genibus flexis infra scriptas orationes cum quinques Pater Noster et Ave Maria quatuor decim annos indulgentias. Et multi summi pontifices tot addiderunt que in summa sunt viginti octo mille anni indulgentiarum et triginta septem dies. » Suivent des prières aux plaies du Christ : « Ave dextus manus…Ave manus… Ave vulnus… Ave vulnus... Ave vulnus… Ave latus… »

f. 100-101. Folios restés vides.

f. 102. Folio peint mais sans texte (suffrages de sainte Barbe ?)

f. 102v°-103v°. Folios restés vides.

f. 104-104v°. Les sept oraisons de saint Grégoire.

f. 105-109v°. Folios restés vides.

f. 110-110v°. « Surgite mortui venite ad judicum... »

f. 111-114v°. Folios restés vides, le dernier servant de reliure, mais comportant une réglure.

 

Enluminures

 

(Le signe * indique les enluminures en pleine page)

 

* f. 7. Saint Jean à Pathmos. Encadrement architectural gothique doré en trompe-l’œil.

f. 8v°. Saint Luc.

f. 9v°. Saint Mathieu.

f. 10v°. Saint Marc.

f. 11. Pietà.

* f. 15. Annonciation. Encadrement de colonnes de marbre antique veinées. Rehauts d’or.

f. 26v°. Visitation + marges dites de style « ganto-brugeois ».

f. 32. Nativité + marges de style ganto-brugeois.

f. 34v°. Annonce aux bergers. Marges de style ganto-brugeois.

f. 36v°. Adoration des Mages. Marges de style ganto-brugeois.

f. 38v°. Circoncision. Marges de style ganto-brugeois, avec notamment un papillon.

f. 40v°. Fuite en Egypte. Lettrine formée par un mince phylactère s’enroulant autour d’une baguette.

f. 44. Couronnement de la Vierge. Même motif décoratif de mince phylactère s’enroulant autour d’une baguette.

* f. 47. Crucifixion. Dans les marges, les instruments de la Passion et partage du manteau du Christ en bas de page.

* f. 50. La Pentecôte. Encadrement architectural gothique doré en trompe-l’œil.

 * f. 53. David et Goliath. Cadre plat doré en trompe-l’œil.

f. 85v°. La Trinité.

f. 86. Saint Michel. Saint Jean l’Evangéliste.

f. 86v° Saint Jean-Baptiste.

f. 87. Les saints Pierre et Paul. Saint Jacques le Majeur. 

f. 87v°. Saint Christophe.

f. 88. Saint Sébastien.

f. 89 : Sainte Anne apprenant à lire à la Vierge. Sainte Catherine.

f. 89v°. Sainte Geneviève.

f. 90. Sainte Apolline.

f. 92. La Résurrection.

* f. 98. La messe de saint Grégoire. Dans les marges, deux enfants nus s’affrontent sur des chevaux de bois, un autre sonne du cor, un quatrième joue de la guiterne.

* f. 102. Portrait des donateurs agenouillés en prière aux pieds d’une sainte. L’enluminure est achevée, mais le texte reste en blanc. La sainte tient la palme du martyr et un livre. En l’absence d’autres attributs, on peut penser qu’il s’agit de sainte Barbe, le livre symbolisant ordinairement son érudition. Cependant, cette attribution est accepter avec réserve, car les autres saintes de ce livre d’heures tiennent toutes un livre. La sainte est drapée dans un élégant manteau rose. La donatrice est coiffée d’un hennin tronqué de velours noir, une boucle de velours se détachant sur le front. Cette coiffure, ainsi que sa robe à col en V et aux manches en trompette, indiquent la mode des années 1475-1480. Son époux porte une vaste robe de dessus doublée de fourrure, à col en V également.

f. 104. Instruments de la Passion en grisaille or sur fond brun chaud (lettrine).

*f.110. Le Jugement Dernier. Cadre plat doré en trompe-l’œil.

 

 


[1]. E. Burin, Manuscript Ilumination in Lyons (1473-1530), Brepols, Turnhout, 2001, catalogue 42, p 124 et suiv., et illustrations 78 et 79 p. 388. Voir aussi  Fr. Avril, Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, Bibliothèque nationale/Flammarion, Paris, 1993, p. 358-361.

[2]. Fr.  Avril, op. cit., notice 200.

 

 

Hist. : Bibliothèque des Augustins de Moulins, entré à la bibliothèque Municipale de Moulins lors des saisies révolutionnaires.

 

 

© Marie-Elisabeth Bruel, 2002

 

Moulins, Médiathèque Communautaire, MS 79
114 ff., 170x120mm, parchemin, 8 grandes enluminures en pleine page et 25 vignettes.
Vers 1475-1480.

 


MS 80 - Horae, cum calendario : Livre d'heures
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Ce livre d’heures est disparate et incomplet. Le calendrier ne commence qu’en juillet. De plus, dès le XVe siècle, le propriétaire a ajouté des pages de prières non enluminées, notamment consacrées aux saints Christophe et Barbe (à partir du folio 128). Il a ajouté également  au bas d’une page des prières à ces deux mêmes saints (f. 86). Il leur vouait donc un culte fervent, peut-être parce qu’ils protégeaient tous deux de la mort subite, advenue sans avoir reçu les sacrements de l’Eglise. Le calendrier est en latin. Les jours de fête sont notés en rouge et en bleu. Dans la prière « Obsecro te », les formes verbales sont au masculin.

Le livre a servi de brouillon au XVIIe ou au XVIIIe siècle. Son propriétaire, Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins, y a noté une prière à la Vierge (f. 111v°) et un début d’acte de vente (f. 112). Sur le verso de ce dernier feuillet, un propriétaire antérieur, N. de Chomone[z/t/y], a écrit un brouillon de texte à caractère religieux, mêlant latin et français. Le texte est daté de La Trollière, 24 juin 1624 (f. 112v°). A la fin de l’ouvrage, une main anonyme a noté, avec une écriture du XVIIe siècle, les paroles et la mélodie d’une chanson d’amour profane (f. 141).

En 1624, le fief de La Trollière, à Theneuille, appartenait à Claude Mulatier de la Trollière, qui épousa Marguerite de Chevenon de Bigny le 23 janvier 1611. Ils moururent avant 1660. On trouve beaucoup de Thomas à Cérilly, non loin de Theneuille, et notamment un Jean Thomas, qui vivait dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il était notaire à Cérilly et maria sa fille en 1663 à un greffier de châtellenie. Quant au fief de La Trollière à Issards, il appartenait à l’époque à Philippe de Saint-Hilaire et Jeanne de Serre, qui n’y résidaient pas[1].

 

Etude des enluminures

Dans la partie inférieure de chaque enluminure, le cartel de texte est un phylactère soutenu par un ange se détachant sur la scène en perspective et en accentuant le relief.

Le peintre rehausse ses compositions de touches d’or au petit trait, notamment sur les rochers. Il relève toujours les tissus façonnés des mêmes petits cercles dorés décoratifs. Il accorde beaucoup d’importance à l’espace et à l’architecture, appréciant les pièces profondes et les paysages vastes et aérés. L’influence de Jean Fouquet se dessine dans ses compositions : Vierge dans une église avec à l’arrière-plan une abside ronde, à colonnes et décors de marbres antiques ; Couronnement de la Vierge avec un immense trône vu de trois quart... Il aime placer de gros rochers penchés au centre des paysages (Visitation, f. 35 ; David chantant les psaumes, f. 87).

Le style de ce peintre reflète bien celui des artistes qui travaillaient à la fin du XVe siècle pour la cour des Bourbons, et qui étaient établis à Lyon ou à Bourges.

L’enlumineur n’a pas toujours apporté le même soin aux visages, qui sont parfois massifs et caricaturaux. Ceux des bergers sont parmi les plus finement travaillés (f. 54v°). Il aime croquer rapidement, à l’aide de hachures nerveuses, des visages comme taillés dans la pierre, avec des facettes géométriques exagérément plates.         

Malgré ce côté déroutant de sa personnalité ce peintre n’est pas sans talent, bien au contraire. Ses drapés sont habilement tracés, formant des plis nerveux que rehaussent des touches d’or (ff 77 et 81). Il soigne la qualité de ses décors marginaux, aux délicates ancolies toutes en courbes rondes (f. 60). On remarque surtout chez lui l’amour des paysages verts et humides, délicatement fondus, aux villes soigneusement détaillées dans des tons pâles, noyées de brume et de soleil, ainsi qu’un goût certain pour les harmonies de couleurs fraîches et sourdes alternant.

Il présente des affinités avec le peintre qui exécuta, pour un donateur resté anonyme un livre d’heures en collaboration avec Jean Perréal (B. N., manuscrit latin 1363). Le visage de l’ange de l’Annonciation de ce manuscrit (f. 23) est comparable à celui du berger de profil au premier plan dans l’Annonce aux bergers (f. 54v°)[2]. Les plis nerveux des drapés, les décorations circulaires sur les tissus sont également proches.

Dans son ouvrage sur l’enluminure lyonnaise, E. Burin nomme cet artiste « Master of the Histoire Ancienne[3] ». Le visage d’Hasdrubal (fig. 39 de l’ouvrage de E. Burin) présente des analogies avec celui de l’apôtre Pierre dans la Pentecôte (ms. 80, f. 81) ; celui de Salomé (fig. 17) avec celui de Marie (f. 59), celui des personnages de la figure 46, ainsi que celui du Fou de la planche couleur n° XII avec celui de Joseph dans la Fuite en Egypte (f. 67v°). Les marges, dans cette planche couleur n° XII, sont également très comparables, notamment dans le dessin des ancolies (f. 60). Il est donc possible qu’il s’agisse d’un seul et même artiste.

 

Texte

f. 1-6v°. Calendrier en latin incomplet (juillet-décembre)

f. 7-14. Séquences des Evangiles

f. 15-20v°. « Obsecro te »

f.20 bis et 20 ter. Pages blanches.

f. 21-76v°. Heures de la Vierge.

f. 77-80v°. Heures de la Croix.

f. 81-85. Heures du Saint-Esprit.

f. 85. Au XVe siècle, rajout de deux prières au Christ : « Domine Jesu Criste rogo te per amore[m]… » et « Deus qui nos tuam graciam… »

f. 86. Rajout d’une prière à sainte Barbe et à saint Christophe (XVe siècle).

f. 87. Psaumes pénitentiaux.

f. 104. Litanies.

f. 111 et 112. Deux pages restées vierges et réutilisées aux XVIIe (et XVIIIe ?) siècles.

Prière à la Vierge, XVIIe ou XVIIIe siècle, écrite par Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins (f. 111v°) : « Virgo Dei genitrix quem totus non capit vibis in tua se clausit tisaba factus homo vera fides geniti purgavit crimina mundi [pâté d’encre suivi de « es »] tibi virg[i]nitas immolata Ma[ria ?] ».

Début d’un acte de vente, XVIIe ou XVIIIe siècle, rédigé par Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins (f. 112) : « Louis par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à tous ceux qui ces presentes lettres veront ou oiront salut. Par devant Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulin, furent present Nicolas de Guarenflo [on ?] et Jacquelin Vuillemotz quand avant[4] auctorisé lesquels ont recognu avoir cédé, quitté et transporté et du tout delaissé… »

Brouillon d'un texte écrit à la Trollière le 24 juin 1624 par N. de Chomone[z/t/y ?] (f. 112v°) : « Trois frères sortiront de vue entre renbreus et / obsecurs,  conduis par sainct ministre divers divers [sic] allant d’Orian en Occidan cheminant sous le / signe de la croix. Et ne ceseron de cheminer que celuy qui a le visage desorné par la barbe de cler ne chante « Un Grand Ampereur de Rome » dont le non se comanse par « Sa gendarmerie sera de couleur de or et / son infanterie sera de couleur de argent… » / Son règne fixé se dois que les petis anfans iron / criant après luy et que le fils ne aye vers son pere au vantre de sa merre. Dieu est sur tous. Mitto tibi navem, pupique carentem. Faict a la Trolliere le 24 de juin 1624 vocor N. Dechomone[z/t/y ?].  Bonis puer gaudo dormir. Fis enim bene qui bene tibi. Bene dormit sed non pecat. Servitoris tuis semper. » + Mention marginale : « Sainte loye ».

f. 113-127. Office des Morts.

f. 127 bis recto et verso : Page restée vierge.

f. 128-137. Oraison à la Vierge (du chanoine Arnoul) : « Missus est angelus Gabriel… » [Ici commence le manuscrit rajouté]

f. 137v°-140v°. Suffrages des saints Christophe et Barbe, prière au Christ.

f. 141. Folio de parchemin sur lequel furent écrites les paroles et la mélodie d’une chanson profane (XVIIe siècle) : « O grace d’or que de chant, amoureus ame, de traits et de dards… / [texte effacé] / Que d’astre propice, de delices et de doux regards. » + Mention marginale : « Pierre [+ mot non lu] »

 

Enluminures

f. 15. La Vierge dans une église entourée d’anges. Elle s’est assise à même le sol, sur un carreau (coussin) d’un rouge sombre : c’est le motif bien connu de la « Vierge d’humilité ».

f. 21. Annonciation.

f. 35. Visitation (paysage et rochers).

f. 49. Nativité.

f. 54v°. Annonce aux bergers (paysage, ville et rochers).

f. 59. Adoration des mages.

f. 63. Présentation au temple.

f. 67v°. Fuite en Egypte (paysage et rochers).

f. 71v°. Couronnement de la Vierge.

f. 77. Crucifixion.

f. 81. La Pentecôte.

f. 87. David chantant les psaumes (paysage, ville et rochers).

f. 113. Job sur son fumier.

 

 

[1]. C. Grégoire, « La Trollière », p. 509. Grégoire C., « La Trollière », Bulletin de la Société d’Emulation du Bourbonnais, 1909, tome 17, p. 498-511.

[2]. Voir E. Burin, Manuscript Ilumination in Lyons (1473-1530), Brepols, Turnhout, 2001, p. 370, illustrations 43 et 44.

[3]. E. Burin, op. cit., catalogue 32 p. 108 et illustrations XII (en couleur), 38-40 et 46.

[4]. Les mots en gras sont ceux dont la transcription n’est pas sûre.

 

 

Hist. : 1624, appartenait à N. de Chomone[t/z/y ?], résidant à La Trollière de Theneuille ou à La Trollière d’Issards, puis au XVIIe ou XVIIIe siècle à Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins.

 

 

© Marie-Elisabeth Bruel, 2002

 

Moulins, Médiathèque communautaire, MS 80
141 ff, 170x125mm, parchemin, 13 enluminures.
Vers 1490

 


MS 82 - Breviarium
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Auteur : Donjan, Jean-François, religieux augustin>
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MS 83 - Offices des différentes fêtes de l'année
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MS 87 - Senecae libellus de quatuor virtutibus et S. Bernardi de contemptu mundi
Patrimoine numérisé
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Auteur : Bernard, saint
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MS 88 - Horae : Livre d'heures
Patrimoine numérisé
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Description :

MS 89 - Horae : Livre d'heures
Patrimoine numérisé
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Description :

Le manuscrit, très fortement influencé par Barthélémy d’Eyck et Enguerrand Quarton (Vierge au voile bleu, Triomphe de la Mort et Crucifixion), est pourtant à rattacher au milieu artistique de la cour des Bourbons. Deux peintres se sont partagé le travail.

Le premier a peint les quatre évangélistes, la Crucifixion, David et Goliath et le Triomphe de la Mort. Il s’agit de Jacquelin de Montluçon, peintre d’origine bourbonnaise établi à Bourges. Aussi bien les types physiques, que les drapés, les paysages, et ce goût pour les animaux fantastiques se retrouvent dans ses autres productions.

Le second artiste, identifié avec justesse par N. Reynaud comme étant Georges Trubert[1], est l’auteur des enluminures des heures de la Vierge. Peintre du roi René jusqu’à la mort de ce dernier en 1480, demeurant en Provence, il n’entre au service de René II de Lorraine qu’en 1491. Entre ces deux dates, il n’a pas de protecteur attitré. C’est dans cette période que se situe peut-être l’exécution du manuscrit 89 ici étudié.

Comme dans nombre de livres d’heures exécutés par des artistes travaillant pour la cour des Bourbons, dans la partie inférieure de trois des enluminures illustrées par Jacquelin de Montluçon, un phylactère portant le texte latin des prières se détache sur la scène peinte (Crucifixion, f. 68 ; David et Goliath, f. 75 et Triomphe de la Mort, f. 88).

Les quatre saintes vénérées dans les suffrages des saints, Anne, Barbe, Madeleine et Catherine, sont particulièrement présentes dans le culte bourbonnais de la fin du XVe siècle.

Ce manuscrit témoigne, et ce n’est pas le moindre de ses mérites, des liens artistiques étroits entre les peintres du roi René et ceux qui œuvraient pour la cour des Bourbons.

 

Commentaire du texte

Le calendrier est en latin. Les jours de fête sont notés en rouge. Dans la prière « Obsecro te » les formes verbales sont au masculin. Une note précise « Selon l’usage de Rome, il ne faut pas dire Te Deum lauda à tierce » (f. 32).

Le manuscrit a appartenu à la famille de Saint-Maur, principalement possessionnée dans la Marche[2]. En témoignent les nombreuses mentions de naissances apposées dans les marges du manuscrit, qui vont de 1506 à 1731. Le commanditaire d’origine pourrait donc être un Saint-Maur. Ces mentions confirment en outre qu’il s’agit bien de la branche fixée dans le comté de la Marche, territoire qui faisait partie de  la principauté bourbonnaise à l’époque de confection du manuscrit.

 

Texte

f. 1-11. Calendrier.

f. 11v°-12v°. Suffrages des saint Sébastien, Nicolas et Antoine.

f. 13-18. Séquences des Evangiles.

f. 18v°-20v°. « Obsecro te »

f. 21-59. Heures de la Vierge.

f. 59. Rubrique : « Incipit officium beate Marie Virginis »

f. 59v° « Per totum adventum ad usum »

f. 67. Suffrages de saint Claude.

f. 68-71v°. Office de la Croix.

f. 71v°. Rubrique : « S’ensuit une oraison qu’on doit dire a la levacion du corps Notre Seigneur. »

f. 72. Prière correspondante : « Anima Christi sanctifica me, corpus Christi salva me, sanguis… ». Rubrique : « A la levacion » et prière correspondante : « Ave vere sanguis Domini nostre… ».

f. 72v°. « Salve sancta caro Dei… »

f. 73. Rubrique : « Quant on va recevoir Notre Seigneur » et prière correspondante : « Domine non sum dignus ut intres sub tectum meum… ». Rubrique : « Quant on a receu » et  prière correspondante : « Vera percepio corporis et sanguinis …». Rubrique : « Sainct Gregoire donne .XIIII. mille ans de pardon a tous ceulx qui diront sept foys Pater Noster et Ave Maria avecques les sept oraisons qui s’ensuivent ».

f. 73v°-74v°. Oraisons de saint Grégoire.

f. 75. Début des psaumes pénitentiaux.

f. 83v°-87. Litanies des saints.

f. 88. Office des Morts.

f. 111-115v°. Rubrique : « Oraison de Notre Dame à dire le samedi » et prière correspondante : « Missus est angelus Gabriel… ».

f. 115v°. Rubrique : « Tres devote oraison à la Vierge et à saint Jean » et prière correspondante : « O intemerata ».

117. Suffrages de saint Roch (contre la peste)

f. 117v°. Rubrique : « Devote contemplacion de Notre Dame qu’on doit dire devant notre Dame estant aupres du crucifix »

f. 118. Prière correspondante : « Stabat Mater ».

f. 119-121v°. Fin des suffrages des saints (Etienne, Laurent, Anne, Barbe, Madeleine et Catherine).

 

Enluminures

* Enluminures attribuables à Jacquelin de Montluçon.

 

* f. 13. Saint Jean à Pathmos

* f. 14v°. Saint Luc

* f.16. Saint Mathieu

* f. 17v°. Saint Marc

f. 18v°. Tête de la Vierge

f. 21. L’Annonciation

f. 34. La Visitation

f. 41v°. La Nativité

f. 44v°. L’Annonce aux bergers

f. 47v°. L’Adoration des mages

f. 50. La Présentation au temple

f. 52v°. La Fuite en Egypte

f. 57. Le Couronnement de la Vierge

* f. 68. La Crucifixion

*  f. 75. David et Goliath

* f. 88. Le Triomphe de la Mort.

 

[1].  Voir Fr. Avril et N. Reynaud, Avril Fr. (et Reynaud N.), Les manuscrits à peintures en France, 1440-1520, Bibliothèque nationale/Flammarion, Paris, 1993, p. 377 et suiv.

[2]. « Cette famille, d’ancienne noblesse, était principalement possessionnée dans la Marche, à Lourdoueix-Saint-Pierre et à Fresselines. Un rameau se fixa en Bourbonnais, dans la paroisse de Ronnet. La généalogie la plus complète… figure dans la collection des Gozis, aux Archives de l’Allier. Malheureusement, la filiation suivie ne remonte pas au-delà de la fin du XVIe siècle. Il semble que cette famille ait tenu un rang important, qu’elle ait eu de fort belles alliances. » (B. de Fournoux, « Etude sur un livre d’heures du XVe siècle de la bibliothèque de la ville de Moulins », Actes du 88e congrès national des sociétés savantes. Clermont-Ferrand. 1963. Section d’Archéologie, Paris Imprimerie nationale, 1965, p. 345 à 372).

 

 

Hist. : Propriété de la famille de Saint-Maur, dans la Marche, dès 1506 et ce jusqu’en 1731 au moins. Légué à la bibliothèque de Moulins par Mme Dougny, née Finot. Remis par le légataire universel de cette dernière, M. Gabriel Plainchant, avocat et conseiller municipal de Moulins entre 1871 et 1880, date à laquelle remonte la donation.

 

© Marie-Elisabeth Bruel, 2002

 

Moulins, Médiathèque communautaire, MS  89
121ff, 125x90mm, parchemin, 16 enluminures.
Vers 1490

 


MS 50 - Prothemata de IIIIor festivitatibus Christi
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